Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Mariage avec un zillionnaire secret
Le retour de l'héritière adorée
Chant d'un cœur brisé
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Le retour de l'épouse indésirable
Amanda
Devant le building je suis comme pétrifiée.
Le stress que je pensais maîtrisé, refait surface tel un raz de marée menaçant de m'emporter direct dans la panique! La chose la plus stupide que je pourrais faire à cet instant, c'est de me dégonfler alors que je me tiens juste devant l'entrée!
Devant ce dont je rêve depuis des mois maintenant: j'y suis enfin! Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Après plusieurs inspirations destinées à mater mon appréhension, je lève les yeux sur le monstre d'acier et de verre qui se dresse face à moi.
Le siège de Clayton Corporation fait partie de ces immeubles que l'on regarde d'un air rêveur, en se demandant comment voit-on le monde de là-dedans...
Les bureaux de la compagnie se repartissent sur la totalité des cinquante-quatre étages de la construction. Lorsque je passais par là en me rendant à mon ancien travail, c'est limite si je ne bavais pas en rêvant d'être embauchée ici!
La CT -Clayton Tower- ne s'élève pas vers le ciel comme un seul bloc de monolithe, mais tel un assemblage de piques biseautés défiant le firmament. Le verre reflète le ciel bleu de cette chaude journée d'Août ainsi que les immeubles à proximité.
Dans vingt minutes, j'ai rendez-vous avec mon destin au dernier étage. Et je n'exagère rien en disant ça: c'est vraiment comme ça que je le sens! Ce poste, j'en rêvais même lorsque j'étais encore à la fac...
Je replace une mèche brune derrière mon oreille, et regarde tout autour de moi. Juste devant l'entrée, se trouve une fontaine en forme de cristal de Bismuth. Elle est bordée de parterres de fleurs et fait remarquable à Manhattan, d'une magnifique pelouse soigneusement entretenue.
J'ai lu quelque part que Faith Clayton avait elle-même choisi le design de ce cristal, pour remplacé l'ancien logo de la compagnie créé par son défunt mari. La nouvelle avait fait polémique à l'époque: beaucoup n'ont toujours pas oublié comment elle en est venue à diriger cet empire...
Des dizaines d'employés entrent et sortent de l'immeuble. Des voitures s'arrêtent au bord de la chaussée pour déposer les cadres de l'entreprise. L'un d'entre eux passe à côté de moi, suivi de sa secrétaire. J'ai l'impression d'observer ce ballet derrière une vitre sans teinte. Pour le moment je ne suis qu'une simple spectatrice, mais ça ne va pas durer. Je compte bien me faire une place au soleil.
Avec une pointe de fierté je me dis que je passerai moins inaperçue, lorsque je leur montrerai de quoi je suis réellement capable. Mon but, c'est le sommet.
Au premier poste de contrôle, je montre à l'agent de sécurité le passe que j'ai reçu hier par coursier. Impressionnée par sa mine sévère, je le salue timidement lorsqu'il m'autorise à passer d'un mouvement de tête.
Allons Amanda, un peu de tenue! Tu es là pour conquérir le monde, ne l'oublie pas!
Tout en levant le menton, je relâche mes épaules. Fière comme un paon, je me dirige vers l'accueil où non pas une ou deux, mais trois hôtesses m'adressent des sourires éclatants. On se croirait presque dans une publicité pour dentifrice...
Je m'adresse à la plus jeune des trois: une jeune femme noire coiffée d'un afro décoré d'un nœud rouge. Son air serviable m'insuffle du courage. De sorte que lorsque je m'adresse à elle, ma voix ne se met pas à trembler lamentablement:
- Bonjour, dis-je.
- Bonjour madame. Que puis-je pour vous?
- Je suis Amanda Harley... j'ai rendez-vous avec Faith Clayton.
La surprise traverse un instant ses traits joviales. Elle pianote quelques secondes sur le clavier de son ordinateur.
- Vous êtes plus que ponctuelle mademoiselle Harley, dit-elle en me tendant un nouveau badge.
Celui-là porte mon nom ainsi qu'une photo: Amanda Harley, assistante marketing.
Je reste admirative quelques secondes devant ce badge qui s'apparente au Graal à mes yeux.
- Il vous donnera accès aux étages supérieurs. Bienvenue parmi nous, dit la réceptionniste avec un grand sourire.
- Merci.
Prenant exemple sur les habitués, je passe les portiques de sécurité qui donnent accès au reste de l'immeuble. Quelques secondes plus tard me voilà confinée dans un ascenseur plein à craquer. Il règne dans cet espace réduit une certaine agitation, signe annonciateur d'une journée de travail bien chargée: certaines personnes discutent des dossiers en cours, tandis que d'autres échangent des anecdotes sans importance. Il y en a même un qui aboie des ordres au téléphone, et certains profitent du trajet pour grappiller quelques secondes de sommeil...
Au fur à mesure que nous montons, l'ascenseur se vide. Nous ne sommes plus que deux, lorsque nous arrivons au quarantième étage. Et comme je vais tout en haut, j'appuie sur le bouton du cinquante-quatrième étage, mais l'ascenseur ne bouge pas.
- Il faut d'abord présenter votre badge au lecteur.
- Oh... merci, je dis à mon interlocuteur.
- De rien, répond-t-il.
Il est assez jeune (je dirais fraîchement la trentaine), mais cela ne m'étonnerait pas qu'il soit un cadre... Ses yeux noisettes me fixent avec un intérêt non dissimulé. Sa carrure athlétique est mise en valeur par son costume sur mesure. Je dois également avouer qu'il est séduisant. Et même si je n'apprécie pas son regard insistant, je lui adresse un sourire polie. Mon regard accroche quelques instants le sien avant que je ne détourne les yeux. Mais on dirait bien que monsieur n'en a pas fini avec moi, puisqu'il recommence à parler:
- Moi aussi à mes débuts, j'avais du mal avec tous ces contrôles. Mais comme Faith est inflexible sur la sécurité, on doit tous y plier.
- Cela se voit tant que ça que je suis nouvelle?
Il m'observe un moment avec de répondre avec le sourire:
- En effet. Mais c'est aussi parce que je me souviens de vous.
Je ne me savais pas déjà célèbre...
- Comment ça?
- Eh bien... vous souvenez-vous de votre entretien d'embauche?
Si je m'en souviens? Comment aurais-je pu oublier le pire jour de ma vie?
C'était il y a trois mois. Comme beaucoup des postulants, j'ai accourue dès que j'ai appris qu'une place se libérait chez Clayton Corporation.
Nous étions une soixantaine à nous être présentés ce jours-là, armés de nos meilleurs atouts: mon CV était parfait, et mes références excellentes. Me sachant parmi les meilleurs de ma catégorie, j'avais conscience d'avoir une chance de décrocher le poste.
J'avais même prévu d'arriver avec une heure d'avance, histoire de mettre toutes les chances de mon côté. Les recruteurs porteraient une attention particulière aux premiers venus, c'était logique.
Mon plan était parfait. Enfin, c'est ce que je pensais. Car c'était sans compter sur le vieux système électrique du métro qui a décidé de rendre l'âme, sur la ligne censée me conduire tout droit à mon nouveau travail!
Donc au lieu de me présenter avec une heure d'avance, je suis arrivée avec quarante-cinq minutes de retard. Quarante-cinq ! Ils n'ont même pas voulu me laisser passer la sécurité. Et ce, malgré le fait que tous mes papiers étaient en règle.
J'ai cru devenir folle. Énervée, j'ai crié au scandale. Sur le moment, je me foutais bien de quoi j'avais l'air -dégoulinante de sueurs et partiellement décoiffée- : il me fallait ce job. J'ai fait un tel boucan que le directeur des ressources humaines alerté par mon vacarme, est venu me voir en personne. Et contre tout attente, il m'a laissé passer. J'étais déjà bien stressée, mais l'entretien en lui-même a failli m'achever. Enfin si on peut l'appeler comme ça: il fallait défendre sa candidature devant non seulement le DRH ainsi que son équipe, mais aussi les autres candidats!
A la fin de mon monologue, j'étais dépitée: j'avais l'impression d'avoir fait n'importe quoi. Et ce sentiment s'est d'autant plus renforcé que je n'ai eu aucune réponse les jours qui ont suivi mon entretien. J'étais abattue à l'idée de voir le boulot de mes rêves me filer sous le nez. Après des semaines de questionnement, j'ai finalement reçu une réponse. Elle a suffi à ensoleiller cette journée, j'étais littéralement ivre de bonheur!
Je regarde mon interlocuteur avec un intérêt renouvelé: pourtant, son visage ne me dit toujours rien.
- Vous étiez parmi les recruteurs? je lui demande.
- Non... j'ai juste suivi les retransmissions depuis mon bureau.
- Les retransmissions?
C'est quoi encore cette histoire ?
- Je ne devrais peut-être pas vous dire ça, mais puisque vous faites déjà partie de la maison, il vaut mieux que vous le sachiez: le recrutement des assistants de Faith est devenu un véritable divertissement par ici. La boss est au courant des paris, mais n'a jamais rien dit... C'est assez drôle de faire des pronostiques sur les nouveaux venus, et de voir combien de temps ils tiennent avant de démissionner. Vous vous souvenez de la blonde qui a passé l'entretien après vous?
Je me souviens très bien d'elle: une prétentieuse qui pensait que le job lui revenait de droit. J'ai bien cru que j'allais la gifler, tant elle m'exaspérait.
- Elle a tenue deux semaines, m'apprend-t-il.