Anselme,censeur dans un collège, obsédé par le désir d'accroître ses prestiges personnels et professionnels complota de connivence avec le babalawo Homagnissi contre les jeunes filles avec qui il couche pour leur arracher leurs étoiles. Les vierges sont ses plus grandes proies. Une bague l'y oriente. Les femmes mariées ayant de très grandes étoiles aussi. Mais Firmine,une infirmière, trentenaire célibataire va finir par le démonter et il perdra tout ce qu'il aura amassé :gloires,prestiges, argents...
Chapitre 1 Moratoire de grèves
Chapitre 1
Les grèves continuaient toujours. Les rares enseignants,pour la plupart des itinérants, qui venaient au cours pour sauver quelques quintes d'heures de leur emploi du temps moyennant quelque modique somme à la fin du mois ,étaient pourchassés par leurs collègues. Les élèves exultaient de liesse. Sur la cour de l'école, disparates , qui pour jouer au football les kakis retournés ; des paris sur jeux de cartes_ c'était le plus tarabusté des jeux auxquels s'offraient de jouer les apprenants attendu que celui-ci dépouillé en veut à celui-là, des bagarres , des brimades à l'issue desquelles la tenue de l'autre était mise en lambeaux par le perdant qui souvent moins ingambe que son rival en appelait aux renforts. Pour un pic mal placé, on perdait son argent. Certains y entendaient jouer leur va-tout.
«Ma chance sera là, bientôt.» clamaient les perdants,comme pour s'encourager.
Édouard était le plus déveineux de la troupe où il cherchait à cueillir de l'oseille, quoiqu'il en fût le plus fortuné. Souvent, ses fibres cérébrales étaient à court de réactions mercantiles. Ses amis le huaient, inlassablement.
«Mec, t'es apparemment logé à la mauvaise étoile là, Édou !
«Et il sera dit que le plus friqué du groupe n'y gagne goutte,ironisait untel qui venait de toucher un gain.
Et le reste de la troupe ricanait. Les uns le rassuraient qu'il aurait chance à l'affût bientôt avec un double gain par tête.
«Mais ,pas de sitôt,en tout cas. déniaient vivement les autres. Edou a une intelligence qui a l'habitude de nous faire boire jusqu'à la lie une diversité d'outrages des enseignants en classe ,certes mais devant les cartes elle se défait de son poids et ne peut que tenir dans un dé à coudre.
N'en pouvant plus de subir cette décharge de sarcarmes où l'anxiété et la colère supplantaient le courage et l'espoir dans son cœur, il se levait ,arrangeait ses effets et s'en allait du milieu de ses hôtes tout penaud sans placer le moindre mot. Le lendemain, il n'allait plus voir la troupe où il avait été humilié la veille. Cependant,tous ses efforts pour tirer moult profits de ses mises se soldaient par d'excellents fiascos à l'issue desquels fusaient des railleries qui le faisaient capituler. Du même au même ! Les grèves étaient les moments où les bonnes dames tombaient dans de très horribles faillites à l'issue desquelles elles ployaient sous le poids d'étouffantes dettes. Elles fulminaient quantité d'invectives contre les enseignants qui pourchassaient les apprenants d'une classe à une autre. Quelles que fussent les remontrances du directeur à l'endroit des enseignants qui terrifiaient les apprenants en les faisant sortir des classes,ils ne baissaient jamais la garde. C'était la consigne du syndic. Ils n'avaient qu'à s'y plier attendu qu'ils s'en réclamaient. Plus d'une fois, naquirent des altercations entre le directeur et les enseignants qui dégénéraient même en voies de fait près d'insulter à l'honneur du directeur. Plus d'une fois aussi, il menaça vertement untel enseignant de lui faire boire jusqu'à la lie les déconvenues de sa résolution à tenir l'étendard de ces moments de cessation de cours.
Dans les classes, les filles se groupaient autour d'un téléphone qui leur mettaient plein la vue des scènes obscènes ou des photos déplacés et dépourvus de pudeur.
«Comme le gars a une bonne machine à travailler qui respire virilité et vigueur ! s'exclamait l'une d'entre elles.
«Si tu pouvais l'avoir en toi instamment... soulevait une autre.
Et elles s'esclaffaient. Tout en se tordant de rires,elles se laissaient choir distraitement les unes sur les autres et profitaient du climat houleux pour empoigner un sein son hôte qu'elles pressaient.
«Yégué! criait en sursaut la victime qui se débattait pour faire lâcher prise à l'importance.
C'était Lauriane, la proie,cette fois-ci attendu qu'elles sacrifiaient d'ordinaire à cette attitude voire à leurs heures perdues, où elles attiraient toujours une inculte. Elles avaient pu apprivoiser Lauriane , ce jour-là, faute de l'absence d'Eunice sa camarade avec qui elle s'associait souvent pour étouffer des exercices des sciences physiques, des sciences naturelles et des mathématiques. Épuisée et ennuyée à force de vouloir se faire d'une vie d'ermite,elle résolut de se joindre à la troupe.
- Ah ,je suis désolé. Excuse cette réaction impertinente,Lauri,fit l'importune.
-Que s'est-il passé,demanda celle qui tenait le téléphone.
Lauri, boudeuse et intimidée, expliqua la situation.
- Le sein te fait mal donc?
L'importune,sans donner à sa victime la latitude de répondre, répliqua,sourire en coin des lèvres :
- Bien-sûr que j'ai remarqué,quand je l'effleurais de mes mains, une boule à l'intérieur. Une bien lourde et ronde ! Et pardi que cela lui fasse mal !
La troupe partit dans un accès de rire sarcastique qu'elle ponctue de propos gouailleurs.
«Et bientôt, de très belles filles souffriront d'un cancer de seins ! Autant laisser les gars faire le job avec leurs mains et leurs lèvres pour aplatir ces boules au péril de courir de désastreuses aventures sanitaires...
Lauriane, effarouchée,se leva,endossa son sac et partit. Sur ces entrefaites, la troupe aussi s'égailla. Et chacune rentra chez soi.