J'étais venu à Douala réussir dans la vie et rendre ma mère Marie heureuse et très fière de moi…
Douala, une ville qui m'avait été décrit comme un endroit où on réussit toujours dans la vie. Une ville miraculeuse ou le bien être est stable et la vie est paisible.
D'ailleurs je connaissais une tante qui y vivait et lorsqu'elle arrivait au village, c'était une grande fête qui l'attendait. Elle apportait avec elle des plastiques de poisson frit et plein d'autres provisions..
En passant, je suis Wilson Patrick. Un jeune garçon qui rêve comme tous les autres de son âge. Titulaire d'un bepc, je n'ai pas pû poursuivre mes études supérieures au collège Martin Luther King de Bafoussam qui est mon village natal à cause de moyen financier.
Pendant mes moments libres j'aide ma maman Marie dans les travaux champêtre et d'autres fois, j'exerce quelques jobs pour pouvoir subvenir à mes besoins quotidiens et à ceux de ma maman.
Je n'ai jamais voulu exercer dans la fonction publique. Je ne voyais pas non plus devenir instituteur comme les jeunes les plus intelligents de mon village, ni dans n'importe quel domaine où les gens se sentent supérieur au dessus des autres.
Mais parmi tous celà, un seul domaine attirait mon attention et c'était de devenir un grand douanier.
Le cousin de l'un de mes amis en était un et celà se voyait qu'il était un grand homme à respecter et un exemple à suivre. Bref une légende qui écrivait l'histoire de mon village…
Et pour réaliser ce rêve, il me fallait à tout prix rejoindre la ville de Douala. On m'avait dit que c'est une ville où l'argent coule comme de l'eau sous les ponts. C'est sans doute d'ailleurs, ou la sœur aînée à ma mère puisait toute sa richesse. Toute ma famille et le village avait de l'admiration pour elle quand elle venait. En plus, elle était très noble dans ses attitudes, dans son regard, grande de taille, belle comme le coucher du soleil sur l'océan Atlantique, elle faisait courir tout le village à son arrivée. Et la seule question que je me posais était : pourquoi pas moi??
Tout le village faisait semblant de prendre des nouvelles de leur proches de la ville pourtant il voulait juste fixer les nombreuses provisions qu'elle avait apportées.
Elle était riche et avait beaucoup de bien à Douala.
Mais ma maman semblait indifférente face à tous ces paquets. Tout le moment savait qu'elle était sa bestie depuis leur tendre enfance. Lorsque que tout le monde s'en allait après avoir eu un morceau de pain de la voyageuse, les deux sœurs commencèrent à converser mais en langue vernaculaire.
Mais ce qui me laissait indifférent était que les deux causaient toujours à voix très basse. On aurait dit qu'un terrible secret les unissait. Certes elle était la meilleure amie de ma maman mais rien n'explique une telle entente.
Quand j'étais tout petit je me réfugiais directement dans ses jambes lorsqu'elle arrivait au village et elle me traitait comme un prince au détriment de ses frères de sang… j'étais son petit préféré et cela pour des raisons strictement inconnues.
Elle avait toujours un petit cadeau pour moi. D'ailleurs elle était la seule qui m'avait donné un petit nom " Pô si". Je n'avais jamais songé à connaître la signification de ce sobriquet donc elle était la seule à l'employer. Mais ce petit nom avait le don de laisser ma mère indifférente. De plus, personne n'avait le droit de me corriger quand ma tante de Douala était là. Mais toute cette attention ne m'empêchait pas de toujours regarder dans son sac de provision comme les autres.