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Les turpitudes de Sybelle

Les turpitudes de Sybelle

SAPHIR

5.0
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Ne dis-pas t-on qu'il y'a rien de plus fragile et ni de plus éphémÚre que l'amour ? Que l'amour est comme un feu un jour de pluie ? Tu dois tout le temps le protéger , l'alimenter et en prendre soin sinon il s'éteint ... N'est-il pas mieux de le nourrir par la parole ? Car oui sans elle le plaisir de l'amour diminue...

Chapitre 1 Chapitre 01

PROLOGUE:

"Mademoiselle, pouvez-vous venir s'il vous plait?"

C'était plus un ordre qu'une demande, je me lÚve à la hùte, j'ajuste ma tenue et je me dirige vers la porte située à ma gauche.

TOC...TOC...TOC...

"Entrez!"

J'entre et me mets devant le bureau, le bloc-notes Ă  la main j'attends les instructions de Mon patron. Il est occupĂ© et 5 mn plus tard, il lĂšve la tĂȘte et me regarde sans me voir.

Lui: j'ai un document à vous dicter, j'aimerais que vous me le tapiez, vous me fassiez la mise en page et vous me l'apportiez pour vérification aprÚs quoi, vous allez me l'expédiez à la délégation des finances. C'est compris?

Moi: oui monsieur.

Lui: approchez, venez par lĂ 

Il me demande du regard de passer derriÚre le bureau, je le fais tout de suite. Il se met à me dicter le document, j'écoute toutes les explications avec attention. Demander ou lui demander de répéter n'est vraiment pas mon fort donc je mets toujours un point d'honneur à ouvrir grand mes oreilles.

Il a presque terminĂ©, i se tourne et tend la main pour prendre un document dans l'armoire placĂ©e Ă  ma droite, il fait rouler son fauteuil et effleure, il fait mĂȘme plus qu'effleurer mon postĂ©rieur au passage. Je sursaute, recule pour lui laisser le champ libre.

Il ne s'excuse mĂȘme pas, prend le document, referme l'armoire et revient vers la table comme si de rien n'Ă©tait. Je n'ai qu'une envie, partir au plus vite de son bureau mais la torture a encore durĂ© 15 mn avant qu'il ne daigne me laisser partir.

Je ferme la porte avec empressement et soulagement. Je m'assois Ă  mon bureau et me mets au travail. Le temps passe si vite, je ne me rends pas compte qu'il est dĂ©jĂ  17h45. Je vais terminer demain et me mets Ă  ranger mes affaires lorsque le patron ouvre la porte et passe la tĂȘte.

"J'ai un dernier travail pour vous, je vous pie de rester quelques minutes et je vous prends"

Moi: oui monsieur.

Je suis tellement déçue, j'ai une forte envie de pleurer mais je m'exhorte au calme et me rassois mollement sur la chaise. J'ai la tĂȘte entre les mains lorsqu'il ressort et me tend une note gribouillĂ©e, je dois taper ça et faire la mise en page avant de rentrer.

19 h..

J'ai enfin terminé et vais dans son bureau lui remettre le travail, je lui tends le document travaillée lorsqu'il attrape mon bras et me tire vers lui. Je résiste il se lÚve, s'avance vers moi, je recule et suis acculée au mur.

Lui: vous ĂȘtes une belle femme, vous savez que je peux vous rendre la vie trĂšs facile si vous coopĂ©rez.

Moi: non, merci monsieur. Puis-je partir?

Lui: je vais vous déposer

Moi: non merci monsieur, je vais me débrouiller.

Je me dĂ©gage et me dirige vers la sortie. Je sens son regard sur mon dos, je rĂ©cupĂšre mes affaires sur ma table et me dirige Ă  grands pas vers la sortie. J'allume mon portable et constate que j'ai 15 appels en absence, 10 de GrĂące ma sƓurette et 5 de LĂ©andre. Je rĂ©ussis Ă  sourire et compose d'abord le numĂ©ro de GrĂące

Moi: c'est comment?

Gra: dis donc, j'essaie de te joindre depuis .Tes journées sont à rallonge maintenant?

Moi: wééé, excuses moi ma belle mais je n'ai pas vu le temps passé.

Gra: hum, toi lĂ , tu es sure que tu Ă©tais entrain de bosser ?

Moi: adiééé, Grace tu es folle je te jure. Non, mon boss m'a donné un travail de derniÚre minute.

Gra: mais lui il ne sait pas que tu habites loin et rentrer seule à cette heure peut s'avérer dangereux?

Moi: tu veux alors que je fasse comment, si je perds le boulot lĂ , on va vivre comment?

Gra: tu seras lĂ  dans combien de temps?

Moi: 30 Ă  4Ă  mn.

Gra: ok

Moi c'est bon lĂ -bas?

Gra: oui, ne t'inquiĂštes pas, Ă  tout Ă  l'heure.

Je raccroche et compose le numéro de Léandre.

LĂ©a: bonsoir ma puce , ca va?

Moi: oui merci et toi?

LĂ©a: ca va mieux depuis que je t'entends.

Moi: humm, toujours dans les flatteries.

LĂ©a: une femme, doit se faire cajoler tout le temps et tu es a mienne ou je me trompe?

Moi: je sais mĂȘme?

LĂ©a : maman se plaint dĂ©jĂ , toi-mĂȘme tu sais.

Moi : Dis lui que je passerais le week-end.

Léa: Ok, tu as fait quoi de ta journée?

Moi: bosser, bosser et bosser.

LĂ©a: cool alors, si tu t'Ă©panouis dans ton job ca va.

J'ai envie de lui parler de mon patron mais Ă  quoi bon? Ca va crĂ©er des problĂšmes dans sa famille car c'est son beau -frĂšre dans la mesure oĂč c'est l'oncle de son beau-frĂšre. J'ai Ă©tĂ© recrutĂ© par ce canal lĂ .

Moi: ne t'inquiĂštes pas, ca va.

LĂ©a: tu as fini lĂ ?

Moi: oui

LĂ©a: tu veux que je passe te chercher?

Moi: non chéri, je vais me débrouiller.

Léa: ok, j'ai eu Grace au téléphone il ya quelques minutes et elle, m'a assuré que tout allait apparemment bien là-bas.

Moi: moi aussi.

LĂ©a: bĂ©bĂ© , demain je ne pourrais te voir comme prĂ©vu de mĂȘme pour le week-end.

Moi: pourquoi?

LĂ©a: je vais ĂȘtre assez occupĂ©, des rĂ©unions de famille.

Moi: ce n'est pas trop grave, j'espĂšre?

LĂ©a: non, ca va, pas d'inquiĂ©tude. C'est juste une assis au village et tu sais que lĂ -bas, il n'y a pas de rĂ©seau. C'Ă©tait juste pour te prĂ©venir au cas oĂč.

Moi: ok, merci de m'a voir prévenu.

LĂ©a: tu me manques ma puce, tu me manques. Il faudrait que nous prenions un week-end pour nous.

Moi: moi aussi je le crois.

LĂ©a:tu as des nouvelles de tes parents?

Moi: oui, ils vont bien mĂȘme comme papa est un peu malade lĂ  et come il ne travaille plus, cela devient difficile pour eux.

Léa: ok, je verrais ce que je peux faire. Tiens le coup amour, je suis là pour toi, Athéna tout le reste de la famille.

Moi: merci

LĂ©a: je vais passer chez papa et maman tout Ă  'heure, leur laisser un peu d'argent et si j'ai le temps.

Moi: merci Léandre mis ne te sens pas obligé non plus.

LĂ©a: j'y tiens, que ne ferais-je pas pour toi?

Moi: je vais devoir raccrocher, je vais prendre le taxi.

Léa: je te rappelle avant que tu ne t'endormes et Bisous bébé

Moi: ok Ă  tout Ă  l'heure.

Je me mets en bordure de route, je vois des taxis s'approcher. A cette heure, j'ai quand mĂȘme peur de prendre le taxi mais je prends sur moi tout de mĂȘme. L'un s'arrĂȘte devant moi:

Mo: 600 ! Non glacé !

PIIIIIIING! PIIIIIIING!

Je vis vers le taxi en courant, j'entre, il n'ya que des femmes .Ouffff , il fait déjà nuit noire. Il ya une discussion entre les passagers du taxi, j'écoute d'une oreille distraite. Je suis dans les nuages lorsque je constate que tous les autres passagers me regardent.

Je ne comprends rien et c'est la sonnerie de mon portable qui me rappel Ă  l'ordre.

"La sƓur, tu as l'air fatiguĂ© hein"

Moi: oui mon frĂšre, le boss lĂ  m'a encore fait travailler plus que d'habitude tchiiiiip.

"Assiah, toi au moins tu as le boulot"

Je décroche sans regarder le numéro de l'appelant.

Moi: allo

"Bonsoir, vous ĂȘtes Sybel, vous travaillez Ă  la dĂ©lĂ©gation de l'Ă©ducation ? "

Moi: oui et vous, vous ĂȘtes?

" Vous le saurez assez tĂŽt !"

CLIC...Elle a raccroché...

Partie 1 : Nathalie

Moi : Bonjour maman

Mam : bonjour ca va ma fille ?

Moi : oui et toi ?

Mam : ca va, toi il faut qu'on te force seulement pour que tu viennes nous voir ou laisser Athéna ?

Moi : non maman, tu sais le travail quand je finis je veux juste me reposer. Le week-end, j'en profite pour me reposer.

Mam : humm

J'entends des pas dans le couloir menant au salon, la piĂšce ou nous sommes.

Mam : Lucien, Sybel et la petite sont lĂ 

Luc : j'arrive

AthĂ©na rentre avec Nathalie la petite sƓur de LĂ©andre, elles s'entendent super bien. A chaque fois que je viens ici, la petite oublie que je suis lĂ . Elle a maintenant 3 ans et parle dĂ©jĂ  bien.

Moi : athie , tu ne viens pas dire bonjour Ă  mamie ?

Athie s'avance vers nous et se jette dans les bras de sa grand-mÚre qu'elle couvre de bisous et comme par enchantement, je vois des bonbons sortir du caba de mamie pour le plus grand bonheur de Athie. Non mais, cette petite est trop gùtée par des grands-parents, paternels ou maternels, ils vont me la pourrir à ce rythme.

Mam : athie le bébé de mamie ca va ?

Ath : ouiiiii, vuiiiiiii mamie, ca va et toi ?

Mam : mamie va bien

On n'entend plus que Athie qui se tord de rire sous les guilis-guilis de sa mamie. Je vois Papa Lucien qui s'avance vers nous le sourire aux lÚvres. DÚs qu'Athie le voit, elle saute des jambes de sa mamie et va vers son grand-pÚre qui a déjà les bras ouverts.

Luc : c'est qui la plus belle ?

Ath : c'est moiiiiiiii

Luc : ah oui hein ? Nathalie, c'est comment la petite est lĂ  et tu ne lui apportes mĂȘme pas le jus ?

Nathalie se lÚve et va à la cuisine, elle revient quelques minutes plus tard avec un Djino pour moi et une petite malta sans alcool pou la petite. C'est le gout de madame, elle a décrété que c'est ce qu'elle prendrait désormais chez ses grands-parents.

Lucien laisse la petite quelques minutes et vient m'embrasser ; on dit chez nous « a ze woubné ma ».

Luc : c'est comment ma fille ? tu nous fuis seulement ?

Moi : nooon papa, je vous fuis que je compte sur quoi ?

Luc : je vais commencer Ă  te tirer les oreilles hein.

Moi : krkrkrr

Luc : comment vont tes parents ?

Moi : papa est toujours malade et maman, ca va mieux.

Luc : tu leur passeras le bonjour et il faudra qu'on lui rende visite un de ces 4 matins. Quand il ya une affaire comme ça, il faut dire hein ma fille. Je sais que tu es trÚs pudique mais il faut dire, ca fait plaisir que l'on rende visite à un malade, il ne se sent pas délaissé.

Moi : oui papa

Mam : et ta mĂšre ?

Moi : ca va

Luc : et ta sƓur, elle s'appelle encore comment ?

Moi : Gersi ou Grace si vous voulez.

Luc : elle va bien ?

Moi : oui, papa, elle va bien, merci.

Mam : ca se passe comment avec Bertrand ?

Moi : ca va

Mam : j'espĂšre qu'il ne te surcharge pas trop avec le travail hein ?

Luc : LĂ©andre nous a dit que tu rentres de plus en plus tard. Comment peut-il agir ainsi sachant que tu as un enfant ?

Moi : je ne sais papa, j'ai déjà un boulot, je me dis que ce ne sera pas comme ça tout le temps.

Luc : tu veux que je l'appelle pour lui demander de ralentir le rythme ?

Moi : non papa, ca va aller, il peut aussi mal le prendre.

Une demi-heure plus tard, nous étions toujours en pleine discussion lorsque j'aperçois Nathalie qui me fait signe derriÚre le rideau. Elle a l'air préoccupé, je fais donc comment pour me libérer sans attirer l'attention de ses parents. ?

Je me lĂšve et fais semblant d'aller aux toilettes et comme je le pensais Nathalie me suit

Nat : je voulais te voir parce que j'ai un problĂšme grave mais je ne peux en

parler ici. On fait alors comment ?

Moi : passes me voir Ă  la maison demain aprĂšs le culte, ca peut attendre jusque lĂ  ?

Nat : oui, ca va aller. Merci Sybel.

Moi : je n' ai encore rien fait et tu me remercies déjà ?

Je suis rentrée retrouver mes beaux-parents au salon, ils jouent avec leur petite-fille. Je me souviens encore du tollé que l'annonce de ma grossesse a provoqué.

J'étais en pleurs à la maison lorsque Léandre est venu me retrouver, j'étais anéantie mais jusque là, je n'avais pas pensé à me faire avorter.

FLASH-BACK......................................

Léandre avait été clair dÚs le départ, il ne voulait pas d'enfant du moins pas pour l'instant donc la protection variait, c'était soit la capote en période d'ovulation et on allait au corps à corps en période calme.

La pilule me faisait grossir donc j'avais arrĂȘtĂ©, je contrĂŽlais et comptais mon cycle avec LĂ©andre. Il revenait donc du travail lorsqu'il m'a trouvĂ© chez moi, j'Ă©tais assise Ă  mĂȘme le sol. J'avais congĂ©diĂ© Grace car j'avais besoin de discuter avec lui.

Quand il m'a vu, il s'est précipité vers moi, il m'a aidé à me relever, il m'a fait assoir sur le canapé et est parti me chercher un verre d'eau à la cuisine.

LĂ©a :ma puce , qu'est ce qu'il y a ?

Moi : J'ai quelque chose Ă  te dire, Ă  t'annoncer

LĂ©a : qui est mort ?

Moi : non, il ne s'agit pas de cela, je suis enceinte.

Il a lùché le verre d'eau qu'il tenait. Le verre s'est cassé il s'est brisé en mille en morceaux. Mes pieds ont été aspergés d'eau.

LĂ©a : quoi ?

Il l'a dit en hurlant, je le voyais serrer le poing. Il Ă©tait manifestement en colĂšre.

LĂ©a : qu'est ce que je t'avais dit ? je t'avais dit que je ne voulais pas d'enfant non ?

Moi : LĂ©andre, je n'ai pas fait exprĂšs.

Léa : tu n'as pas fait exprÚs quoi ? tu me fais un enfant dans le dos et tu me dis que tu n'as pas fait exprÚs ? Tu crois vraiment que c'est de cette façon que tu me retiendras ?

Moi : mais on a compté mon cycle tous les deux, comment peux-tu m'accuser de t'avoir fait un enfant dans le dos.

LĂ©a : je ne suis pas prĂȘt Ă  ĂȘtre pĂšre ; je ne veux pas de cet enfant.

Il s'est levé, il a ramassé sa veste et ses clés de voiture.

Léa : c'est ce bébé ou moi ! Appelles moi quand tu auras retrouvé toute ta

raison pour que je te donne l'argent pour un curetage.

Moi : quoi ? Mais tu sais que je suis chrétienne et je ne peux pas avorter.

LĂ©a : tu vas donc te dĂ©brouiller seule avec cet enfant et puis tu es mĂȘme sure que cet enfant est de moi ?

J'Ă©tais abasourdie par ce que je venais d'entendre, eh Dieu, qu'est ce que j'ai fait pour mĂ©riter cela ? Je suis lĂ  sans travail, la maison c'est LĂ©andre qui paie pour que ma sƓur et moi puissions ĂȘtre Ă  l'aise.

J'ai rencontré Léandre, il était étudiant et moi je faisais premiÚre à l'époque, cela fait bien 6 ans que nous sommes ensemble. Nous sommes tous issus de familles modestes. Mon pÚre ayant travaillé comme douanier, a recommandé Léandre à un de ses amis pour un concours de la fonction publique. C'est comme ça qu'il a pu avoir le concours et ensuite a trouvé du boulot. Aujourd'hui, il gagne bien sa vie.

Il essaie tant bien que mal de gĂ©rer ma famille entiĂšre malgrĂ© le refus que lui oppose mon pĂšre et je le comprends bien. Papa toujours Ă©tĂ© quelqu'un d'honnĂȘte, il a toujours eu peur Ă  la fois de Dieu et de la loi. Il n'est jamais parti mettre ses mains dans la mangeoire, il a toujours gagnĂ© son salaire Ă  la sueur de son front. En plus de faire vivre son foyer, il s'est occupĂ© de sa famille, les enfants de ses frĂšres et sƓurs. Quant il Ă©tait encore en fonction, notre maison grouillait de monde mais une fois qu'il a Ă©tĂ© Ă  la retraite, nous ne voyons plus quelqu'un. La famille ne survit qu'avec la maigre pension de papa.

Un an aprĂšs que LĂ©andre ait commencĂ© Ă  travailler, il a proposĂ© Ă  ma sƓur et moi de nous louer un studio. Mes parents ne souhaitaient pas que nous habitions ensemble, lui non plus d'ailleurs. Il souhaitait encore rester avec ses parents.

Etant trÚs souvent en mission, il a trouvé que c'est mieux pour nous de vivre ainsi. A l'époque, j'avais 19 ans, je n'étais pas mature.

Revenons donc à la grossesse, Léandre a disparu de la circulation pendant 5 mois et c'est un jour en allant à MOKOLO à la friperie ou au moutoki que nous nous sommes revus. Il était dans sa belle voiture climatisée, le téléphone vissé aux oreilles. Je l'ai vu et j'ai traversé devant la voiture sans un mot. J'étais entrain d'entrer dans le marché lorsque je me sens agrippée par derriÚre.

Je me retourne et je vois LĂ©andre, je fais mine de partir mais il me serre la main et me demande de le suivre. J'avais des « sans confiance » aux pieds et comme il avait plu la veille, vous-mĂȘme connaissez la boue rouge de YaoundĂ©. Mes pieds enflĂ©s Ă©taient rouges et le derriĂšre de ma robe, n'en parlons plus. A chaque fois que je marchais, j'en rajoutais une couche sur le caba que je portais. Je serrais dans ma main, les 50 000fcfa que j'avais pour la layette, les 50 000fcfa que j'avais rĂ©ussi Ă  Ă©conomiser Ă  force de privation.

Grace et moi, avions dĂ©mĂ©nagĂ©, nous habitions dĂ©sormais dans une maison en carabotte , si vous voulez en planches. J'Ă©tais montĂ©e Ă  YaoundĂ© car une de mes tantes voulait me voir. C'est elle qui m'avait donnĂ© cet argent, j'avais donc dĂ©cidĂ© de me fournir au marchĂ© avec les vĂȘtements Ă  100 francs : PiĂšce. Pour venir Ă  YaoundĂ©, me payer le biller aller et retour, j'avais du dĂ©penser 5 000fcfa dans les « OPEP » ou « rouler Ă  tombeau ouvert »; les voitures personnelles qui chargent hommes, animaux et bagage sans distinction, je m'Ă©tais forcĂ©e malgrĂ© mon gros ventre. La honte, je ne connaissais plus, je survivais.

LĂ©andre m'a emmenĂ© dans sa voiture, je ne disais, je ne le regardai mĂȘme pas. J'Ă©tais comme morte de l'intĂ©rieur, il s'est arrĂȘtĂ© Ă  un endroit du marchĂ© Mokolo, je n'ai pas fait attention. Il a achetĂ© un truc qu'il a jetĂ© sur la banquette arriĂšre. Nous sommes arrivĂ©s chez lui, il m'a emmenĂ© de force sans mot dire dans la salle de bain, il m'a donnĂ© tout le matĂ©riel de bain qu'il fallait. Pour la premiĂšre fois depuis des mois, je prenais Ă  nouveau, un bain d'eau chaude, c'Ă©tait un luxe que je ne pouvais me payer. J'ai mis environs 1 heure avant de sortir de la salle de bain. Je m'Ă©tais enroulĂ©e avec, je marchais sur le carrelage froid. Je suis arrivĂ©e dans la chambre, j'ai trouvĂ© du lait de toilette Mixa et un caba, une robe en pagne sur le lit. Je me suis habillĂ©e et suis allĂ©e le rejoindre au salon.

Sur la table, il y avait une omelette garnie, du pain, du jus et des pĂȘches. Humm, je me suis rĂ©galĂ©e, je crois que mon bĂ©bĂ© a aimĂ© puisqu'il s'est mis Ă  donner des coups. Quand j'ai terminĂ©, il a dĂ©barrassĂ© et m'a intimĂ© l'ordre d'aller me coucher ; nous causerions Ă  mon rĂ©veil.

Ce jour là, j'ai dormi 5 heures d'affilée, je me suis réveillée le jour déclinait déjà. Il était au salon entrain de suivre un song d'Aretha Franklin .Je me suis assise et il a éteint la radio.

Lui : Sybel, Ă©coutes je ne cherche pas Ă  me trouver des excuses, je sais que quoique je dise, cela n'excusera pas mon comportement. J'ai tout simplement Ă©tĂ© lĂąche et quand je suis revenu pour m'excuser, vous n'habitiez plus lĂ -bas. J'avais honte de m'ĂȘtre conduit de la sorte, je n'avais non plus le courage d'aller voir tes parents. Je te demande juste de m'excuser, tu portes mon enfant et je tiens Ă  prendre soin de vous. Je sais que j'ai du te blesser, pardon.

J'ai Ă©coutĂ© toute sa diatribe sans mot dire, Ă  la fin je me suis levĂ©e et j'ai cherchĂ© mes vĂȘtements.

Moi : ou sont passĂ©s mes vĂȘtements ?

LĂ©a : je les ai mis Ă  la poubelle.

Moi : Pourquoi ? Ils étaient encore en bon état, c'est la seule robe de grossesse présentable que j'ai, elle m'a couté une fortune à Nkololoun( un marche de friperie de Douala). Elle m'a couté 1500, il a fallu que je discute et je supplie avant qu'il n'accepte me la donner à 1500 au lieu de 2000.

Les larmes ruisselaient sur mes joues, j'avais la gorge nouée, le bébé s'est mis à me donner des coups de pieds. Je me suis assise et je pleurais en silence. Il s'est levé pour me consoler mais j'ai eu un mouvement de recul et il est rentré s'assoir.

Moi : Ou sont les 50 000fcfa que j'ai posé sr la table avant d'aller à la douche ?

LĂ©a: ils sont lĂ  dit-il en me montrant ou ils Ă©taient.

Je me suis prĂ©cipitĂ©e pour les prendre, je me dirigeais vers la sortie lorsqu'il m'arrĂȘte.

Léa : tu vas ou comme ça ?

Moi : je vais dormir chez tata, elle sait que je suis allĂ©e au marchĂ© acheter les vĂȘtements du bĂ©bĂ© et je rentre dĂšs que j'ai terminĂ©. C'est elle qui m'a donnĂ© cet argent.

Léa : tu restes là, tu dors ici. Il se fait déjà tard et tu parais fatiguée, si tu veux, je te ramÚne demain à Douala.

Moi : non ! J'ai déjà l'habitude de me débrouiller seule.

Il a tellement insistĂ© que j'ai fini par passer la nuit lĂ  et non chez ma tante avec ses deux filles dans un mĂȘme lit malgrĂ© mon gros ventre.

Cela faisait longtemps que je n'avais dormi sur un lit si moelleux, douillet. Dans la nuit Léandre s'est levé et m'a fait à manger ; il était aux petits soins.

Le matin, il s'est fait porter malade et insistĂ© pour que nous allions en ville faire toute la layette du bĂ©bĂ©. Nous nous arrĂȘtions de temps Ă  autre afin que je puisse souffler. Il a dĂ©pensĂ© prĂšs de 400 000fcfa ce jour lĂ .

AprÚs un bon repas, nous avons pris la route de Douala, il a tenu à ce que nous faisions un tour chez mes parents .Il a présenté des excuses à ma mÚre car mon pÚre s'est levé dÚs son entrée, il est parti dans sa chambre. Nous avons fait moins d'une demi-heure et il m'a déposé chez moi.

Tout le quartier Ă©tait en Ă©bullition car c'Ă©tait la premiĂšre foi qu'une voiture de luxe venait me dĂ©poser. Il a vu l'Ă©tat dans lequel Ă©tait la masure ou nous vivions. Un matelas Ă  mĂȘme le sol pour Grace et moi.

Il nous a emmené au restaurant et a tenu à passer la nuit avec nous. Il a dormi sur le canapé, le vieux canapé. Nous avions à l'époque, une télé à tubes, Grace ne lui adressait pas la parole.

A mon réveil, il n'était plus là et Grace s'activait pour aller chercher l'eau lorsqu'il est revenu, il nous a demandé de faire nos bagages. Il m'a tendu un contrat de bail de 8 mois en mon nom. Il a demandé s'il n'y avait pas quelqu'un qui voulait nos effets. C'est comme ça que nous avons intégré le domicile ou nous vivons actuellement Grace et moi. Lu travaillant à Yaoundé, il descendait presque tous les week-ends .Il a été plus que présent jusqu'à la naissance du bébé.

La naissance de Athena nous a à nouveau rapproché et j'ai décidé de lui donner une seconde chance. Ayant eu un BTS en Secrétariat et avec le piston, j'ai pu me trouver du travail.

REVENONS A NOS JOURS...............................................

Il est 14 heures, la petite dort, je suis couchée en attendant que Nathalie arrive. Je suis bien curieuse de savoir ce qu'elle a à me dire.

15 mn plus tard, j'entends sonner et une discussion entre Grace et Nathalie s'en suit. Humm, encore ces deux lĂ ..

On toque Ă  ma porte, Nathalie entre, m'embrasse et s'assoit sur le lit. AprĂšs les salutations d'usage, je m'attends Ă  ce qu'elle me parle, me dise enfin le pourquoi de sa visite mais son regard est fuyant.

Moi : Nath, qu'est ce qu'il y a ?

Nat : si je te dis, tu promets de ne rien dire Ă  mon frĂšre ?

Moi : je ne sais pas, ça dépend de ce que tu me diras.

Nat : promets s'il te plait

Moi : promis.

Nat : j'ai été enceinte !

Moi : quoi ?

Nat : pardon, ne cries pas dit-elle les larmes dans la voix

Moi : mais tu n'as que 16 ans.

Nat : j'ai tellement peur de mes parents, ils vont me tuer s'ils apprennent ça.

Moi : avec raison !

Nat : j'ai bu quelque chose depuis deux jours et je perds du sang, je suis allée au dispensaire et il m'a fait le curetage. Je n'ai pas d'argent pour les antibiotiques, c'est pour cela que je voulais te voir.

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