Du même auteur
La Double Controverse (La Nostalgie Légère du Départ – Livre I), Éditions Baudelaire, nov. 2013 ;
Mythomane Tropical (La Nostalgie Légère du Départ – Livre II), Éditions Chapitre, sep. 2014 ;
La Salamandre Bleue (La Nostalgie Légère du Départ – Livre III),Éditions Chapitre, sep. 2014 ;
La Charrette sur le Toit, Éditions Chapitre, déc. 2016 ;
La Dignité du Cireur de Chaussures, Éditions Chapitre, jan. 2018 ;
Le Bois qui Saigne, Éditions Chapitre, nov. 2018 ;
Malconfort, Éditions Chloé des Lys, déc. 2021 ;
Quarante jours et quarante nuits, Éditions Chapitre, déc. 2020 ;
Charlot !Editions Encre Rouge, fév. 2022.
Je vins à Carthage… Je n’aimais pas encore, et j’aimais à aimer… aimer et être aimé, c’était plus doux pour moi si je pouvais jouir aussi du corps de l’être aimé… J’en vins à me ruer dans l’amour où je désirais me prendre… et je m’enlaçais avec joie dans des nœuds de misère
Saint Augustin, Confessions
I
De Spa à Hippone
José est très certainement le premier mythomane tropical qui ait croisé ma route
José Lemperez est né dans le courant des années 1930, peut-être en 1934. Contrairement à ce que peut laisser supposer l’assonance de son nom, ses origines sont belges, au moins depuis Charles Quint.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, son père avait eu du succès, en vendant et réparant des voitures de sport, à Spa, à proximité du circuit de Francorchamps.
Durant les années 1950, Amédée Gordini était un habitué de la table des Lemperez. Paul Frère, bientôt rejoint par les deux Bianchi, Lucien et Mauro, et plus tard le très jeune Jacky Ickx, fréquentaient assidûment leur salon à la saison des courses.
Outre les diplômes traditionnels de Médecine ou de Droit, les carrières universitaires les plus prisées en Belgique sont celles d’ingénieur civil – voie royale dans le monde industriel colonial – ou d’architecte – qui a connu sa gloire internationale à la veille de la Première Guerre mondiale avec Poelaert, à la même époque que Gaudi en Espagne ou Guimet en France… et les débuts de Franck Lloyd Wright aux USA.
La carrière d’architecte, au lustre de la technique, ajoute l’aura de la créativité artistique. Le jeune José Lemperez choisira cette voie.
Bien lui en prit.
Fraîchement diplômé, à la veille de la frénésie de l’exposition universelle de Bruxelles en 1958, disposant de relations judicieuses acquises auprès des personnalités entrevues dans le salon de ses parents, il fut d’emblée catapulté vers une réussite matérielle à laquelle il n’avait pas été préparé et qui ne correspondait pas vraiment à son goût.
Au lendemain de l’exposition, ayant conclu, peut-être rapidement, un mariage avec une jolie fille de la bourgeoisie spadoise, il résolut que le succès de son talent méritait mieux que ce pays.