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Le pont sur la Méditerranée

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 1948    |    Mis à jour : 22/07/2022

sollicitait. Lucio eut ainsi l'autorisation de s'installer dans un hameau, au milieu des habitations dans la localité de Makombe. Les gens venaient voir le mis

inait une foule d'enfants venus des habitations dispersées dans tous les coins. Tous les gamins, certains nus et sales, s'approchaient non sans peur, retournaient en courant dès le moindre fracas produit par la collision des ustensiles culinaires métalliques du ménage blanc. Les deux sœurs sortaient avec un sourire aux lèvres, elles ne grondaient jamais les jeunes voisins, ce qui dissipa progressivement la gêne de ceux-ci à s'approcher du prestigieux ménage. Le foyer leur offrait généreusement un plat copieux, sans les soumettre aux rites précédant et clôturant le repas. Certains recevaient des habits, d'autres des bonbons, des biscuits et d'autres aliments. Rentrés chez eux, les gamins racontaient tout à leurs parents qui ne tardèrent pas à visiter eux-mêmes ces voisins pour constater leur mode d

uction. Une basse tablette rectangulaire était placée au centre du trio dont la conversation fut réciproquement fructueuse. Lucio passa à la présentation de sa maisonnée au dirigeant, les religieuses et les fidèles noirs Bahembe venaient à tour de rôle lui serrer la main. L'escorte de Bambone restait dehors à attendre l'éventuel signe de leur patron. Le chef local rassura son interlocuteur quant à son établissement sur le site, à condition de rester soumis

couleur favorite, la taille ne correspondait pas à son gabarit. Il mit plus une heure à mettre tel pantalon, telle veste ou telle chemise, à les enlever et les remettre à leur place et essayer d'autres. En revanche, les souliers ne lui donnèrent pas autant de peine, ses pieds étaient exc

on locale ; une bonne occasion de rayonner dans cet accoutrement rare et bénévolement reçu du demandeur d'asile. Il n'eut pas cette chance car, juste le lendemain de sa visite chez Lucio, quand il essayait sa luxueuse tenue de fête, la semelle lisse des mocassins glissa sur un monticule et l'illustre chef tomba lourdement par terre, fracturant sa jambe gauche. Il dépêcha une de ses épouses chez le devin du village s'enquérir de la cause de l'accident. Était-ce un mauvais présage quant au vrai dessein des immigrés ? Était-ce un mauvais sort jeté à lui par ses ennemis locaux ? Il fallait le savoir. Dès qu'il entendit la nouvelle, Lucio envoya Sœur Élisabeth au chevet de l'autorité, avec le matériel approprié. Elle lui immobilisa la jambe sur deux tiges de bois, avant d

devrais rester ainsi,

elle m'a promis, la

-t-on ce rocher sans atteindre ta chair ? Gare à

ai le mom

s l'aval des notables, nous viendrons tous

promit de venir le prendre le lendemain pour accomplir le rite sacré avant que le malheur n'eût frappé les autres récipiendaires de la friperie, et ils étaient assez nombreux à travers le village de Makombe. Manege, fit le porte-à-porte, collecta les habits et souliers offerts par Lucio, en sélectionna les meilleurs, une offrande digne à consoler les dieux offensés. Il parvint non sans peine à dissimuler la flamme qui habitait son cœur face à ces objets naïvement placés entre ses mains pour le compte des divinités invisibles, voire fictives. Le lieu de l'offrande était situé dans une autre chefferie, à plusi

ie envers les ménages féconds. Le vieux Blanc était un architecte. Il démarra un chantier de briqueterie-tuilerie pour bâtir les lieux de façon plus décente. Une main d'œuvre s'offrit spontanément, renforçant les fidèles venus du Bahembe. Ces derniers parlaient passablement la langue manké et révélèrent beaucoup de choses sur les Blancs qu'ils avaient accompagnés en exil. Les travaux durèrent moins de la moitié de l'échéance prévue. En une saison ou légèrement au-delà, la mission était déjà aménagée confortablement sur le site de Makombe, ses splendides bâtiments faisant une nette différence avec les cases et huttes des autochtones anarchiquement disséminées sur toute la colline. « Pourquoi ce vieux riche, sans de

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