Je vous salue Marie...
ement reconnaissable avec mon mètre quatre-vingt-huit et mes quatre-vingt-quinze kilos dont au moins deux ou trois auraient pu se « dissoudre » le dimanche matin sur le sentier le long d
de sang et d'un liquide blanchâtre assez repoussant. Je suis passé de l'autre côté et, après avoir enfilé une paire de gants en latex, j'ai ouvert la portière, ce qui m'a permis de mesurer l'horreur de la scène. Une femme était au volant, le haut du corps penché en avant, le visage tourné vers la gauche. Le siège baquet en cuir noir légèrement enveloppant avait maintenu le corps, l'empêchant de basculer sur le côté. La ceinture de sécurité était défaite. Vêtue d'un jean et d'un T-shirt blanc, la victime paraissait d'âge moyen, la quarantaine environ, des cheveux blonds que le sang avait rendus poisseux. Sa boîte crânienne était à moitié arrachée. Était-ce un suicide, un meurtre ? Bien qu'il n'y ait aucune règle, j'imaginais mal une personne mettant fin à ses jours dans un pareil cadre. Mais après tout, cette femme avait t
un suicide ou d'un meurtre. Mais avant qu'ils n'entrent en action, je voulais fixer la scène dans mon esprit, avant que la moindre chose ne soit bougée. Je me reculais légèrement pour avoir une vue d'ensemble. S'il s'agissait bien d'un meurtre comme je le pensais, ce que je voyais était exactement la dernière vision de la scène de crime que le tueur avait eue en partant. Je l'imaginais jetant un dernier coup
, l'arme ne devait pas être un petit calibre qui aurait pu filer entre les sièges ! Ceci évidemment confirmait
assager. L'examen d'un sac de femme est en général très révélateur de la personnalité de sa propriétaire. C'est certainement pour cette raison qu'ouvrir le sac d'une dame m'a toujours semblé une immixtion dans sa vie privée, voire intime. Il ne me serait jamais venu à l'idée de regarder dans celui de mon épouse. À côté des objets classiques, mouchoirs jetables, brosse à cheveux, tampons hygiéniques, téléphone portable, le sac à main contenait des produits de beauté coûteux, un rouge à lèvres de grande marque, un magnifique poudrier laqué et un parfum haut de gamme, suggérant le niveau social élevé de la victime. Tous ces objets, accessoires de beauté, paraissaient presque anachroniques et même tristes auprès de cette femme sans visage. L'analyse de son téléphone portable devrait pouvoir nous dire si elle n'avait pas reçu un appel pouvant expliquer sa présence dans ce lieu insolite. Par ailleurs, le portefeuille renfermait une coquette somme en billets, ce qui semblait indiquer que le vol n'était pas le motif du
ieux. Je les connaissais pour la plupart, mais je me suis présenté
elle, section homicide. Je viens d'arriver
llaghan. Bonso
l'âge, avec les cheveux aussi roux que pouvait le laisser prédire son nom irlandais. Je savais que j'étais destiné
faire quelques con
r. Il s'agit sans aucun doute d'un meurt
servé le cadavre et a immédia
thèse du suicide ou alors la dame travaillait dans un cirque comme contorsionniste ! Il est probable que la victime a vu
du sang et début de rigidité cadavérique au niveau de la nuque et de l'articulation m
s lieutenant, et on pourra ensui
sayait de récolter, dans la terre humide, un maximum d'indices autour de la voiture. Ils
estive. La nuit était complètement tombée, et une équipe avait installé toute une série de lampes halogènes qui éclairait la
ivés sur les lieux n'en m
un bazooka ! a remarqué l'un d'eux avec
plus l'aider à se donner une contenance qu
l. Il m'a expliqué que la balle, après avoir fait éclater la boîte crânienne à l'impact, avait provoqué, de façon classique, une projection de fragments osseux vers l'intérieur du crâne, se comportant comme des projectiles secondaires, entraînant littéralement l'explosion de toute une partie de la tête. La balle elle-même, ralentie après avoir brisé l'os et arraché les chairs, avait été déviée et était ressortie pour aller étoiler le pare-brise sur la gauche. Il a fallu tirer assez fort pour relever ce qui restait du crâne collé au volant par les cheveux blonds ensanglantés de cette pauvre femme. Le léger bruit sourd de succion a failli me faire gerber. C'est au moment où le corps a été basculé en arrière sur le dossier du fauteuil que je l'ai vue, délicatement posée sur la cuisse droite de la victime. Je suis resté sans dire un mot comme tétanisé. Elle était là, immaculée, sans une seule tache de sang au milieu de ce carnage, bien en vue sous la lumière crue des projecteurs. Non, ça n'allait pas recommencer... elle sembla