Le pont sur la Méditerranée

serviteurs du palais. Ils arrivèrent dans la vaste vallée de la rivière Kijima, où ils furent accueillis par de gros palmipèdes qui picotaient tranquillement les bestiol

jima, une colonne de gazelles descendait se désaltérer dans le courant limpide tapissé de gravier, mais entouré de marécage fertile. Mukuri eut envie de s'arrêter pour contempler les animaux de la boucle du python dont il avait entendu parler dans un récit

'impétrant l'interdiction absolue de la franchir. Il allait attendre la réponse dehors. Les illusions qu'il avait n

kuri se risqua quand même une

and vais-je

onté discrétionn

les royaumes environnants déjà conquis, ils redoutaient les astuces éventuelles des gens de couleur. En outre, personne de ses interlocuteurs n'était nanti du privilège d'approcher le roi, ils ne pouvaient que passer par un intermède, et le concerné avait sa propre perception de l'ultime requérant, au-delà de cette simple réputation d'avoir spontanément manifesté son intérêt à la culture manké. En somme, Mukuri se rendit compte qu'il avait au moins une nuit à passer derrière l'enclos de Rukinzo. En revanche, tout

sasiés. Ainsi quelques-uns décollaient pour venir se percher sur les arbres du parc royal, à l'intérieur de l'enclos et commençaient à se coiffer leur plumage fin. D'autres prenaient la direction opposée, mais toujours vers les arbres les plus proches. Aucun chant ne se fit entendre, on dirait par allégeance à Sa Majesté. Au fond de ce papyrus, un corps géant remuait vigoureusement la flore verte. Mukuri y braqua ses yeux pour tenter de voir de quoi

ions en chantant, comme pour dire au revoir à la famille royale. Après le départ de gros oiseaux, c'était l'arrivée des petits. Des quatre coins, on voyait des flots de passereaux qui rentraient des montagnes et qui

beaucoup de peine à s'endormir. La nuit lui fut cruellement longue, ponctuée de rugissements des lions de l'enclave. Dans un premier temps, la panique le prit d'assaut, dans cette solitude, mais par après, à entendre le grondement répété à une même distance, il se rappela que les bêtes du parc royal étaient soigneusement enfermées, et même assez disciplinées pour ne jamais faire aucun mal à qui que c

ait également insupportable. Il passa toute la nuit à lutter contre les deux ennemis, se couvrant une minute pour se dénuder aussitôt, et les malins insectes ne tardaient pas à le remarquer pour réattaquer, acculant leur proie sous la couverture détestée. À une heure avancée, le sommeil eut finalement raison de toute une coalition quadripartite de tourments : l'impatience, les piqûres, la chaleur e

is resta tout proche, à la disposition de l'hôte pour toute éventualité. Sa taille, ses dents que Mukuri avait aperçues rien que dans l'espace d'un bonjour qu'ils venaient d'échanger, ses manières... tout en elle donnait un rêve d'un véritable paradis érotique. Loin de tout regard indiscret, Mukuri se demandait s'il pouvait bien se risquer l'aventure. Au lieu de manger, il se mettait à deviner les dessous de cette longue robe, ce qu'aurait été cette nuit qu'il venait de passer dans la solitude, à lutter contre les insectes. « Avec elle, le combat aurait été tout autre », conclut-il avec regret. Auparavant il se lassait de l'attente, mais voilà qu'il se ravisa pour appeler de tous ses vœux le prolongement de sa

marche d'une dizaine de minutes, ils arrivèrent dans une cour immense et propre, jonchée de cases hautes et décorées. Il fut escorté vers l'une d'elles où il trouva un vaste salon aménagé en demi-cercle. Il prit place et son interlocuteur ne se fit pas attendre, il l'y rejoignit aussitôt. L'entretie

ukinzo. Que la paix vous accompagne sur votre passage. » À entendre cette annonce, Mukuri eut envie de sauter en l'air. Il venait de réussir la plus grande mission que Lucio ait commanditée depuis son arrivée sur le sol manké, il s'attendait à une récompense conséquente. Il avait tellement hâte de restituer l'heureuse nouvelle à son destinataire. I