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Victorine et les évadés de la cÎte sous le vent

Victorine et les évadés de la cÎte sous le vent

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Chapitres

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la dĂ©solation rĂšgne aux Antilles-Guyane. Personne n'accepte la dĂ©faite de la France. L'Amiral Robert, qui dispose de pleins pouvoirs dans la rĂ©gion, dĂ©cide d'appliquer Ă  la lettre les dĂ©cisions du MarĂ©chal PĂ©tain. Par la suite, des hĂ©ros s'illustrent, n'hĂ©sitant pas Ă  entrer en dissidence, Ă  s'Ă©vader de leur Ăźle natale, bravant tous les dangers pour aller dĂ©fendre la MĂšre patrie, laissant derriĂšre eux de nombreuses familles comme celle de Victorine sous la fĂ©rule des hommes de l'Amiral Robert qui imposent un rĂ©gime de famine et de terreur. Dans cet ouvrage, rĂ©digĂ© en collaboration avec AndrĂ© Tanic, retraitĂ© de l'Ă©ducation nationale, l'auteur s'intĂ©resse particuliĂšrement Ă  un Ă©pisode douloureux de l'histoire des Antilles au temps de l'Amiral Robert. À PROPOS DE L'AUTEUR Jean-Marie Borderies est auteur de plusieurs ouvrages biographiques et autobiographiques parmi lesquels Un siĂšcle de combats, Un siĂšcle de laĂŻcitĂ© chrĂ©tienne, Les couleurs de l'eau. Il signe ici son dernier opus Victorine et les Ă©vadĂ©s de la cĂŽte sous le vent.

Chapitre 1 Avant-propos

À Jocelyne et Ginette, nos Ă©pouses antillaises

À nos enfants et petits-enfants,

À toutes les mamans, les tatas et tous les Antillais (femmes ou hommes) qui ont fait des miracles « An tan WobĂ© ».

Du mĂȘme auteur

Un siĂšcle de combats,

Georges Raynal dit « Colonel Rabastens », Éditions Ophildespages, 2017.

Un siÚcle de laïcité... chrétienne,

Du petit PĂšre Combes... Ă  l'AbbĂ© Galy, curĂ© citoyen, JDH Éditions, juin 2018.

Les couleurs de l'eau,

Le mystĂšre d'un petit point bleu sur mon Ă©paule gauche, JDH Éditions, avril 2019.

« FenĂȘtre ouverte porteuse d'Ă©vasion »

« Une autre façon de voir le monde qui nous permet d'ouvrir les yeux sur des choses que l'on avait ignorées jusque-là, mais aussi d'oublier notre vie et s'évader pour la cause de l'humain. »

Fred Nerjat

Fred Nerjat, artiste amateur originaire de la Martinique, présente son propre tableau, reproduit en couverture avec son aimable autorisation.« Chaque fois que la dignité et la liberté de l'homme sont en question, nous sommes concernés, Blancs, Noirs ou Jaunes, et chaque fois qu'elles seront menacées en quelque lieu que ce soit, je m'engagerai sans retour ».1

Paroles de Frantz Fanon rapportées par son ami Marcel Manville2, lui aussi Français libre.

« Hommage aux dissidents »3

Refrain

C'est l'histoire de grandes personnes

qui se sont battues pour nous,

C'est l'histoire de grands hommes

qui se sont battus pour la liberté de notre pays.

Nous sommes lĂ  pour raconter la souffrance

qu'ils ont tous endurée :

Fuir l'Amiral Robert pour rejoindre le Général de Gaulle

1er couplet (en anglais)4

Now, that we are on the island,

If we knew what had happened

We wouldn't keep on fighting for the jet set

While are ancestors' history is dying day after day

They left Martinique to go to Dominica

Then to the US they were shot down

One by one indeed, for just a reason

2e couplet

Parce que c'est affolant de voir comment ils étaient traités, Nous avons décidé d'en parler en chantant.

Dans une période de privation, Ils ont su tout contrÎler, de maniÚre à nous donner une vie agréable maintenant.

Quand on les entend dire :

« Au temps de l'amiral Robert », on est prĂȘt Ă  en rire.

On est vraiment bĂȘte ! Ils ont connu la guerre.

Et la mort de leurs frĂšres du plus petit au plus grand,

Ils sont tous devenus dissidents.

3ecouplet

Arriver Ă  Saint-Pierre, se rendre Ă  pied au PrĂȘcheur,

Attendre la nuit en espérant prendre la fuite,

Embarquer sur un gommier, et tout ça sans flipper.

De nombreux gardes les Ă©piaient pour les empĂȘcher de fuir. Mais ils ont persĂ©vĂ©rĂ©. Ils voulaient rĂ©ussir, bravant les dangers qui menaçaient leur vie.

Quand la mer s'est déchaßnée, ils se sont vus mourir.

Alors sur quelques notes de riddim5

Nous sommes venus leur dire merci.

Dernier couplet

Aujourd'hui nous qui vivons sur cette Ăźle,

si nous savions ce qui s'y était passé

Nous ne serions peut-ĂȘtre pas ici

Ă  nous battre pour la Jet-set.

L'histoire de tous nos ancĂȘtres, c'est fuir de jour en jour, traverser le canal de la Dominique

Avec une peur panique, arriver aux États-Unis

Avec beaucoup d'ennuis, leurs amis mouraient,

Tout cela pour défendre une cause,

Pour ne pas rester là, à obéir au gouvernement de Vichy.

Ils passent du rire aux larmes

Parce que toute leur souffrance est inscrite dans leur Ăąme.

Avant-propos

Nous devons cet avant-propos Ă  AndrĂ© Tanic, retraitĂ© de l'Éducation nationale.

Lors d'une rencontre à Paris, nous avons échangé sur nos loisirs aprÚs notre longue période de vie active. Il me dit qu'il s'intéressait à la lecture et surtout aux événements qui marquÚrent la Martinique durant la Seconde Guerre Mondiale. Nous décidùmes d'écrire cet ouvrage en mettant en commun nos idées et ma modeste expérience d'écrivain amateur à la maniÚre de ce que j'avais déjà écrit pour rendre hommage au Général Raynal6

Voici comment André résume le thÚme de cet ouvrage traitant de la terrible période que les Antillais et plus particuliÚrement les Martiniquais ont vécu sous la férule de l'Amiral Robert :

An tan WobĂš

Au temps de l'Amiral Robert

SĂ©tĂ© pandan ladjĂš trantnĂšf-karannsenk. Lafwans tĂ© fini antrĂ© dan konba – a ki Lalmagn tĂ© ja anvayi'y. MarĂ©chal PĂ©tain mandĂ© signĂ© lawmistis Ă©pi sĂ© boch-la. I mĂ©tĂ© koy ka kolaborĂ© Ă©pi Hitler konprann zafe'y kĂ© ranjĂ©.

Mé jénéral de Gaulle di si nou pÚd an konba nou pa pÚd ladjÚ-a.

La scĂšne se dĂ©roule dans les annĂ©es 39/45 au cours de la Seconde Guerre Mondiale. SitĂŽt que la France entra en guerre contre l'Allemagne, elle fut envahie. Le MarĂ©chal PĂ©tain qui est appelĂ© au pouvoir demande l'arrĂȘt des combats et la signature de l'armistice avec l'ennemi.

Il demande à collaborer avec Hitler croyant se mettre ainsi à l'abri de toute déconvenue. Mais c'était sans compter avec le Général de Gaulle qui invite les Français à continuer la lutte « Nous avons perdu une bataille, mais nous n'avons pas perdu la guerre ».

An tout lĂ© zantiy – giyan moun dĂ©zolĂ© pa ka konprann dĂ©fĂšt tala. Lamiral WobĂš wo komisĂš an rĂ©jion-an dĂ©sidĂ© suiv PĂ©tain.

Aux Antilles-Guyane, c'est la désolation. Personne n'accepte la défaite de la France. L'Amiral Robert qui dispose des pleins pouvoirs dans la région décide d'appliquer à la lettre les directives du Maréchal Pétain.

Tout pon koupé épi Lafwans piÚs machandiz pa ka débatjé.

À la suite des Ă©vĂ©nements, le ravitaillement au dĂ©part de la France est pratiquement impossible.

Ti manmay kon gran moun ka soufÚ pa ni asé manjé. Sé pwodui lokal yo ka konsonmé ek bokanté.

Epi péyi alantou dot ka chÚché fÚ konmes

Les personnes ùgées comme les enfants souffrent de malnutrition. Les gens sont obligés de se rabattre sur les produits locaux et le troc. Les colonies françaises cherchent à commercer avec les pays voisins.

Fanm ki ka travay oblijé rété an fwayé.

Les femmes sont obligées d'abandonner leur travail pour se consacrer à leur foyer.

MÚ éli lésé plas ba mÚ yo nonmen kominis, franmason, jwif ka séré. Sé tout popilasion ki survéyé ek Pétain Kon Robert gloryé.

Aux Antilles-Guyane, les maires élus sont remplacés pour la plupart par des maires nommés. Les communistes, les francs-maçons, les juifs sont traqués. La population est mise sous écoute, Pétain et Robert font l'objet d'un culte.

Men an pati jénÚs-la désidé antré an disidans pou rijwenn de Gaulle. Yo chapé abó gomié pou lézil anglez Dominik Sent-Lisi. Bravé lanmÚ ek kontrolÚ lamiral WobÚ.

À la suite de toutes ces privations, une partie de la jeunesse dĂ©cide de partir en dissidence pour rejoindre de Gaulle. Ils s'enfuient sur de frĂȘles embarcations pour rejoindre les Ăźles anglaises Dominique ou Sainte-Lucie en risquant leur vie face aux contrĂŽleurs de l'amiral ou face aux vagues des canaux entre les Ăźles.

Yo suiv fowmasion pa kotĂ© États-Unis

Sé apré yo alé goumen an Afrik ek an Ewop.

De là, ils regagnent les camps d'entraünement aux États-Unis avant de rejoindre les champs de bataille d'Afrique et d'Europe.

Pandan tan-an Giyan Gwadloup Matnik popilasion ka manifesté Komité libérasion ek Tourtet mobilizé.

Entre temps, aux Antilles les gens manifestent. Le comité de libération appuyé par le commandant Tourtet sonne la rébellion.

LÚ WobÚ wÚ i péd lafas i désidé chapé.

L'Amiral Robert voyant qu'il ne dispose plus de moyens de répression décide de donner sa démission.

Sé konsa tout koloni Antiy-Giyan sóti anba Vichy pou ritouvé Larépiblik an jwiyé 1943.

C'est ainsi qu'aprÚs trois ans de privations, les colonies françaises se libÚrent du joug de Vichy pour retrouver la République en juillet 1943.

André Tanic

***

Ces quelques lignes introductives illustrent les principales étapes de l'histoire des Antilles « An tan Wobé » que nousallons décrire en y intégrant celle d'une famille martiniquaise subissant bon gré mal gré ces événements.

Nous décrirons les conséquences de la terrible guerre qui a mis à feu et à sang le monde entier, sur les Antilles et plus particuliÚrement sur la Martinique

Nous suivrons le parcours de l'Amiral Robert, représentant du Régime de Vichy, jusqu'à son départ précipité de Fort-de-France sous la pression des révoltés.

Une place honorable sera accordĂ©e aux diffĂ©rents trajets suivis par les « ÉvadĂ©s de la CĂŽte sous le vent »et Ă  leur rĂŽle dans la libĂ©ration de la « MĂšre-Patrie ».

Nous nous intéresserons enfin à la « vie d'aprÚs » de tous les protagonistes de cette histoire.

Nous reproduirons de nombreux témoignages issus des abondantes publications parues sur le sujet ou recueillis auprÚs de témoins de l'époque vivants aujourd'hui en Martinique ou en Métropole.

Nous imaginerons la vie quotidienne de Victorine et de sa famille7, avec ses joies et ses peines, ses fĂȘtes et ses deuils, famille typique des Antilles oĂč chansons et priĂšres sont toujours prĂ©sentes.

Nous croiserons, tour Ă  tour :

- Le pĂšre, Honorin, petit paysan traditionnel,

- Anselme, ouvrier sur les quais de Fort-de-France

- PhilomĂšne, la sƓur, Ă©tudiante et rebelle, militante dĂšs les premiers jours.

- Turenne et Sylvestre, les frÚres, qui feront partie des « dissidenciés ».

Nous avons pris le parti, André et moi de nous focaliser sur la Martinique mais les événements vécus par les Guadeloupéens voire les Guyanais n'ont pas été trÚs différents, hormis le fait que « l'Ami Roro» sévissait de maniÚre plus prégnante en Martinique.

Nous nous efforcerons d'illustrer ce récit par des chansons populaires ou des parodies de refrains connus qui accompagnaient tous ces mauvais moments et qui permettaient de garder le moral et souvent de défier les autorités en place.

La plus emblématique est « Ami Roro 8», créée par Léona Gabriel. Cette biguine dans laquelle la situation est finement dépeinte reste toujours trÚs populaire et a été et est encore reprise aujourd'hui par de nombreux interprÚtes contemporains.

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Victorine et les évadés de la cÎte sous le vent
1

Chapitre 1 Avant-propos

08/09/2021

2

Chapitre 2 « An tan » biguine valse et mazurka

08/09/2021

3

Chapitre 3 Sylvestre, le frĂšre courageux

08/09/2021

4

Chapitre 4 « An tan » des bruits de bottes

08/09/2021

5

Chapitre 5 Arrivée de l'Amiral Robert,

08/09/2021

6

Chapitre 6 No.6

08/09/2021

7

Chapitre 7 No.7

08/09/2021

8

Chapitre 8 La fidélité à la MÚre-Patrie

08/09/2021

9

Chapitre 9 « An tan » Wobé

08/09/2021

10

Chapitre 10 No.10

08/09/2021

11

Chapitre 11 Le spectre d'un possible retour Ă  l'esclavage

08/09/2021

12

Chapitre 12 La grande famine « An tan Wobé »

08/09/2021

13

Chapitre 13 No.13

08/09/2021

14

Chapitre 14 « An tan » de la rébellion

08/09/2021

15

Chapitre 15 La propagande réciproque

08/09/2021

16

Chapitre 16 « An tan des dissidenciés »

08/09/2021

17

Chapitre 17 Le départ de Sylvestre... vers Sainte-Lucie

08/09/2021

18

Chapitre 18 No.18

08/09/2021

19

Chapitre 19 La prise en charge des « dissidenciés »

08/09/2021

20

Chapitre 20 No.20

08/09/2021

21

Chapitre 21 Le BMA1 devenu le DCA131

08/09/2021

22

Chapitre 22 No.22

08/09/2021

23

Chapitre 23 Hommage aux dissidents

08/09/2021

24

Chapitre 24 « An tan » de la révolte

08/09/2021

25

Chapitre 25 No.25

08/09/2021

26

Chapitre 26 Le BMA 5

08/09/2021

27

Chapitre 27 « An tan » des désillusions

08/09/2021

28

Chapitre 28 « An tan » du retour

08/09/2021

29

Chapitre 29 No.29

08/09/2021

30

Chapitre 30 « An tan » de la résilience impossible

08/09/2021

31

Chapitre 31 L'impossible résilience

08/09/2021

32

Chapitre 32 « An tan » de l'ingratitude

08/09/2021

33

Chapitre 33 Épilogue

08/09/2021

34

Chapitre 34 Conclusion

08/09/2021

35

Chapitre 35 Annexes

08/09/2021