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L'atome souriant - Opéra cosmique

L'atome souriant - Opéra cosmique

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5.0
avis
41
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21
Chapitres

La mort est un dĂ©but... Un dĂ©funt malchanceux lynchĂ© par erreur est catapultĂ© Ă  travers toutes les dimensions... Il y dĂ©couvre des univers insoupçonnĂ©s loin des clichĂ©s admis dans les religions traditionnelles. Tout y est colossal et inattendu... Cet ouvrage est un voyage initiatique d'un atome souriant aux confins du possible... Un « OpĂ©ra Cosmique ». À PROPOS DE L'AUTEUR PoĂšte, acteur, metteur en scĂšne et adaptateur, Claude Mercutio a dĂ©jĂ  publiĂ© plusieurs livres parmi lesquels NĂ© de Tango Inconnu en 2015, Vagabondages en 2019, MĂ©moires d'AmnĂ©sique en 2020. Il est Ă©galement auteur de nombreux poĂšmes et rĂ©cits publiĂ©s dans des ouvrages collectifs.

Chapitre 1 No.1

Prologue

J'étais trÚs occupé à mourir et malgré mon désir de m'extraire d'une telle situation, il m'était impossible de penser à autre chose...

Non que la mort – fut-ce la vĂŽtre – soit intolĂ©rable Ă  ce point : librement consentie, et mĂȘme choisie, Ă  dĂ©faut d'ĂȘtre souhaitĂ©e, elle peut ĂȘtre parfaitement supportable...

Je parle par expérience : j'ai tenté de me suicider. « Avant ».

Si je suis revenu à la surface, en définitive, je n'avais pas changé d'avis en cours de route, non, tout se passait trÚs bien. Le suicide parfait. Ou presque. Et ne voilà-t-il pas qu'une bande de malencontreux imbéciles, aussi stupides que bien intentionnés, s'inquiÚtent de ma santé en pleine nuit, redoutent le pire et alertent gendarmes et pompiers pour forcer ma porte. Pour une fois que je dormais profondément !

Tous ces braves gens (à qui je n'avais rien demandé) me maintiennent en vie, me transportent à l'hÎpital au « Service des Urgences ». Verdict : « Intoxication volontaire », appellation pudique pour ceux qui voudraient bien voir ce qui se passe « du cÎté d'Ailleurs ».

Le mĂ©decin de service cette nuit-lĂ  me prodigue des soins diligents, me retient de mourir (de quoi je me mĂȘle ?) et me ramĂšne fĂącheusement dans ce pire des mondes que je quittais sans regret... Fausse sortie...

Mais cette expĂ©rience interrompue, poussĂ©e jusqu'aux extrĂȘmes limites, m'avait convaincu qu'une mort bien rĂ©glĂ©e valait la peine d'ĂȘtre vĂ©cue (si « vĂ©cue » est le mot qui convient...)

Il me fallait continuer...

J'aurais sans doute traßné longtemps ma misérable existence, si je n'avais conservé la fùcheuse habitude de me fourrer dans les situations les plus invraisemblables...

Ma derniÚre bévue, bien involontaire, m'avait conduit à cette mort horrible qu'on était en train de m'infliger...

Être littĂ©ralement hachĂ©, mis en piĂšces par une foule d'individus animĂ©s d'une fureur hystĂ©rique et meurtriĂšre, les voir Ă  travers un brouillard rouge s'acharner sur un corps qui ne veut – ou ne peut – se dĂ©cider Ă  mourir et vous aurez une faible idĂ©e de ma situation...

J'avais franchi depuis longtemps le cap de la douleur intolérable. Celle-ci me parvenait atténuée, cotonneuse ; mes réflexes et mes sensations étaient plus lents, mais allez donc vous concentrer dans de telles conditions !

Il me fallait m'extraire totalement de ma douleur, sombrer dans le « non-ĂȘtre » pour atteindre d'autres rivages.

Bref, penser Ă  autre chose...

Or, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais un lynchage ne se passe jamais bien :

Les gens sont bruyants, désordonnés, imprécis (dépense d'énergie inutile) et finalement vulgaires. Et si vous en trouvez pour m'affirmer le contraire, ne les croyez pas, ce n'est pas une mort convenable. Voyez le cinéma, la littérature, qui n'en usent qu'avec modération.

Ils ne la destinent jamais au Héros ! Les auteurs la réservent généralement à des comparses bien typés, fanatiques illuminés ou assassins monstrueux.

Je n'Ă©tais ni l'un ni l'autre : rien qu'un imbĂ©cile, qu'une fatalitĂ© jamais en repos avait placĂ© lĂ  oĂč il ne fallait pas, au moment le plus inopportun.

Alors, j'ai joué mon rÎle malgré moi. Les apparences me condamnaient et de toute évidence, personne n'aurait voulu prendre ma place !

Mais le temps passe et je m'aperçois que je n'ai pas dit l'essentiel... S'ils pouvaient s'arrĂȘter de taper, ne fut-ce qu'un instant, ou m'achever une fois pour toutes, j'entrerais dans le vif du sujet... Encore une expression inadĂ©quate, je le crains...

Mais je n'ai pas le temps d'en chercher une meilleure.

Bref, j'assistais Ă  un grand meeting populaire sur la non-violence avec des dizaines de milliers d'autres personnes sur un stade. J'Ă©tais trĂšs bien placĂ© pour voir et entendre le discours de l'orateur, un Dominicain noir, cĂ©lĂšbre pour ses prises de position courageuses contre le racisme et toutes formes d'intolĂ©rance, lorsque plusieurs dĂ©tonations claquĂšrent derriĂšre mes oreilles. Le prĂȘtre s'effondra, sa soutane blanche tĂąchĂ©e de sang en un instant. Panique sur la tribune et dans la foule. Bousculade, cris. J'ai reçu un coup sur la tĂȘte et je suis tombĂ©.

En me relevant, j'ai vu le revolver Ă  mes pieds. L'assassin anonyme avait fui et personne n'avait vu son visage.

Comment avait-il franchi les contrÎles de sécurité sans se faire remarquer ? MystÚre...

Mais ces rĂ©flexions ne vinrent aux enquĂȘteurs que beaucoup plus tard. Une voix cria :

« À l'assassin ! ».

Tout le monde me regardait ! Que pouvais-je faire ? Au sol, le revolver, Ă©norme, obscĂšne, m'accusait.

La suite, vous la devinez.

Un héros de tragédie serait sublime, en toutes circonstances.

J'ai assumé du mieux que j'ai pu...

Mais que mes assassins en portent la responsabilitĂ© ! Quand on se mĂȘle de tuer les gens (surtout si on se trompe de coupable), il faut s'y prendre correctement !

L'Art et la ManiĂšre.

La classe, quoi !

***

Ouf : je suis mort !

Il Ă©tait temps.

Chic je continue Ă  penser ! Mais alors... Je suis LIBRE !

Vraiment libre. Quels horizons insoupçonnés ! Pas de rupture, les Grands Espaces Galactiques...

Mais il faut d'abord régler les détails...

La Bavure du SiĂšcle ! La victime et moi-mĂȘme sommes entrĂ©s ensemble au « PanthĂ©on des Martyrs » : les empreintes relevĂ©es sur l'arme ne correspondaient pas du tout aux miennes ! (Ă©videmment, je le savais !)... D'autant plus que l'assassin fut arrĂȘtĂ© quelques minutes plus tard, dans sa fuite suspecte. Il a tout avouĂ©, y compris son appartenance Ă  une organisation criminelle extrĂ©miste. Étonnant, non ?

Le plus drÎle, c'est qu'il vivra ! Ici, la peine de mort est interdite. Il aura droit à un procÚs aussi régulier qu'interminable. Il fera tout au plus vingt ans de réclusion criminelle...

À la rĂ©flexion, il s'en tire mieux que moi : qui osera encore prĂ©tendre que « le crime ne paie pas ? »

Le Conseil des Ministres s'est réuni immédiatement : il fallait « réparer ».

L'opinion publique s'en est mĂȘlĂ©e, le pays a frĂŽlĂ© la crise politique.

Finalement, le Gouvernement s'en tire à bon compte : j'étais seul au monde, pas d'enfants, plus de famille... Une chance, car les dommages versés aux héritiers auraient mis le Trésor Public en péril...

TRASIBULE (mon chat) n'a rien rĂ©clamĂ© pour lui-mĂȘme...

Mais on se l'est arrachĂ© Ă  la S.P.A. oĂč il avait atterri ! Tout le monde voulait adopter l'animal-relique du Martyr...

Le Chef de l'État a Ă©tĂ© trĂšs bien : pas de taxes aux contribuables, il a tenu absolument Ă  payer mes funĂ©railles sur sa fortune personnelle.

Je lui en sais gré, car je n'avais pas prévu de mourir à l'improviste et mon compte en banque était une fois de plus à sec !

Dans mon frigo, il restait trois boßtes pour le chat, deux citrons verts et une boßte de thon au naturel pour mon repas du soir... Enfin, celui que j'aurais dû prendre si j'étais rentré.

J'aurais prĂ©fĂ©rĂ© laisser un cadavre plus convenable, ça fait nĂ©gligĂ©, mais on m'a drĂŽlement bien rafistolĂ© pour les obsĂšques ! Des artistes ! (Cher PrĂ©sident !) L'enquĂȘte a dĂ©terminĂ© que je votais pour lui (sans doute est-il dĂ©solĂ© d'avoir perdu un Ă©lecteur...).

Je sais que cela ne durera pas trĂšs longtemps, que je commencerai Ă  me corrompre trĂšs rapidement, mais c'est un lieu-commun de dire que la mort Ă©galise vraiment les choses : Socrate, Gengis-Khan, Copernic, Shakespeare, MoliĂšre, NapolĂ©on, Pasteur, Chose ou Machin, c'est pareil ! Ça console. Le corps pourrit, l'Ăąme fout le camp (n'Ă©coutez pas les religions qui vous font croire qu'elle continue son petit bonhomme de chemin, toute seule, comme une grande !) Plus important est l'Esprit, qui survit.

Religion ou pas, c'est comme ça !

P.S. : Beaucoup ri à mon enterrement. Je ne voulais pas rater ça. Il faut se l'offrir au moins une fois dans sa vie (ou juste aprÚs).

Quelle dérision ! Mais quel spectacle !

Aucun rapport avec les funĂ©railles des autres, oĂč l'on est occupĂ© Ă  jouer son propre rĂŽle, consciencieusement, sans aucune vision d'ensemble. Ici, je suis spectateur, et c'est moi – ou mon enveloppe vide – que quatre personnes inconnues portent en trĂ©buchant...

Je me sens si lĂ©ger... mais pas les porteurs : le cercueil est en chĂȘne massif !

(Il n'a pas lésiné, le Président !)

Le Chef de l'État s'est fait reprĂ©senter par son porte-parole. Le Ministre de l'IntĂ©rieur a fait de mĂȘme. Les deux hommes croulent sous d'immenses gerbes de fleurs... Que le Grand Rabbin de Paris en personne a fait renvoyer discrĂštement (ni fleurs ni couronnes pour l'Amicale des Anciens du « Club de l'Étoile »... Jaune !)

Et j'ai droit à mon éloge funÚbre ! (traduction simultanée Hébreu-Français) Je ne voulais pas de cérémonie religieuse ! Comme c'est émouvant ! Ils s'en sont donné, du mal, pour trouver toutes ces anecdotes pittoresques ou juteuses (quoique réelles) sur ma modeste existence !

Le clou : mĂȘme TRASIBULE est prĂ©sent, dans les bras de son nouveau maĂźtre (une femme encore jeune, entourĂ©e de deux membres de la S.P.A.)

Du grand spectacle : une mise en scÚne pleine d'idées. (Du Chéreau !)

Je contemple les assistants, un monde fou, et parmi tous ces visages inconnus, je repÚre, entre tous ces curieux, mes « meilleurs amis », qui m'avaient oublié depuis plus de vingt ans ! Acteurs, comme moi, ils espÚrent se voir au Journal Télévisé !

Tous se composent un visage de circonstance. Envie de leur crier :

« Coucou, bande de zouaves, regardez, je suis sorti ! Mais oui, tournez la tĂȘte ! Par ici, les camĂ©ras ! Mais non, pas par lĂ  ! Zoom avant ! Bien sĂ»r, vous ne me voyez pas, mais vous me percevez, vous sentez quelque chose de bizarre, et cela vous effraie. Rentrez chez vous :

C'EST TERMINÉ ! »

La tĂȘte qu'ils feraient !

HĂ©las, un esprit ne peut pas faire de pieds de nez !

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