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Un jars sur le toit

Un jars sur le toit

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5.0
avis
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35
Chapitres

Jeff, petit garçon curieux et sĂ©duisant, est nĂ© il y a quarante-six ans dans un monde qui, sans doute encore trop ignorant des problĂšmes de l'autisme, ne voulait ni bouger ni se remettre en question dans ses valeurs Ă©ducatives. Il grandit dans une famille aimante, cultivĂ©e et surtout attentive Ă  ces problĂšmes auxquels ni psychiatre ni institution n'apportent de solution. MalgrĂ© cela, il commence une vie dĂ©sordonnĂ©e et errante, faute de rĂ©ponses Ă  ses angoisses... Un jars sur le toit est un voyage initiatique que Jeff lui-mĂȘme raconte avec humour et lĂ©gĂšretĂ© en compagnie de sa maman. À PROPOS DE L'AUTEURE ParallĂšlement aux Ă©tudes de piano qui firent d'elle une concertiste, la littĂ©rature a toujours Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sente dans la vie d'artiste d'Isabelle Lecerf Dutilloy. Auteure de plusieurs livres CD pour la jeunesse, elle livre Ă  prĂ©sent un tĂ©moignage sur son fils, nĂ© diffĂ©rent des autres enfants et maintenant adulte. Un jars sur le toit rĂ©vĂšle le besoin pressant de le laisser s'exprimer enfin. C'est une Ă©criture Ă  la recherche du bonheur.

Chapitre 1 No.1

À mes enfants et à leur pùre,

à ma famille trÚs proche et déjà si clairsemée,

à la force qui m'a poussée à écrire ce texte si difficile,

enfin, à tous mes amis qui m'ont écoutée avec patience.

Remerciements

À Marie Dutilloy dont les conseils structurants ont permis Ă  ce rĂ©cit d'exister sous cette forme.

[...]

Le poÚte est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempĂȘte et se rit de l'archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de gĂ©ant l'empĂȘchent de marcher.

Charles Baudelaire,L'albatros

Préface

C'est l'itinĂ©raire d'un enfant malade, dĂ©semparĂ©, dĂ©sorganisĂ©, racontĂ© par l'auteure de Un Jars sur le toit, la mĂšre de Jeff. L'itinĂ©raire d'un enfant qui trĂšs vite perd pied Ă  l'Ă©cole et que ses parents tentent de resocialiser en vain par la recherche d'institutions appropriĂ©es : Fondation SantĂ© des Étudiants de France, Ă©tablissements privĂ©s, clinique d'obĂ©dience psychanalytique ou centre institutionnel spĂ©cialisĂ©. BallottĂ© d'institution en institution, Jeff rencontre d'autres adolescents tout aussi dĂ©boussolĂ©s que lui... ce qui ne fait qu'accentuer son errance et sa tendance Ă  la dĂ©sorganisation. La description du parcours chaotique de Jeff est dĂ©routante et entre en contraste avec le long regard d'amour portĂ© sur cet enfant qui lui-mĂȘme garde beaucoup de tendresse pour son entourage et particuliĂšrement pour ses parents.

Dans cet ouvrage, l'auteure et mĂšre de l'enfant malade, qu'elle comprend comme s'il Ă©tait elle, prend sa place et devient Jeff. On y dĂ©couvre sa comprĂ©hension de cet ĂȘtre qui est un prolongement de ce qu'elle est. Seule une mĂšre peut comprendre ce que ressent son enfant, y compris lorsque cet enfant devient adulte et reste malade...

On comprend aussi dans cet ouvrage que la schizophrénie n'est pas seulement une maladie de l'ùge adulte mais qu'elle commence tÎt dans l'enfance. Dans le cas de Jeff, la transition du normal au pathologique s'est faite trÚs précocement, si tÎt qu'on peut s'interroger sur le diagnostic de la schizophrénie et faire le lien avec les maladies neurodéveloppementales.

Jeff Ă©volue dans ce monde qui bouge trop vite pour lui. Plein de bontĂ©, de gentillesse, il a du mal Ă  s'adapter. Comme un jars sur le toit, il lui faut un espace qui lui convient, un espace ami, dont la cigarette fait partie... Peut-ĂȘtre faut-il simplement l'aider Ă  le trouver... Mais comment ?

L'histoire de « Jeff », qui malheureusement ressemble à celle de tant d'autres personnes, soulÚve la question de la prise en charge de ces maladies neurodéveloppementales, maladies difficiles à distinguer des formes incomplÚtes d'autisme ou bien de schizophrénie précoce. Elle nous incite à vouloir soulager cette souffrance, à servir de tuteur pour lui permettre de supporter ce décalage auquel il est confronté, face à la réalité.

Elle doit aussi nous pousser, nous les mĂ©decins psychiatres, Ă  dĂ©velopper nos connaissances sur la physiologie de cette maladie, sur ce qui entraĂźne ce dĂ©rĂšglement profond du cerveau conduisant Ă  altĂ©rer tout jusqu'Ă  la personnalitĂ© profonde de son ĂȘtre. Chez Jeff, l'humanitĂ© le maintient et conduit Ă  alimenter cette soif d'aide, qualitĂ© indispensable du mĂ©decin. Au-delĂ , ce rĂ©cit qui dĂ©crit la profonde souffrance des parents qui accompagnent, sans guide, la souffrance de leur proche, doit servir Ă  nous Ă©clairer sur la meilleure conduite Ă  avoir pour faire en sorte que les nombreux Jeff qui existent en France et dans le monde ne souffrent pas trop.

Pr. Bruno Millet

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