Dans la paisible ville côtière de Bellehaven, Camille Lefèvre rêve en secret d'échapper à une vie monotone pour vivre pleinement sa passion : le surf. Coincée dans un emploi de bureau et tiraillée entre les attentes de sa famille et son amour pour les vagues, elle se sent prisonnière d'une existence qui n'est pas la sienne. Sa rencontre avec Alex Dubois, un surfeur audacieux et rêveur, bouleverse son monde. Ensemble, ils partagent des moments d'intensité sur les plages de Bellehaven, où les vagues portent leurs rêves et leurs espoirs. Inspirée par l'énergie et la liberté d'Alex, Camille ose remettre en question ses choix, même si cela signifie tout risquer. Entre les doutes, les sacrifices et les moments de triomphe, Camille se lance dans l'aventure de sa vie : ouvrir une école de surf pour transmettre sa passion et sa liberté. Mais ce qu'elle ignore, c'est qu'Alex cache un secret inattendu : derrière son apparence décontractée et son amour pour la mer, il est en réalité un riche PDG en quête d'évasion et de simplicité. Alors que leurs vies s'entrelacent et que leur projet commun prend forme, la vérité menace de tout bouleverser. Camille devra affronter non seulement les défis de ses ambitions, mais aussi une trahison qui pourrait ébranler sa confiance en Alex... et en elle-même.
Le téléphone vibrait doucement sur le bureau, sa lumière bleutée clignotant avec insistance. Camille ignora l'écran pour la cinquième fois de la matinée. Les réunions interminables avaient pris possession de son emploi du temps, son énergie, et, semblait-il, de sa vie tout entière. Les mots de ses collègues résonnaient comme un bruit de fond étouffant, une langue étrangère qu'elle ne comprenait plus : « objectifs trimestriels », « alignement stratégique », « rendements prévisionnels ».
Elle faisait semblant de prendre des notes, son stylo griffonnant des spirales inutiles sur un bloc jaune. Chaque coup de crayon la ramenait à ses pensées : la mer. Elle revoyait les vagues s'écraser avec grâce, le vent salé caresser son visage, et la liberté qui semblait palpable dès qu'elle touchait sa planche.
Le contraste avec cette salle de réunion grise était presque cruel. La mer était sa maison. Ici, elle n'était qu'une étrangère.
Camille se leva bien avant l'aube, comme chaque matin. Ses gestes étaient automatiques : enfiler son sweat usé, attraper la clé rouillée de son vélo, descendre silencieusement les escaliers de son immeuble pour ne pas réveiller ses voisins. Les rues de Bellehaven étaient encore plongées dans une obscurité douce, bercées par le bruit lointain des vagues.
Arrivée à la plage, elle sentit immédiatement son esprit s'alléger. L'océan scintillait sous les premières lueurs de l'aube, et les vagues s'enroulaient doucement sur elles-mêmes comme si elles l'attendaient. Elle attrapa sa planche, caressa rapidement le bois poli avant de s'élancer vers l'eau.
Sur l'horizon, elle distingua une silhouette. Un homme, seul, glissait sur les vagues avec une aisance qui la fascinait. Il n'avait pas la technique calculée des surfeurs professionnels, mais sa façon de surfer dégageait une intensité brute, presque sauvage.
Sans s'en rendre compte, Camille l'observa, oubliant momentanément sa propre session. L'homme chuta, mais il riait en remontant sur sa planche. Ce rire porta jusqu'à elle. Un rire léger, désarmant.
« Tu comptes te joindre à l'eau, ou t'as prévu de rester là toute la matinée à m'espionner ? » lança-t-il, un sourire éclatant éclairant son visage mouillé.
Surprise d'être remarquée, Camille détourna les yeux et pagailla plus loin, feignant l'indifférence. Elle sentit néanmoins ses joues chauffer légèrement sous l'effet de la gêne.
La soirée, en revanche, offrait un tout autre décor. La chaleur réconfortante du matin s'était effacée, remplacée par une tension familière et oppressante autour de la table familiale.
« Camille, il faut que tu prennes cette promotion au sérieux », insista son père, Pierre, les sourcils froncés. « Ce n'est pas tous les jours qu'on te propose une telle opportunité. »
Sa mère, Julie, essayait de tempérer l'atmosphère, mais son sourire crispé trahissait son malaise.
« Je ne sais pas si je veux de cette promotion, papa », répondit Camille, tentant de garder son ton calme.
« Ne sois pas ridicule. Ce genre de décision détermine ton avenir. La stabilité, c'est la clé, Camille. Pas tes... passe-temps. »
« Passe-temps ? » répéta-t-elle, la colère montant en elle comme une vague prête à déferler.
« Oui, tes planches de surf, tes balades sur la plage. Ce n'est pas un avenir. C'est du temps perdu. »
Le silence lourd qui suivit fut brisé par Camille, qui se leva brutalement, renversant sa chaise.
« Peut-être que je n'ai pas envie de ta stabilité ! Peut-être que je veux juste vivre ma vie comme je l'entends ! »
Elle quitta la pièce en claquant la porte, laissant ses parents assis dans une consternation glacée. Ses pas rapides résonnaient dans le couloir tandis qu'elle s'efforçait de maîtriser ses émotions. Mais en arrivant dehors, les larmes coulèrent sans qu'elle ne puisse les arrêter.
La brise nocturne lui apporta un peu de répit. Sous les étoiles, elle fit un vœu silencieux. Elle avait besoin de changement. Mais où commencer ?
Au loin, elle entendait le ressac de l'océan, fidèle et constant. Ce serait son point de départ, comme toujours.
Alors que la nuit enveloppait la ville, Camille ne pouvait pas chasser les derniers mots de son père de son esprit. Elle se demandait combien de temps elle pourrait encore ignorer ses propres désirs avant de finir comme une autre version de lui : stable, mais profondément insatisfaite.
La mer était une force indomptable ce matin-là. Dès que Camille avait posé un pied sur le sable, elle avait senti la tension dans l'air. Le ciel était d'un gris métallique, et le vent soufflait en bourrasques qui faisaient voler ses cheveux autour de son visage. L'océan, habituellement si apaisant, semblait se rebeller. Les vagues étaient hautes, imprévisibles, menaçantes.
Elle savait que c'était insensé. Pourtant, une impulsion inexplicable la poussait à y aller. C'était comme si les événements de la veille – la dispute avec son père, cette sensation d'être piégée dans sa propre vie – la poussaient à rechercher un exutoire. L'océan était son refuge, mais aujourd'hui, il représentait un défi, une manière de prouver qu'elle pouvait encore prendre des risques, même si c'était imprudent.
Elle enfila sa combinaison, saisit sa planche et s'approcha de l'eau. Les premières vagues la heurtèrent violemment alors qu'elle pagayait pour s'éloigner de la rive. Chaque coup de pagaie semblait un effort surhumain face aux éléments. Les éclaboussures salées brûlaient ses yeux, et son souffle se faisait plus court. Pourtant, elle avançait, portée par une étrange détermination.
Une fois derrière la ligne de vagues, elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. L'air était lourd, chargé d'électricité, et les vagues semblaient danser avec une énergie féroce. Camille repéra une vague prometteuse, haute et bien formée. Elle se prépara, le cœur battant à tout rompre, puis se lança.
La sensation était grisante. La vitesse, l'adrénaline, l'impression d'être en totale harmonie avec la mer... Mais la vague était plus forte qu'elle ne l'avait anticipé. En un instant, elle perdit l'équilibre. La planche se déroba sous ses pieds, et elle fut projetée dans l'eau avec une force brutale.
Sous l'eau, tout était chaos. Le courant la tourbillonnait, la désorientait. Elle tenta de remonter, mais les vagues la repoussaient. Son cœur s'emballa alors que l'air lui manquait.
Puis, elle sentit une main ferme agripper son bras et la tirer vers la surface. En toussant et crachant de l'eau salée, elle aperçut un visage familier. C'était lui, l'homme qu'elle avait vu surfer la veille.
« T'as un instinct de survie complètement foiré ou quoi ? » lança-t-il en criant pour couvrir le rugissement des vagues.
Camille, encore sous le choc, ne trouva rien de mieux à répondre qu'un regard noir. Il éclata de rire, un rire nerveux mais sincère, avant de l'aider à rejoindre sa planche. Ensemble, ils ramèrent tant bien que mal jusqu'à un endroit plus sûr.
Une fois sur la plage, Camille s'effondra sur le sable, les muscles tremblants. L'homme, qui portait une combinaison de surf noire usée, s'assit à côté d'elle, les bras croisés.
« Sérieusement, t'as quoi dans la tête ? T'as vu le temps ? »
Elle se redressa tant bien que mal, le regard fixé sur l'océan. « J'avais besoin d'y aller. »
Il la dévisagea, un sourire en coin. « Besoin de risquer ta vie ? Intéressant concept. »
Camille lui lança un regard agacé. « Merci pour ton aide, mais je n'ai pas besoin de tes leçons. »
Il haussa les épaules, visiblement amusé par son ton. « Pas de problème, je me contentais de sauver ta peau. »
Le silence s'installa entre eux. Camille observait les vagues, son cœur encore battant, tandis que l'homme, visiblement plus à l'aise dans ce chaos maritime, semblait détendu, presque nonchalant.
« Au fait, je m'appelle Alex, » finit-il par dire.
« Camille, » répondit-elle sans vraiment le regarder.
Il hocha la tête, comme pour enregistrer l'information. « Écoute, si t'aimes vraiment te mettre en danger, il y a un événement local de surf ce week-end. Une sorte de compétition amicale. Pas besoin d'être pro pour y participer. »
Camille tourna enfin la tête vers lui, intriguée. « Une compétition ? »
« Ouais. C'est pour les amateurs et les passionnés. Pas de pression. Juste des gens qui aiment l'océan. » Il se leva et dépoussiéra sa combinaison. « Tu devrais y venir. Ça te ferait du bien de surfer dans un cadre un peu moins... mortel. »
Avant qu'elle ne puisse répondre, il s'éloigna, sa planche sous le bras. « À samedi, peut-être, » lança-t-il par-dessus son épaule.
Camille resta assise, fixant les vagues. Une partie d'elle avait envie d'y aller, mais l'autre se demandait si elle en avait vraiment le droit. Entre son travail et les attentes de sa famille, où trouverait-elle le temps ? Pourtant, quelque chose dans le ton désinvolte d'Alex résonnait en elle. Une invitation au lâcher-prise, peut-être. Mais pouvait-elle vraiment se permettre de dire oui ?
Elle observa la silhouette d'Alex disparaître à l'horizon. La tempête, semblait-il, n'était pas seulement dans le ciel. Elle était en elle. Et elle ne savait pas encore comment l'apaiser.
Chapitre 1 Chapitre 1
12/12/2024
Chapitre 2 Chapitre 2
12/12/2024
Chapitre 3 Chapitre 3
12/12/2024
Chapitre 4 Chapitre 4
12/12/2024
Chapitre 5 Chapitre 5
12/12/2024
Chapitre 6 Chapitre 6
12/12/2024
Chapitre 7 Chapitre 7
12/12/2024
Chapitre 8 Chapitre 8
12/12/2024
Chapitre 9 Chapitre 9
12/12/2024
Chapitre 10 Chapitre 10
12/12/2024
Chapitre 11 Chapitre 11
12/12/2024
Chapitre 12 Chapitre 12
12/12/2024
Chapitre 13 Chapitre 13
12/12/2024
Chapitre 14 Chapitre 14
12/12/2024
Chapitre 15 Chapitre 15
12/12/2024
Chapitre 16 Chapitre 16
12/12/2024
Chapitre 17 Chapitre 17
12/12/2024
Chapitre 18 Chapitre 18
12/12/2024
Chapitre 19 Chapitre 19
12/12/2024
Chapitre 20 Chapitre 20
12/12/2024
Chapitre 21 Chapitre 21
12/12/2024
Chapitre 22 Chapitre 22
12/12/2024
Chapitre 23 Chapitre 23
12/12/2024
Chapitre 24 Chapitre 24
12/12/2024
Chapitre 25 Chapitre 25
12/12/2024
Chapitre 26 Chapitre 26
12/12/2024
Chapitre 27 Chapitre 27
12/12/2024
Chapitre 28 Chapitre 28
12/12/2024
Chapitre 29 Chapitre 29
12/12/2024
Chapitre 30 Chapitre 30
12/12/2024
Chapitre 31 Chapitre 31
12/12/2024
Chapitre 32 Chapitre 32
12/12/2024
Chapitre 33 Chapitre 33
12/12/2024
Chapitre 34 Chapitre 34
12/12/2024
Chapitre 35 Chapitre 35
12/12/2024
Chapitre 36 Chapitre 36
12/12/2024
Chapitre 37 Chapitre 37
12/12/2024
Chapitre 38 Chapitre 38
12/12/2024
Chapitre 39 Chapitre 39
12/12/2024
Chapitre 40 Chapitre 40
12/12/2024
Autres livres par El mano
Voir plus