Naïve j'ai été, amoureuse j'ai été, semblant nagé dans une odyssée de bonheur, alors que tout n'était que farces et mensonges accumulés a n'en plus finir, j'ai aveuglément sombré dans ce profond puits, j'ai perdus toutes valeurs, il les a toutes emportés sans avoir une fine gouttelettes de compassion, je me sens souillé, j'ai été victime de cette pratique devenue en vogue au sein de notre société, pourquoi moi? Je croix que ma mission sur terre est d'aspirer tous les malheurs, quand-est-ce que je pourrais croquer le bonheur à pleine dent, je ne le croix pas, je ne le croix plus, pas après tout ce qu'il m'a fait, non C'est l'histoire d'une jeune fille assez naïve, qui a eu à faire beaucoup de choix regrettables. Je n'en dirais pas plus.... Follow me...
Partie 0: Présentations
Debout saphir! Debout! Lèves toi !
Je me lève et sors du lit en grimaçant, je suis un peu soupe au lait. Non , non ne riez mais impossible d'ouvrir la bouche avec Madame Abessolo Flore. Je me lève, me lave la figure et me brosse les dents en trainant un peu car il est quand même 5h 30 heures du matin.5 minutes après, je me retrouve au salon avec mon père Abessolo Christian et mon petit frère Kevin. Je m'assois sur l'un des fauteuils ,puis commence une longue litanie, celle du chapelet, puis un je "confesse à Dieu", un "ovouma marie", une prière à l'ange Gardien et un autre chant de louange pour le seigneur et enfin un rapide signe de croix.
Je rentre rapidement dans ma chambre, pour aller faire mon sac que j'ai malheureusement oublié de faire la veille, Aie aie si Ma flo le sait ca va chauffer pour mon petit derrière. Je m'active et regarde une fois de plus la montre de la chambre. Grrrrr déjà 6 heures, je dois encore courir à la douche avant mon frère sinon c'est le retard assuré.10mn après, je suis opérationnelle. Mon père(le daron) nous attend déjà avec la daronne dans la voiture, une super saloon, mon frère y est déjà. Je m'assois sans mot dire et sous le regard courroucé de ma mère. Ainsi commence le trajet du carrefour Anguissa, lieu de notre résidence à la descente de Nkoldongo ou se trouve mon école.
Ah, j'ai manqué au plus simple, je m'appelle Abessolo saphir Anastasie, je suis l'ainée d'une fratrie de de 2 enfants. J'ai 8 ans et demi, mon frère en a 6 . Je suis en classe de CM2 dans une école privée de la place.
Mon frère et moi arrivons dans la cour de l'école ou nous trouvons déjà tout le corps enseignant dont madame Bibi, ma maitresse de CE1 que j'affectionne tout particulièrement et maitre Roger mon maitre que je crains énormément. Je me mets en rang, la levée des couleurs(le drapeau sur le mat), l'hymne national puis le discours interminable de la directrice, des consignes aux plus grands c'est à dire "nous" concernant la date du concours et CEP qui approchent et enfin l'entrée en classe sous le regard de notre maitre et dans un silence de marbre.
La journée commence d abord par un contrôle de devoir, gare à celui qui ne l'a pas fait car il sera balancé. Bien que nous soyons au fait des sanctions, punitions qu'encourt le malheureux, il y a toujours un qui oublie de faire ses devoirs. Ha c'est terrible ça! Il s'agit de Klaus le fils d'une très célèbre joueur de football, le maitre ne prend pas la peine d'écouter les explications et désigne 4 garçons dans la classe pour l'assister. On peut presque entendre les mouches voler. Klaus est tenu par 4 camarades, par le biais de ses membres pendant que le maitre lui donne une fessée avec la chicotte qui n'est autre qu'une courroie de voiture, mince, noire .kai kai kai , je plains le malheureux et souffre avec lui au fur et à mesure qu'il pleure .Comment va t' il s'asseoir ? Surement sur une fesse.
Après cet incident, la journée proprement dite peut commencer avec la dictée journalière, exercice que nous craignons car nombre de fautes =nombre de coups .Je m'applique car moi je suis une petite peureuse. A la fin, j'échange mon cahier avec ma voisine de banc Camille .Le maitre nous fait passer à tour de rôle écrire une phrase au tableau pendant que les autres corrigent les fautes. En plus de la sanction sur cahier, celle du tableau qui est un coup sur la main avec la chicotte a bien emmené plus d'un à réviser et relever le niveau en grammaire et orthographe. Puis vient mon tour, oufff j'ai fait un sans faute ce qui n'est malheureusement pas le cas de Camille qui se prend un coup.
Driiiing la cloche sonne pour la récréation de 10 heures, nous sortons à la queue le tout content de respirer un peu et fuir cette classe. Au retour le maitre, demande le nombre de fautes fait par chacun: qui n'a pas fait de fautes? Personne ne lève le doigt. Qui a fait une faute? je lève mon doigt suivit de 4 autres camarades, nous nous dirigeons vers le maitre, nous tournons et encaissons le coup de fouet sur nos fesses, nous repartons nous asseoir en serrant les fesses. Les caissons suivent ainsi que les coups de fouet. Après vient le moment tant attendu car considéré comme loisir: la lecture ! Le maitre nous fait lire, nous corrige et divise la classe en 4 parties pour le concours de lecture. Oulalalala , j'adore cette partie de la journée car je suis de l'une des meilleure dans cet exercice qui met dure une heure puis vient le dessin, les récitations pour le cahier de "MORCEAU CHOISI".1 heur plus tard c'est la cloche de midi. Nous nous dirigeons vers la cantine.
A 14 heures, nous reprenons les cours après une sieste méritée au dortoir. C'est l'heure de la grammaire, puis de l'orthographe puis du calcul et enfin du calcul mental. Aie Karamba , je ne sais si vous vous souvenez de cet exercice qui consistait à lever la main au moment ou le maitre donne le calcul ,vous avez une minute de réflexion et après le top! il fallait écrire la réponse, puis soulever l'ardoise pendant que le maitre passe entre les tables contrôler les réponses. Grrrrrrrr gare à celui qui ratait car c'était encore le fouet. La semaine s étiolait ainsi au rythme des différentes matières, punitions et autres. Nous étions enfin à trois semaines du CEPE (CEP actuellement).
Oulalalala , mon papa ingénieur de son état s'était institué mon maitre à la maison krkrkrkrrk.
Partie 1 : L'éducation
Comme je disais donc, mon père ingénieur de son état s'était institué " maitre de maison".Ayayaya, ce n'était pas facile. Monsieur Abessolo Christian était un personnage, très rigoureux, tatillon et pouvait être inflexible. La matière qu'il affectionnait le plus était les mathématiques, oulalalala. Quand j'entendais mon père dire" prends ton cahier, livre, la craie et retrouve moi à la véranda" mon sang se glaçait. Il faut dire qu'il n'était pas patient, mais alors pas du tout. Il expliquait le cours tout doucement, calmement et posément. Lorsqu'il se rendait compte que j'avais du mal à le comprendre, il me parlait des fruits, des voitures, des vêtements comme inconnues; pour le calcul des trajets il me parlait des distances pour aller de l'école à la maison ou à l'église. Bon, là je m'en sortais bien car j'ai toujours aimé faire fonctionner ma tête .Le problème résidait maintenant dans l'étude des matières à coraniser : Histoire, géographie et sciences naturelles.
Il me laissait étudier une heure, il partait s'assoir devant la télé ou travaillait sur ses dossiers. Et à l'heure dite, il venait, prenait le cahier et posait des questions. Il pouvait tordre le cours de toutes les manières possibles de façon à ce que nous soyons fins prêts. Parfois, il oubliait que je n'étais qu'une enfant et à un moment donné, je n'arrivais plus à fixer mon attention. AYAYAYAYAY, c'est à ce moment que je priais mon Dieu, qu'il me sorte de là car à chaque fois que je ne le satisfaisais pas, je me prenais un coup de fouet et ceci pouvait durer jusque tard dans la nuit. C'est ma pauvre mère qui venait nous tirer de là, elle qui d'habitude ne contredisait pas son mari devant nous pour ne pas saper son autorité.
Maman: mais Christian, ane ya é mouongo(c'est comment avec l'enfant)?
Papa: Tu ne vois que je la fais réviser.
Maman: Mais il est déjà minuit et tu l'as depuis 17 heures ...Tu sis qu'elle ne prépares pas l'agrégation hein.
Papa: le CEPE est dans 2 semaines et il faudrait vraiment qu'elle soit prête. Je veux que mon enfant réussisse. Elle a 8 ans et demi et si tout se passe bien à 16 ans elle aura son bac et au plus tard 22 ans, elle peut être ingénieur donc il ne faudrait même s'amuser c'est maintenant les bases...
Maman: tu sais, elle ne deviendra pas bête en une journée et en plus il y a Stéphane qui vient régulièrement pour son frère et elle. Ne t'inquiètes donc pas pour rien. Elle rentre ensuite dans la maison.
Papa: Il faut aller manger, tu te laves et tu vas te coucher. Tu vas continuer demain avec Stephane. Mon Dieu , la délivrance, je dis AMEN !!! Je porte vite mon sac, mes effets et rentre vite dans ma chambre à la 4ème vitesse car s'il change d'avis et veut revoir une dernière notion cela peut devenir des heures. Ah la vie est dure hein....
Le lendemain matin, un samedi, je me réveille à 9 heures, toute fatiguée, je trouve que les autres ont déjà déjeuné. Après voir prit ma douche, je trouve maman au salon qui demande à la dame de ménage de me faire mon petit dej. Je mange et vais à la catéchèse avec mon frère à l'église Christ Roi de Nkoldongo. Retour à midi pétant pour le repas.
Maman disait qu'il fallait se tenir correctement, apprendre les bonnes manières. Nous déjeunions à table, je faisais la table sous l'œil avisé de ma mère. Au menu, il y avait toujours des légumes le fameux Kpwem avec mais et manioc(les feuilles de manioc), puis suivit l viande ou le poisson et enfin le dessert. Les légumes étaient incontournables, ca passait encore quand c'était le sanga, le folon ou l'okok. Karamba la vie est belle, le samedi maman elle même était aux fourneaux. Après manger, nous allions nous reposer car le fameux Stephane allait arriver vers 14 heures.
Stéphane était un étudiant de UY1(université de Yaoundé 1), il était grand ,1m80, brun, les yeux en amande, des lèvres roses, toujours bien sapé. Il était mince et avait une particularité :il était velu mais mon frère et moi l'appelions le "poilu". Il était là 2 à 3 fois par semaine, le mercredi et le week-end. Nous aimions le faire tourner en bourrique mon frère et moi. Il y avait à ce moment là une série à la télévision, pour ceux qui s'en souviennent SANTA BARBARA avec la famille capwell , samy jo et tout le reste. C'était à cette heure là que Stéphane aimait se pointer à la maison. Nous avions une barrière pas très haute, 3 chiens. La barrière était faite de fer pour la moitie du bas et en haut du grillage travaillé et du plastique épais bleu ciel. Bien sur, une partie tombait en lambeaux, Stéphane arrivait donc ne sonnait plus, passait juste la main, tirait sur le cadenas, la chaine et ouvrait le portail de l'extérieur. A sa vue, j'amarrais bien ma figure pour montrer qu'il m'énervait et allait prendre mon sac en trainant les pieds.
Une fois assis, il suffisait de lever la tête pour avoir une vue sur la télé. Tous les prétextes étaient bons pour aller jeter un coup d'œil à la télé et suivre le feuilleton: un bic oublié, un cahier oublié, un verre d'eau à boire. Après 45 mn, Stéphane était déjà tout rouge et hurlait sur nous, n'eut été les menaces d'en référer au boss, on ne se calmait pas. Mais il était efficace monsieur le répétiteur car c'est de cette façon que l'on appelait "les suppléants des profs, c'est dans cet ambiance que nous nous rapprochions du jour J.
La veille, papa et moi sommes partis à l'école publique d'Essos, pour ceux qui ne connaissent pas en face d'un hôpital juste avant la montée du quartier Fouda. Nous sommes allées consulter la liste histoire de savoir dans quelle salle je devais composer, le numéro de table et l'heure de passage des matières. Après avoir reçu cette information, mon père et moi sommes rentrés. Il m'a demandé d'aller chercher un seau, une serpillère des torchons. J'étais étonnée car la femme de ménage s'occupait de tout à maison .Il a puisé l'eau dans un seau et a fermé. Avec tout ce qu'on a petit à maison, nous sommes rentrés à l'école, puis dans la salle de classe. Et sous mon regard étonné, il a déplacé les bancs de la salle de classe, mit de l'au sur le sol, savonné et brossé. Il a ensuite séché le tout et enfin a nettoyé de façon méticuleuse tous les bancs de la classe. Madre de Mia, les parents d'élèves qui passaient, s'arrêtaient pour applaudir ou lâcher des commentaires.
Monsieur 1: Paul, viens voir la vie est dure hein...mais cette école est bien hein..tu te rends compte qu'elle paie même des gens pour nettoyer les salles la veille comme ça les enfants composent dans la propreté.
Monsieur 2: Ah ça, le pauvre monsieur hein...les enfants là pouvaient aussi faire ça eux même. Vraiment les enfants d'aujourd'hui, tout est dans la facilité.
Mon père à un moment donné me demande d'aller puiser de l'eau dans la cour pour parfaire mon banc à moi. Kiééééé les choses de mon corps. Tu veux gâter mon feeling ou bien? Parce que façon je tapais les blazz un mois avant là, ce n'était pas petit han. Dans notre école nous ne nous prenions pas pour un peu hein...Je voulais discuter mais du simple regard mon père m'en a dissuadé.
Je sors de la salle, je cherche les snippers du regard, gauche, droite ,gauche droite personne je fonce. Je me dirige droit vers la fontaine en courant, je puise l'eau tous mes sens sont en éveil soudain j'entends:
Personne 1: Dis donc, la petite fille de riches, kiakaikaiakiaka hahahah je ne savais pas que les enfants de bobo puisaient aussi l'eau hein.. Je croyais que tout venait vous trouver.
Je reconnais distinctement la voix de Nathalie, une go à qui j'avais fait ça dure, il y a exactement 1 mois lors des épreuves sportives.(Avec toute ma team, nous étions venus passés les épreuves, nous ne faisions pas grand cas des autres. Nous avions tout à notre disposition. Nathalie et sa bande avait essayé tant bien que mal d'intégrer notre groupe mais ça avait été peine perdue. Les garçons n'avaient pas été doux avec elles, j'avais séché Nathalie en personne...krkrkrk)
Personne 2: kiakaikaiakai je te dis, on m'avait donné son A1 comme quoi, elle vit à Anguissa dans une maison bien avec bonne et tout. Donc l'affaire là était même fausse comme ça? Pour se laver, elle a besoin de venir puiser l'eau ici?
Nathalie: ooooh Angué tu es méchante hein...regardes elle va pleurer regardes.
Je n'avais jamais été aussi humiliée de ma vie, je ne savais pas quoi dire. Moi qui d'habitude suis réservée, timide, là je pouvais tomber et mourir d'ailleurs à cet instant je ne demandais que ça. Je devenais rouge de colère. Je ne pouvais pas ouvrir la bouche car elles étaient 2 et moi toute seule .J'ai ravalé ma fierté et porté mon seau en silence pour aller retrouver mon père quand j'entends:
Espèces d'idiotes, vous n'avez pas honte de vous attaquer à une petite fille comme elle? Regardez-vous là-bas. Ma fille tu as quel âge?
Moi: 8 ans et demi madame
La dame: elle a 8 ans et demi et vous n'avez pas moins de 14 ans, vous n'avez pas honte ? des bordelles comme vous? elle est plus intelligente que vous, allez vous mesurer à l'école .C'est la troisième fois que vous reprenez le CEPE n'est ce pas? Idiotes là. Ma fille vas-y..
Kiééé, c'est dieu qui t'a envoyé..
Moi : merci madame...
Je vais retrouver mon père qui m'attendait depuis un bon moment, il me rabroue correctement, me fait nettoyer mon banc puis nous rentrons. J'étais meurtrie, énervée .J'arrive à la maison et raconte tout à ma cousine Sandrine qui vivait avec nous, elle était plus grande que moi de deux ans et avait un sang assez chaud.
Sandrine: Le daron lui aussi dérange souvent hein.. ha laisses saphir, le jour ou on les croise moi je vais leur faire la tête au carré. Après j'oublie, je vérifie que mon cahier de morceaux choisis est bien fait .Validé! Mes effets :bic, crayon, gomme et tout le reste est là, puis la tenue , les chaussures .Tout est nickel .Je vais me coucher ce jour là à 20h30sur les conseils de mon papa.
(Je sais que la partie est longue, je traîne peut-être sur mon enfance mais c'est important car cela permet de bien cerner les différents personnages. Dans deux chapitres ce sera plus vivant: après l'entrée en 6ème. Je suis ouverte à toute critique, à vos conseils)
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