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Chapitres

Une histoire qui pourrait changer votre vie, celle-ci en est l'exemple.

Chapitre 1 Nanda

Maman : tu travailles sur quoi en ce moment ?

Chaque fois qu'elle me pose cette question mon cƓur se met à battre la chamade.

En ce moment ce n'est pas le top niveau finance et je n'ai pas envie de le lui dire.

Si j'ose sortir ce que j'ai sur mon cƓur elle va une fois de plus me faire un discours et je ne veux pas que quelqu'un me stresse plus que je ne le suis en ce moment.

Moi : je n'ai trop rien sous la main mais ça va aller.

Elle : tu n'as trop ou tu n'as tout simplement rien ?

Moi (regardant le plafond) : ça va aller maman.

Je sens son regard s'intensifier et je connais bien ce regard.

Elle (changeant de ton) : non ça ne va pas ! Je m'inquiÚte pour toi et j'ai bien des raisons de m'inquiéter.

Elle fait un tour de la piĂšce avec ses yeux et :

Elle : tu vas payer le loyer avec quoi ?

Moi : je vais m'en sortir maman.

Elle (se parlant Ă  haute voix) : quand je vais te dire de retourner travailler tu vas dire que je ne supporte pas tes projets ! Pendant ce temps tu vis on dirait que tu n'as pas de parents.

Moi (lui faisant un petit sourire) : je t'entends !

Elle : ah il faut bien m'entendre ! C'est bien de m'entendre mais il faut m'Ă©couter !

Moi (me rapprochant d'elle) : ça va aller !

Elle : ça me fait mal de te voir comme ça. J'ai l'impression de t'encourager alors que tu fonces droit dans un mur.

Moi : mais non !

Elle : tu as de quoi payer le loyer ce mois ?

Moi : tu te prends la tĂȘte pour rien.

Elle (insistant sur son regard) : oui ou non ?

Moi (regardant en direction de la porte) : o.u.i

Elle : non tu n'as pas d'argent ! Je suis sĂ»re que tu n'as mĂȘme pas de quoi remplir ton frigidaire !

Moi : ...

Elle n'a pas tort !

Il ne me reste pas grand-chose dans mon portefeuille mais je préfÚre ne pas me plaindre, c'est mon choix.

Elle ouvre son sac, prend une enveloppe, l'ouvre et me donne de l'argent.

Dieu seul sait que je galĂšre en ce moment.

J'ai vraiment envie de prendre cet argent mais c'Ă©tait la mĂȘme chose le mois dernier. Rien que pour ça je refuse !

Moi : non maman j'ai des sous !

Je sens son regard sur moi tandis que je regarde le sol.

Je comprends sa position, aucune mĂšre ne peut accepter de voir sa fille dans cette situation.

Je fais pourtant tout pour ne pas paraßtre « misérable »

En rĂ©alitĂ© je ne le suis pas, je suis contente de mon travail mĂȘme s'il ne me rapporte pas beaucoup pour l'instant.

Moi : je suis sure que tu as quelque chose Ă  faire avec cet argent. Peut-ĂȘtre c'est mĂȘme ta tontine.

Elle (se levant) : ah tu connais les gens de cette famille. Ils sentent l'argent ! LĂ  on va me sortir un problĂšme alors si je peux aider ma fille autant le faire.

Moi : hum

Elle me fait les yeux doux mais je ne cĂšde pas ! Je ne vais pas prendre son argent.

Elle : tu es comme ton pĂšre !

Elle a raison, je suis comme mon papa.

Nanda Ondo, j'ai 27 ans et je suis fille unique de mes parents.

Je suis de teint clair (j'ai pris le teint de ma grand-mÚre maternelle) et je fais 1m71. Souriante et pleine de vie, je prends tout ce qui m'arrive comme un témoignage pour ma future réussite.

On pourrait penser que je suis une femme capricieuse (clichĂ© des enfants uniques) mais non, loin de lĂ . J'ai d'ailleurs souffert de solitude en grandissant (je voulais comme tous les enfants avoir des frĂšres et sƓurs) mais mes parents ne pouvaient plus en avoir.

J'ai fait des études de commerce à Grenoble, France et juste aprÚs j'ai travaillé 2 ans chez le groupe Danone à Paris.

AprÚs ces deux ans en CDI, j'ai décidé de tout claquer et rentrer vivre de ma passion au Gabon.

J'aime la décoration d'intérieur, c'est tout à fait mon univers.

Je ne pouvais plus supporter de me lever et ĂȘtre dans un bureau la plupart de la semaine. Je n'aimais plus.

Un jour j'ai décidé de faire mes bagages et de rentrer au Gabon quitte à affronter mes parents.

Comme tous parents africains, ils m'ont pris pour une folle d'autant plus que je suis partie de tout Ă  rien.

Pour ne pas subir les remarques tous les jours je n'ai fait que quelques mois chez eux.

Depuis, je suis dans ce studio que je m'aventure souvent Ă  appeler Appartement.

Rien avoir avec le bel appartement que j'avais Ă  Paris.

Je suis Ă  Libreville depuis 1 an et quelques mois et ce n'est pas facile !

Les Gabonais ne font pas appellent aux gens pour ces types de services.

A vrai dire chacun décore sa maison non ? C'est plus simple.

J'ai quand mĂȘme eu quelques projets et je ne vais pas me plaindre parce que je profite pour taxer, oui c'est comme ça il faut bien payer les factures.

Maman : je te laisse mais Nanda pardon si ça ne fonctionne pas je peux négocier avec un ami. Il va te prendre et tu vas au moins avoir de quoi payer un loyer. Au pire des cas tu peux revenir à la maison.

Moi (ouvrant la porte) : il se fait tard maman.

Je l'accompagne dehors et je fais tout pour qu'elle monte dans sa voiture sans en rajouter.

Lorsqu'elle s'en va je respire un bon coup avant de rentrer.

Quand je ferme la porte et que je me retrouve seule je fonds en larmes.

C'est difficile de se poser les questions tous les jours. Je ne sais jamais si mes fins du mois vont me permettre de joindre les deux bouts.

Tzs Tzs

J'essuie mes larmes et je vais prendre mon téléphone sur la table basse.

Moi (ne regardant pas le prénom) : oui maman tu as encore oublié quoi?

Steeve : ce n'est pas ta mĂšre.

Moi (essuyant mes larmes) : ah, bonsoir.

Steeve : bonsoir, ça va ?

Moi (allant fermer la porte à clé) : c'est pas le top mais ça va et toi ?

Lui : je vais bien. Longue journée mais je ne plains pas. Je sors d'une réunion.

Il me raconte toute sa journée et j'écoute seulement sans rien dire.

AprĂšs 4 minutes :

Lui : allĂŽ ?

Moi : je t'Ă©coute.

Lui : ah d'accord.

Il continue !

J'ai la tĂȘte ailleurs. Ma mĂšre vient de me rappeler que je n'ai rien pour payer mon loyer.

AprĂšs 5 minutes :

Lui : allĂŽ ?

Moi : je t'Ă©coute !

Lui : tu n'as rien Ă  dire ? Quoi tu as un problĂšme ?

Moi : je ne sais pas si je peux continuer comme ça. Je n'ai pas assez de sous pour le loyer et cette histoire me prend la tĂȘte.

Lui : je ne comprends pas pourquoi tu t'obstines à continuer avec cette affaire de décoration. Tu as un diplÎme, tu attends quoi pour te reprendre ?

Je ne m'attendais pas à autre chose venant de lui, c'est ça le pire.

Je ne sais mĂȘme pas pourquoi je lui ai dit ça.

Il se met à me passer un savon et quand il voit que je ne réagis pas :

Lui : mais bon c'est ton choix.

Steeve a 30 ans depuis quelques jours, il est comptable dans une agence de location de véhicules.

Il est du genre macho sur les bords.

Il sait qu'il est beau et qu'il plaßt aux femmes. Du haut de ses 1m94 il passe rarement inaperçu, en tout cas pas devant des femmes qui font ma taille ou moins.

J'ai craqué face à son charisme n'en parlons pas de son charme.

Je voulais lutter, j'ai essayé, mais sa voix, son sourire et son beau teint noir ne m'ont pas rendu la décision difficile à prendre.

Steeve et moi sommes ensemble depuis un 1 an et bien qu'il soit aussi beau, ça n'a pas toujours été rose. On a d'ailleurs connu plus de bas que de haut.

LĂ , on sort d'une Ă©niĂšme pause.

Il a un comportant qui m'insupporte la plupart du temps mais bon, quand il veut bien ĂȘtre gentil, il l'est sans mesure.

Moi : je ne m'attendais pas Ă  ce que tu dises autre chose !

Lui : qu'est-ce que tu veux que je te dise au juste ? Tu te mets dans une situation difficile alors que tu peux retourner travailler.

Moi : je travaille. Je ne reste pas sur mon lit toutes les journées.

Lui : tu travailles mais tu n'as pas d'argent !

Moi : waouh !

Lui : ne fais comme si je parle mal.

Moi : ce n'est pas parce que tu ne considĂšres pas ce que je fais que je ne fais rien.

Lui : c'est à toi de me prouver que ce que tu fais c'est un vrai boulot. Jusqu'ici je n'en suis pas sûr. Du moins, tu n'as quasiment jamais d'argent.

Moi : tu es toujours négatif Steeve. Tu sais que c'est difficile pour moi et tu as ce don de me faire passer pour une merde alors que je me bouge chaque jour que Dieu fait !

Lui : c'est toi qui le dis. Je n'ai jamais dit que tu étais une merde Nanda. Je te dis simplement que tu dois retourner travailler plutÎt que d'espérer avoir une grande vie d'entrepreneur.

Moi : waouh Steeve !

Lui : je dis ça pour toi, je suis sérieux.

Moi : c'est exactement ce que je te reproche tous les jours. Qu'est-ce que ça te coûte de me soutenir ou simplement de m'encourager ?

Lui (ouvrant une porte) : ...

Moi : je ne te demande mĂȘme pas de me dĂ©panner financiĂšrement, juste un soutien moral. Steeve tu ne sais pas Ă  quel point que j'en ai besoin et ce n'est pas la premiĂšre fois que je t'en parle.

Lui : donc je ne suis pas un bon soutiens ou du moins je n'en suis simplement pas un c'est ce que tu veux dire ?

Je le vois venir de loin. J'ai trop de choses en tĂȘte pour me fĂącher.

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