Elle l'a bien cherché

Elle l'a bien cherché

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L., divorcée et mère de famille, fait la connaissance de Roger. Après plusieurs rencontres dans des lieux publics, il l'invite chez lui. Elle accepte. Le masque tombe. À PROPOS DE L'AUTEURE Maria Briffaut retranscrit, avec Elle l'a bien cherché, une de ses expériences. Par ailleurs, elle est auteure de plusieurs livres dont Les fantines.

Chapitre 1 No.1

À mes amies en général et à Roselyne en particulier

À toutes les femmes.

Définition

La séquestration est, en droit, l'acte de retenir une personne enfermée contre son gré en dehors de toute autorité légale en usant de violence, de ruse ou de la menace.

Ce soir, L. a rendez-vous avec Roger.

Quelques semaines plus tôt, elle l'a remarqué dans la file d'attente d'un cinéma, à Paris. Il a engagé la conversation. Il lui a paru à peu près de son âge, dans les quarante-cinq ans, des traits agréables, un costume bleu foncé, une chemise blanche, elle s'est dit pourquoi pas, s'est faite tout sourire pour papoter en file indienne. Après le film, ils ont pris un verre dans un café. Il lui a dit travailler dans une banque, elle a trouvé un prétexte pour lui montrer son badge professionnel et l'amener à sortir le sien.

En effet, après son divorce, certaines de ses idylles n'ont pas manqué de pittoresque. Telle son amourette avec Paulo. Vendeur dans un grand magasin, il lui vante son professionnalisme hors pair, lui répète combien son patron l'a à la bonne, la confiance qu'il lui témoigne tous les jours ; il lui raconte son quotidien laborieux, le nombre colossal d'heures supplémentaires qu'il accomplit et les appréciables bonus financiers qu'il en retire. Ils sortent ensemble quelque temps avant qu'il lui avoue être au chômage depuis près de deux ans et raide sur le plan matériel. Mécontente, sur le point de rompre, elle décide pourtant de se montrer magnanime et de passer l'éponge sur cette entorse à la vérité sans doute imputable à la pudeur du fier travailleur humilié par le chômage de longue durée. Elle est syndiquée.

Un jour où, en l'absence de sa fille partie en week-end chez son père, elle l'invite chez elle, il se comporte de manière étrange. Alors qu'ils sont assis sur le canapé, il se tourne vers elle et la fixe du regard, les yeux écarquillés. Surprise, elle lui demande s'il se sent mal. En silence, il persiste à plonger son regard figé dans le sien et cela dure jusqu'à ce qu'il commence à loucher et qu'elle lui dise en riant qu'il a vraiment l'air idiot. Alors, il se tourne de l'autre côté. Quelques jours plus tard, lors d'une promenade en voiture, il se range sur le bas-côté de la route et ouvre son coffre. Au moment où elle y jette un coup d'œil au départ indifférent, le dessin de deux grands yeux noirs sur la couverture d'un livre attire son attention. Elle prend l'ouvrage en main pour, consternée, en découvrir le titre, quelque chose qui ressemble à « Apprenez l'hypnose. Amenez les autres à vous donner de l'argent ». Elle coupe les ponts avec Paulo.

Une fois rassurée par la vue du badge professionnel de Roger, l'échange des numéros de téléphone a pu avoir lieu. Pendant quelque temps, presque tous les soirs, il l'a appelée. Ils sont allés au restaurant, à nouveau au cinéma, promenades sur les quais de la Seine, dans des jardins publics, main dans la main. Finalement, il l'a invitée à lui rendre visite un samedi en fin d'après-midi, pour prendre un verre. Il a insisté. Si tôt dans leur relation, elle n'y tenait pas, mais a fini par céder à ses instances. Elle l'a prévenu qu'elle ne resterait que peu de temps, car sa fille âgée de seize ans, qui passe l'après-midi avec une camarade de classe, rentrera à la maison en début de soirée.

Ce soir donc, L. a rendez-vous avec Roger.

Elle prend un train de banlieue qui la conduit à la petite ville des Yvelines où il vit. Le R.E.R traverse la belle et large forêt de Saint-Germain. Le printemps naissant couvre les arbres de bourgeons.

Son amoureux vient la chercher à la gare. À son arrivée, elle ressent un élan de joie à la vue du bel homme souriant qui lui fait signe de la portière de sa voiture. Elle est fière de lui plaire.

Roger gare sa voiture non loin de son appartement, situé en rez-de-chaussée. Il sort un trousseau de clés dont plusieurs s'avèrent nécessaires pour déverrouiller une porte qui s'ouvre directement sur un salon. Il lui fait signe d'entrer, referme derrière lui. De toute évidence, son quatre pièces est plus grand que le sien. À l'abri des cambrioleurs ! remarque-t-elle, le doigt pointé en direction des barreaux aux fenêtres.

D'un geste, il lui désigne le canapé. À côté, un guéridon supporte le téléphone. Il vient s'asseoir près d'elle, ils s'embrassent. Elle lui offre alors un cadeau qu'il déballe en souriant, une cravate aux motifs blancs sur un fond gris. Il l'examine, les yeux plissés, avant de la remercier.

Il lui propose un apéritif et lui annonce qu'il a préparé un repas léger, une omelette-salade, ça lui va ? Après une légère hésitation, L. accepte de rester pour le dîner qui ne devrait pas trop la retarder. Tandis qu'il part en cuisine s'occuper des boissons, elle balaie des yeux ce qu'elle peut voir de l'appartement. Si les peintures ont été refaites, le sofa éraflé, taché par endroits et les meubles qui ont souffert des déménagements successifs paraissent bons pour la déchetterie. Manque d'argent ? Pourtant, il est censé disposer d'un salaire régulier.

Roger qui revient avec deux verres de martini et un bol de pistaches lui sourit largement, il a les dents blanches, les yeux clairs, clos à demi. « Trinquons à nos amours », propose-t-il et ainsi en est-il. Il la regarde boire la première gorgée d'un alcool trop sucré à son goût, commencer à grignoter une arachide.

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