Clara, une jeune femme fragile marquée par la perte tragique de sa mère à treize ans, grandit sous la tutelle de son beau-père, Hugo Morel, un milliardaire au charisme envoûtant et à l'aura mystérieuse. Derrière les murs opulents de leur immense manoir, Clara découvre un monde fait de luxe, de secrets et de tensions non dites. Alors qu'elle s'apprête à fêter ses dix-huit ans, sa vie bascule lorsqu'elle surprend Hugo dans une scène intime avec l'une des femmes de chambre. Ce qu'elle voit la laisse à la fois troublée et fascinée. Pourquoi cet homme, à la fois distant et captivant, semble-t-il porter un masque qu'elle n'avait jamais remarqué ? Clara commence à ressentir une attirance inexplicable pour cet homme interdit, mais elle ne sait pas encore que ce désir pourrait réveiller de sombres vérités. Prête à tout pour attirer son attention, Clara se lance dans un jeu dangereux de séduction. Mais Hugo cache bien plus que des aventures clandestines : des secrets qui pourraient détruire sa fortune, sa réputation, et même leurs vies. Qui est réellement Hugo Morel ? Pourquoi s'isole-t-il dans son bureau les nuits où il croit que personne ne le voit ? Quels liens mystérieux unissent les employés du manoir à des événements troublants du passé ? Et surtout, jusqu'où Clara est-elle prête à aller pour obtenir ce qu'elle veut... au risque de tout perdre ?
Clara n'avait jamais compris ce que signifiait réellement le mot *privilégiée*. Pas avant de vivre au manoir Morel. Le luxe ne se mesurait pas uniquement à l'étendue des hectares ou aux lustres scintillant dans chaque pièce, mais à ce que ces murs semblaient promettre : sécurité, grandeur, intouchabilité. Pourtant, cette magnificence avait un coût. Chaque souffle dans cet univers feutré semblait peser une tonne, chaque pas résonnait comme une intrusion. L'opulence devenait une prison lorsque les secrets tapissaient les murs.
Elle avait treize ans lorsque sa mère était morte, si brutalement, qu'il lui avait fallu des années pour accepter cette absence. Une chute fatale dans l'escalier, avait-on dit. Un accident. Mais pour Clara, cette tragédie avait toujours eu un goût d'inachevé, une saveur amère qu'aucun des discours compassés des adultes n'avait pu effacer. Puis il y avait eu Hugo. Avec ses épaules carrées et sa voix grave, il s'était imposé comme un pilier dans leur chaos familial. Trop charismatique pour être ignoré, trop parfait pour être honnête. Un beau-père improvisé qui était à la fois une énigme et un point d'ancrage.
Mais Hugo ne comblait pas le vide ; il le masquait.
Ce jour-là, Clara descendait les escaliers, ses pieds nus glissant sur le bois poli. Elle aimait ce moment de la matinée, avant que le manoir ne s'éveille complètement. À cet instant précis, c'était *son* espace. Pas celui des domestiques affairés ni celui d'Hugo, enfermé dans son bureau, avec ses portes closes comme pour cacher une vérité inavouable. Elle laissa ses doigts glisser le long de la rambarde, effleurant le froid du bois massif. Une habitude presque enfantine qu'elle n'avait jamais perdue.
« Tu es matinale aujourd'hui, » lança une voix grave, arrachant Clara à ses pensées.
Hugo était déjà dans la salle à manger, impeccablement vêtu, un café à la main.
« Je n'arrivais pas à dormir, » répondit-elle, tout en évitant son regard perçant.
Il hocha la tête, presque imperceptiblement. Hugo n'était pas du genre à poser trop de questions. Ou peut-être savait-il déjà tout.
Clara s'installa en silence face à lui. Il y avait cette tension entre eux, un mélange d'intimité et de distance qui laissait toujours un arrière-goût étrange. Elle ne pouvait s'empêcher de l'observer du coin de l'œil. Les traits de son visage étaient à la fois sévères et élégants. Rien chez cet homme ne semblait être laissé au hasard.
« Tu as dix-huit ans demain, » dit-il enfin, rompant le silence.
Elle releva la tête, surprise qu'il le mentionne.
« Oui, je suppose que c'est... important. »
Il fronça légèrement les sourcils, comme s'il n'approuvait pas son ton désinvolte. Mais au lieu de la réprimander, il posa une boîte noire sur la table.
« Pour toi. »
Clara hésita. Hugo n'était pas le genre d'homme à offrir des cadeaux sans raison. Pourtant, elle défit lentement le ruban, son cœur battant un peu plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. À l'intérieur, une montre étincelante reposait sur un coussin de velours. Pas une montre quelconque, mais une pièce qui semblait avoir traversé les époques, aussi précieuse qu'intemporelle.
« Elle appartenait à ma mère, » expliqua-t-il calmement.
Clara resta sans voix. Hugo parlait rarement de sa famille, encore moins de sa mère. Cette montre représentait bien plus qu'un simple bijou.
« Merci, » murmura-t-elle enfin, incapable de détourner les yeux de l'objet.
« Tu mérites bien plus que ça, Clara. »
Il y avait une sincérité dans sa voix qui la déstabilisa. Pendant un instant, elle sentit une chaleur étrange, presque réconfortante. Mais ce sentiment fut rapidement remplacé par une question qu'elle n'osait pas poser : pourquoi faisait-il cela ? Pourquoi maintenant ?
La journée continua comme à son habitude. Le personnel nettoyait et astiquait, les couverts étaient alignés avec une précision militaire, et le manoir s'emplissait peu à peu du bourdonnement de l'activité quotidienne. Pourtant, Clara ne pouvait s'empêcher de sentir un poids sur ses épaules. La montre qu'elle portait désormais au poignet semblait irradier une énergie qu'elle ne comprenait pas.
En fin d'après-midi, elle retrouva son journal intime, enfoui sous une pile de livres dans sa chambre. Écrire était devenu son échappatoire, le seul endroit où elle pouvait exprimer ses pensées sans craindre d'être jugée.
* »Hugo a changé, ou peut-être est-ce moi qui le vois différemment. Il y a quelque chose chez lui qui m'effraie autant qu'il m'attire. J'aimerais comprendre pourquoi il est si... insaisissable. Mais peut-être que je devrais simplement me contenter de ce qu'il donne. Après tout, les réponses ne sont pas toujours ce qu'on espère. »*
Elle referma le journal brusquement, presque agacée par ses propres pensées. Mais au fond, elle savait qu'elle ne pourrait pas ignorer ce qu'elle ressentait.
Le soir venu, elle descendit pour dîner. Hugo était là, comme toujours, assis en bout de table, une figure d'autorité implacable. Pourtant, lorsqu'il posa son regard sur elle, il y avait quelque chose d'autre. Une ombre de vulnérabilité, ou peut-être une réflexion de ses propres doutes.
« Alors, prête pour ta majorité ? » demanda-t-il, un léger sourire au coin des lèvres.
Clara haussa les épaules.
« Ce n'est qu'un chiffre. »
« Un chiffre qui change tout, » répondit-il calmement.
Elle fronça les sourcils. Que voulait-il dire par là ? Mais avant qu'elle ne puisse demander, il se leva, mettant fin à la conversation.
Cette nuit-là, Clara ne trouva pas le sommeil. Elle restait éveillée, regardant la montre briller faiblement dans l'obscurité. Il y avait quelque chose dans cette maison, dans cet homme, qui la troublait profondément. Ce n'était pas uniquement le luxe ou les non-dits. C'était une tension constante, comme si une vérité enfouie menaçait de tout bouleverser.
Elle ferma les yeux, tentant d'apaiser son esprit. Mais la question continuait de résonner en elle : pourquoi cette montre ? Et surtout, pourquoi Hugo semblait-il à la fois si proche et si lointain ?
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