Reconquérir mon ame-soeur perdu
m'accueillir. Si je m'éloignais, ils se contractaient et me fixaient avec plus d'intensité, comme s'ils voulaient
que l'artiste avait su capturer dans son œuvre. Comment une peinture, dont le modèle était mort depuis
e tableau ne regardait personne d'autre que moi... et qu'il ne le faisait pas par hasard. Ces y
e devais l'admettre. Elle faisait partie de ma réalité, et moi de la sienne. Je s
lte et de désespoir se bousculaient en moi, sans que je puisse les justifier. Je ne savais pas ce qui se
it pas simplement un bout de bois recouvert de peinture ; je n'étais pas face à un tablea
battait à mes tempes. Les bruits du musée s'estompaient et je sentais mon calme revenir
utter. J'étais au début d'une histoire qui m'échappait totalement, je devais l'admettre. Cette histoire, do
j'ai compris. En un éclair, tout est devenu clair. Ce regard m'a rappel
sentais encore les yeux du portrait me suivre... Ce portrait était bien vivant. Ces yeux-là ne me quitteraient
ient exposés. Mais ceux-ci étaient figés. Si le peintre leur avait donné des r
pendant ces minutes, j'étais ailleurs, dans un lieu que je connaissais parfaitement, où tout m'étai
i levé les yeux. Elle se
ensemble, c'est justement celui que je voulais vous montrer.» Quand je me suis approché, elle ne s'e
der Mireille, qui, une main sur le visage, semblait chercher à percer le mystère du tableau : «Comme elle est belle, dit-elle, on
n se promenant dans le musée, elle avait découvert ce portrait. Elle avait immédiatement senti qu'elle connaissai
» Mon silence était la meilleure des réponses. Elle a continué : «Je le savais, c'est le même sentiment que j
rtrait. Ses yeux étaient perdus dans le vague, ils ne me fixaient plus. Quelque chose s'était refermé, la vie s'é
ifiais. Je suis retourné m'asseoir, adossé au mur. Mireille parlait de l'effet que le tableau avait sur nous, mais je ne
ne partie de la douleur qui l'enveloppe. Il oublie le sanctuaire paisible, l'extase et la béatitude de cet endroit de délice d'où il a été brutalement retiré. Mais qui se soucie de lui ? De ce qu'il ressent ? De ce qu'il veut ? Personne. La pièce est remplie de femmes s'affairant, mais aucune ne semble vraiment se préoccuper de lui. Pourquoi ? Il tente d'ouvrir les yeux mais ne distingue rien... Son premier sens à se réveiller est l'odorat, et ce qu'il perçoit en premier, c'est la peur... Qu'est-ce qui terrifie ces femmes ? Est-il lui-même ce monstre qui les effraie tant ? Est-ce lui qui est la cause de tout ce chaos dans cette pièce... Mais est-il vraiment dans une pièce ? N'est-il pas plutôt sur un pont, au beau milieu du Styx ? Prêt à franchir les portes des Enfers ? On le tire, on le saisit sans douceur, on le pousse... il est sur le point d'être jeté dans les flammes éternelles... l'enfe
s cris, les larm
ajouté : « Ah ! Vous êtes revenu parmi nous ! Vous m'inquiétiez. » Mais je ne comprenais pas tout de suite qui elle était... ce
ment, je ne parvenais pas à m'en souvenir, même si j'avais l'impression que quelque chose de flou restait à la surface de ma