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Reconquérir mon ame-soeur perdu

Reconquérir mon ame-soeur perdu

RĂȘverie

5.0
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Chapitres

Eben-Ezer est un jeune homme tourmenté par les souvenirs de Lucie, l'amour perdu qui hante son esprit, et par la présence apaisante de Murielle, une figure stable dans sa vie. Alors que son pÚre, Brice, tente de capturer leur relation à travers la peinture, Eben-Ezer navigue entre le désir douloureux d'un passé révolu et la réconfortante réalité du présent. Entre les fantÎmes de l'amour disparu et la chaleur du soutien fidÚle, Eben-Ezer se retrouve pris dans un tourbillon d'émotions qui menace de le submerger.

Chapitre 1 Chapitre 1

La porte s'est refermĂ©e derriĂšre moi, Ă©touffant l'agitation du cafĂ©. À l'intĂ©rieur, monsieur Nelson, ce Canadien avec qui je venais de signer un contrat, affichait un sourire satisfait. Il avait apposĂ© sa signature, et je ne pouvais qu'ĂȘtre content du rĂ©sultat. Cet accord, c'Ă©tait probablement l'un des plus gros coups que j'allais rĂ©aliser cette annĂ©e.

Mon attachĂ©-case bien en main, je me suis mis en route, dĂ©terminĂ©. Fairview Ă©tait un endroit oĂč je venais rĂ©guliĂšrement pour mes affaires, et mĂȘme si je n'Ă©tais pas un grand connaisseur du quartier de Wall Street, je savais que hĂ©ler un taxi sur Broadway ne serait pas bien compliquĂ©. La course jusqu'Ă  mon hĂŽtel ne prendrait que quelques minutes.

Comme d'habitude, je descendais au Stanford, Ă  Central Park. LĂ -bas, le rĂ©ceptionniste me donnait souvent la mĂȘme clef, celle de la chambre 812. Une fois Ă  l'intĂ©rieur, je passais quelques coups de fil, puis je prenais un bain pour me dĂ©tendre. Ensuite, je commandais un room service, je mangeais devant la tĂ©lĂ©, seul, en feuilletant mes dossiers ou les journaux.

Le lendemain, je me levais toujours tÎt pour attraper le premier train vers Philadelphie, ma ville depuis cinq ans. Le trajet d'une heure trente me permettait de récupérer ma voiture sur le parking et de filer direct à mon bureau. C'était une façon de ne pas perdre de temps et de garder le contrÎle sur mes journées.

Mais ce jour-là, rien ne se passa comme prévu.

Sur Fulton Street, la foule Ă©tait dense. C'Ă©tait l'heure de la sortie des bureaux. Nous Ă©tions le mercredi 11 juin 2004, je me souviens parfaitement de cette date. C'est celle oĂč j'ai rencontrĂ© Nelson, comme inscrit dans mon agenda. Et aprĂšs ce jour, je n'ai plus jamais honorĂ© un rendez-vous ni rouvert mon agenda.

MĂȘme si l'Ă©tĂ© semblait approcher, les gens paraissaient renfermĂ©s, absorbĂ©s par leurs pensĂ©es, sĂ»rement liĂ©es Ă  leur journĂ©e de travail. J'Ă©tais dans le mĂȘme Ă©tat d'esprit. Totalement plongĂ© dans ma transaction, je passais en revue chaque clause du contrat, cherchant Ă  m'assurer que tout Ă©tait bien ficelĂ©.

D'un geste machinal, j'ai vĂ©rifiĂ© l'heure : 18 heures 30. En relevant les yeux, j'ai croisĂ© le regard d'une femme qui marchait sur le mĂȘme trottoir. Une brune Ă©lancĂ©e, avec un regard profond. Nos yeux se sont accrochĂ©s, ne serait-ce qu'un instant. Mais cet instant avait tout d'une Ă©ternitĂ©.

J'ai continué à avancer, puis je me suis retourné. Elle avait déjà disparu dans la foule. La retrouver était impossible, mais quelque chose en moi était convaincu que ce n'était pas une rencontre fortuite. Ce regard, il n'était pas dirigé vers moi par hasard.

À cet instant, mes oreilles ont commencĂ© Ă  bourdonner. Une sensation Ă©trange m'a envahi. Mes jambes flageolaient, et un homme qui me suivait trop prĂšs m'a bousculĂ©. Les gens autour m'ont lancĂ© des regards inquiets, mais personne n'a rien dit, personne n'a cherchĂ© Ă  m'aider.

Le vertige est passĂ©, laissant place Ă  une sensation oppressante et inhabituelle : j'Ă©tais lĂ , sur ce trottoir, mais mon corps semblait Ă©tranger, rĂ©duit Ă  une simple enveloppe. Tout semblait faux, comme si le monde rĂ©el Ă©tait un dĂ©cor. Je n'Ă©tais plus que partiellement prĂ©sent, entre ici et ailleurs, entre maintenant et un autre temps. Cette clartĂ© soudaine, cette conscience aiguisĂ©e, ce n'Ă©tait pas de la confusion. C'Ă©tait une luciditĂ© absolue... Mais cela n'a durĂ© qu'une ou deux minutes. À ce moment-lĂ , je savais – mĂȘme si je ne voulais pas me l'avouer – que plus rien ne serait pareil ; j'avais franchi une porte qui ne se refermerait plus.

Me faufilant vers les vitrines des magasins, je me suis retrouvé face à mon reflet. Mon image, nette comme dans un miroir, m'a renvoyé à l'étrangeté de ce qui venait de se passer. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Qui pourrait répondre à mes questions ?

En cherchant dans la foule, j'ai cru revoir l'inconnue au loin... Mais je n'étais plus sûr que ce soit elle. Sa silhouette s'était déjà fondue dans la masse, et je n'avais plus qu'à l'oublier.

Je me suis résolu à repartir, mais mon esprit bouillonnait. Je tentais de me rappeler chaque détail de ce que j'avais vu : un corps longiligne, des cheveux bruns abondants, un visage fin, des traits réguliers, et des yeux... ces yeux dont la couleur m'échappait déjà, bien qu'ils m'aient tant captivé.

ArrivĂ© Ă  l'angle de Fulton Street, j'ai cherchĂ© un taxi du regard. DĂšs que j'en ai aperçu un, je lui ai fait signe. Le vĂ©hicule s'est arrĂȘtĂ© Ă  ma hauteur, et j'ai posĂ© ma main sur la poignĂ©e. Mais quelque chose m'a retenu, et je ne suis pas montĂ©. Je devais absolument retrouver cette femme, celle que le destin avait placĂ©e sur mon chemin.

J'ai essayĂ© de rationaliser ce qui venait de m'arriver. La rencontre, le malaise, cette impression Ă©trange de vivre un moment crucial... Tout cela ne pouvait ĂȘtre qu'un coup de foudre. Ce n'Ă©tait pas son regard qui m'avait bouleversĂ©, c'Ă©tait l'attirance irrĂ©pressible qu'il avait Ă©veillĂ©e en moi.

Je n'avais pas croisĂ© le prĂ©sent ni un souvenir de conquĂȘte passĂ©e, mais plutĂŽt la promesse d'une nouvelle histoire d'amour. Mes sens venaient d'ĂȘtre envoĂ»tĂ©s par une beautĂ© ; une beautĂ© Ă  la fois banale et exceptionnelle. Banale, parce que les rues sont pleines de filles attirantes. Exceptionnelle, parce que ce genre de beautĂ©, celle qui vous touche vraiment, n'est pas si courante qu'on le pense.

Le coup de foudre. Cette interprétation me semblait suffisante. La fille que j'avais aperçue était jeune, trÚs belle ; elle ne manquait ni de charme, ni de mystÚre. Elle m'avait lancé un regard insistant et plein de langueur. Il n'y avait donc rien de surprenant à ce que je tombe sous son charme, et que, de son cÎté, elle ne soit pas restée insensible à mes attraits.

Nicholus Perez, trente-deux ans, un homme de bonne apparence, c'est ainsi que je me décrirais sans prétention. Un gars qu'une femme pourrait aimer juste en le croisant. Yeux verts, bouche un peu large, nez droit. Je n'ai jamais laissé les femmes indifférentes et, autant que je sache, elles ont toujours parlé de moi en termes flatteurs.

Elles appréciaient ma carrure, mes gestes sûrs, mes grandes mains et mes cheveux bruns coupés courts. On m'a souvent dit que je portais le costume avec élégance, et je savais que j'avais assez de charme pour qu'une femme puisse tomber sous le coup de mon physique. C'est ce qui pouvait, du moins en partie, expliquer ce qui s'était passé.

Mais d'un autre cÎté, rien ne me prouvait que cette femme partageait mes sentiments. Je n'étais évidemment pas en position d'affirmer que le regard qu'elle m'avait jeté était aussi chargé de sens que celui que je lui avais lancé. Si elle aussi avait cédé à un amour aussi puissant qu'imprévu, je n'avais qu'une seule option : la retrouver.

Je suis donc retourné à l'endroit de notre étrange rencontre, espérant y revoir cette inconnue. Mais, une fois sur place, ma déception a été à la hauteur de mes attentes : celle que je cherchais n'était plus là. Si son charme m'avait envoûté, le mien n'avait visiblement pas eu d'effet sur elle. Il fallait bien admettre qu'elle ne m'avait pas attendu.

C'est alors que j'ai rĂ©alisĂ© Ă  quel point j'avais Ă©tĂ© naĂŻf. Une femme, mĂȘme sous l'emprise supposĂ©e de ma sĂ©duction, n'allait certainement pas rester plantĂ©e lĂ , Ă  attendre sur un trottoir bondĂ©. C'Ă©tait Ă  moi d'agir plus vite, de prendre les choses en main. J'aurais dĂ» la suivre immĂ©diatement, l'aborder, lui sourire, lui parler, l'inviter Ă  prendre un verre.

Mais je ne suis pas du genre Ă  accoster les filles dans la rue. Et maintenant, il Ă©tait trop tard pour le regretter. Si j'avais manquĂ© de spontanĂ©itĂ©, je ne pouvais plus rien y faire. Il n'Ă©tait plus question de parcourir Fairview, New York, ou mĂȘme les USA, dans l'espoir de retrouver une femme Ă  peine entrevue.

Je me suis consolĂ© en me disant que ce coup de foudre n'Ă©tait peut-ĂȘtre qu'une illusion. Mon regard avait croisĂ© celui d'une femme, et aprĂšs ? J'avais ressenti un malaise en la voyant, mais cela ne prouvait rien ! Il me fallait simplement mettre tout cela sur le compte du surmenage. Il me suffisait de tourner la page et de reprendre le cours normal de ma vie.

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