Quand vient l'amour 5
! Putain, c'est vraiment le bordel. – Un double plutôt. – Compris, répond le gars, sarcastique. Mes yeux captent la vieille télé sur le mur sur laquelle défile un bandeau en bas de l'écran. C'e
es mains ont eu un mouvement incontrôlé, me balançant de la mousse à raser dans le cou. – Encore heureux que tu n'aies pas eu le rasoir entre les mains. – Oui, encore heureux. Son ton moqueur s'est transformé en sourire quand elle a attrapé l'objet du délit. Puis, elle s'est mâchouillé la lèvre inférieure. – Tu es sûr que tu veux que je le fasse ? J'ai peur de te couper sans faire exprès. – Arrête de t'inquiéter. De toute façon, je suis sûr que tu as aussi fait des recherches sur ce chapitre-là ! Elle m'a tiré la langue comme une gamine et je me suis penché en avant pour l'embrasser avant qu'elle n'entame les hostilités. Elle n'a rien répondu, c'est bien que j'avais raison. – Mais sache que si tu me coupes, tu as plutôt intérêt à courir vite... – Ne bouge pas, s'il te plaît. Au début, sa main a un peu tremblé, mais elle a pris de l'assurance en passant doucement la lame sur ma mâchoire. Me faire raser par Tessa était réconfortant et étonnamment apaisant. – Tu devrais y aller sans moi. Je n'avais pas envie d'aller dîner chez mon père, mais Tessa devenait folle à rester tout le temps dans l'appartement, alors lorsque Karen avait appelé pour nous inviter, elle avait sauté sur l'occasion. – Si on ne sort pas ce soir, je veux qu'on reprogramme ce dîner pour le week-end. Tu auras fini ton travail d'ici là ? – Je crois... – Alors, appelle-les pour les prévenir. Je préparerai le dîner quand j'aurai terminé et tu pourras bosser. Elle a tapoté sous mon nez pour me demander silencieusement de pincer mes lèvres avant de me raser doucement autour de la bouche. Lorsqu'elle a eu fini, je lui ai proposé : – Tu devrais finir la bouteille de vin dans le frigo. On l'a ouverte depuis plusieurs jours, il va bientôt tourner au vinaigre. – Je... je ne sais pas. Je savais pourquoi elle hésitait. J'ai ouvert les yeux et elle a tendu la main derrière son dos pour ouvrir le robinet et humidifier une serviette. J'ai appuyé mes doigts sous son menton. – Tess. Tu peux boire devant moi. Je ne suis pas un alcoolique en manque. – Je sais, mais je ne veux pas que ce soit bizarre pour toi. En fait, je n'ai pas besoin de boire du vin. Si tu ne bois pas, je n'en ai pas besoin. – Mon problème, ce n'est pas l'alcool. C'est juste que quand je suis en colère, je bois et c'est à ce moment-là que ça se complique. – Je sais. Elle savait. Elle a passé la serviette chaude sur mon visage, retirant le surplus de crème à raser. – Je ne suis qu'un connard quand je bois pour essayer de gérer mes emmerdes mais, ces derniers temps, il n'y a pas eu d'emmerdes, alors ça va. (Même moi, je savais que ce n'était pas gravé dans le marbre.) Je ne veux pas être un de ces nazes comme mon père qui boivent à en devenir plus que cons et mettent en danger leur entourage. Et puisque tu es la seule p