Âmes sauvages
rbon, semblait peser sur les épaules du monde. Moïra MacLeod s'arrêta un instant sur le pont de Dean Village, là où l'ea
rendit so
s'immo
taché sous une pluie battante, des boîtes de sardines éventrées dans une benne derrière un pub. Ce n'étaient pas
corbeau s'envola, laissant de
rs que Moïra était orphel
parents avaient disparu sans laisser de traces
sa seule lumière. C'est un cancer brutal, silencieux, qui l'avait emportée e
de la mer et des pierres anciennes, lui offrait une parenthèse d'évasion, un temps suspendu, sans chaînes ni poids. Là, au-dessus de l
tement qui gardait jalousement ses secrets. L'espace, vaste et vide, résonnait d'une solitude glaciale, chaque pièce emplie d'ombres et de reliques d'un passé qu'elle pensait maîtriser. Elle avait cru pouvoir rester à Édimbourg, poursuivre son travail au journal, enfouir s
s, baignée d'une lumière tamisée –, le poids de sa solitude l'étreignait plus fort que jamais. Là, au milieu des manuscrits, elle réalisai
un changement radical s'imposait, un départ nécessaire pour avancer. Mais pour cela, il lui faudrait tourner
t les pierres anciennes et où les forêts semblaient chuchoter des secrets oubliés aux âmes attentives. Chaque kilomè
milliers d'hivers. L'odeur du feu de tourbe, mêlée à celle de la terre humide, flottait dans l'air, puissante et presque familière, comme une présence invisible q
core au plafond, suspendus comme des témoins silencieux. Les bocaux de plantes, alignés avec une précision pre
chaque objet résonnait avec une
. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, ses mains légèrement moites cherchant à se rassurer. Ce grenier, elle ne l'avait pas vu depuis ses treize ans - de
Le bois gémissait sous son poids, chaque craquement lui renvoyant l'écho de souvenirs enfouis, de secrets ou
nfin les cartons de son enfance - un coffre aux trésors d'un autre temps. Un ours en peluche, mutilé, sans un œil, semblait fixer un passé qu'elle avait tenté de fuir. Un livre de contes, don
ses lèvres, une petite victoi
les réponses viennent toujours trop tôt ou trop tard, rarement quand il faut ». Moïra s'agenouilla devant la malle, ses doigts tremblants effleurant le bois sombre, froid et rugueux sous ses paumes. Le vieux coffret semblait absorber la faible lumière du grenier,
. Un petit grincement aigu perça le silence du grenier, et un souffle léger - à peine perceptible, comme un souffle
lque chose d'imprévu. Puis, enfin, un déclic sec retentit, un murmure presque inaudibl
châle de laine noire, brodé de symboles celtiques finement tracés, semblait vibrer d'une énergie imperceptible, comme un voile tissé de mémoire et de mystères. Une pierre liss
paraissaient presque luire dans la pénombr
rongés portaient la trace du temps et d
tiède, presque vivant, comme s'il contena
par un vent invisible. Moïra sentit alors que ce carnet n'était pas un simple recueil de notes,
lignes avaient été soigneusement rayées, comme pour effacer des secrets trop lourds, tandis que d'autres étaient
sse, ses lèvres tre
s les bêtes.
chant du vent. Elle es
usqu'à l'oubli. Mais le
son nom. Ne pas o
s étaient couvertes de dessins : des créatures hybrides, mi-humaines, mi-fauves, figées dans des postures étrangem
ne, les cheveux longs tressés, ornés de symboles tribaux gravés comme une seconde peau sur sa gorge. Son souri
ne l'avait jamais vu. Pourtant, quelque chose au plu
des, des cercles de pierres anciens, des enfants jouant sous
oire, juste au-dessus d'un dessin griffonné à la hâte : une silhouette de
et vibrait dans ses mains, comme s'il conten
es rares mots de sa grand-mère. Aucun nom, aucune tribu, aucun pays. Il avait disparu a
e lancée à travers le temps, une vérité enfou
us profond d'elle, qu'