Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Mariage avec un zillionnaire secret
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Chant d'un cœur brisé
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le retour de l'épouse indésirable
Le soleil d'Italie baignait la place du marché dans une lumière dorée. Les voix s'élevaient, vives, entre les étals bondés de figues mûres, de tissus chamarrés et de pots d'olives soigneusement alignés. Violetta avançait entre les marchands avec l'assurance d'une habituée, le panier calé contre sa hanche, la tête couverte d'un foulard noué à la va-vite.
Elle saluait d'un sourire, discutait les prix sans se laisser faire, riait parfois trop fort pour une jeune femme qu'on aurait voulu discrète. Les clients l'aimaient bien, pour son franc-parler comme pour son œil acéré qui repérait la moindre pomme abîmée ou le moindre morceau de tissu trop effiloché.
- Ces pêches sont belles, mais elles auront tourné avant demain, dit-elle en les reposant. Et vous le savez.
Le vieux Pietro leva les mains, faussement offusqué.
- Tu as le nez trop fin pour moi, Violetta. Va donc ruiner quelqu'un d'autre.
Elle s'éloigna sans se retourner, le sourire toujours au coin des lèvres. Elle n'avait pas besoin de beaucoup pour être satisfaite : une journée de soleil, un peu de monnaie gagnée à la boutique familiale, et la liberté de marcher dans cette foule vivante où tout le monde se connaissait.
Elle ne savait pas encore que c'était la dernière fois qu'elle s'y sentirait chez elle.
Lorsqu'elle rentra chez son oncle, les bras chargés, elle trouva la porte grande ouverte et des voix dans le salon. Étranges. Feutrées. Trop polies. En passant le seuil, elle sut immédiatement que quelque chose n'allait pas. L'air sentait le jasmin – un parfum bien trop noble pour leur maison simple. Elle déposa son panier et s'approcha sur la pointe des pieds.
La duchesse Maria d'Aragona était assise dans le fauteuil en velours que personne n'osait utiliser d'ordinaire. Elle portait une robe aux manches brodées d'or et un chapeau de voyage perlé d'ambre. À ses côtés, l'oncle Stefano semblait minuscule, transpirant sous sa veste trop serrée, les mains crispées sur ses genoux.
- ...elle a l'âge parfait, disait la duchesse. Et les traits. Il suffira d'un bon couturier et de quelques leçons de maintien.
- Elle est vive... un peu trop peut-être... murmura Stefano.
La duchesse leva un sourcil.
- Les rois s'ennuient vite. Ce genre de vivacité pourrait devenir un atout.
Violetta entra sans attendre qu'on l'appelle.
- Qu'est-ce que vous mijotez encore, mon oncle ? Je ne suis pas une figue à vendre au plus offrant.
Le silence se fit. La duchesse tourna la tête, la détailla comme on jauge un objet rare. Puis elle sourit.
- Charmante. Insolente. Parfait.
Violetta croisa les bras, le menton haut.
Elle aurait dû fuir dès cet instant. Mais elle resta. Par curiosité. Par orgueil. Par inconscience, surtout.
Et parce que personne ne lui avait encore parlé du bal royal.
Le lendemain, la robe était prête.
Elle l'attendait sur le paravent de la chambre d'amis, tendue comme une peau étrangère, trop brillante pour être vraie. Violetta la regarda un long moment, les bras croisés, comme si elle espérait qu'en la fixant assez longtemps, elle finirait par disparaître.
- On dirait qu'elle va me dévorer, souffla-t-elle.
- Ne dis pas de bêtises, répondit Maria derrière elle. Elle va te transformer.
La duchesse entra, suivie d'une jeune couturière qui tenait entre ses doigts des rubans et des épingles comme autant de petites armes. Violetta recula d'un pas.
- Vous n'allez pas me faire porter ça.
- Tu vas porter bien pire si tu continues à parler ainsi. Enfile-la.
Elle hésita, puis attrapa le tissu à contre-cœur. Il était plus lourd qu'il n'en avait l'air, brodé de fils d'argent. En glissant les manches, elle sentit le tissu l'envelopper comme une promesse et une menace. Devant le miroir, elle ne se reconnut pas. La fille des marchés avait disparu. À sa place, une noble à la nuque dégagée, au port raide, figée dans un rôle qui n'était pas le sien.
- Pourquoi moi ? demanda-t-elle enfin, sans se retourner.
- Parce que tu es assez jolie pour qu'on te remarque. Assez impolie pour qu'on se souvienne de toi. Et assez idiote pour dire oui, répondit Maria en arrangeant un pli de la jupe.
- Je n'ai pas dit oui.
- Pas encore. Mais tu y vas quand même.
Violetta serra les dents. C'était vrai. Elle aurait pu refuser. Elle aurait pu s'enfuir. Mais il y avait quelque chose dans la voix de la duchesse, une manière de prononcer les mots comme des ordres masqués. Et puis... il y avait cette curiosité qu'elle n'arrivait pas à taire.
Un bal royal. Le roi. Une nuit dans un monde qu'elle n'aurait jamais dû approcher.
Elle baissa les yeux sur ses mains gantées. Elles ne tremblaient pas. Pas encore.
La calèche était tirée par quatre chevaux blancs, trop brillants pour être vrais, comme s'ils sortaient tout droit d'un tableau. Violetta s'assit sans un mot, les mains posées à plat sur ses genoux. La duchesse ne l'accompagnait pas, bien sûr. Il ne fallait pas qu'on les voie ensemble. Tout devait sembler naturel : une jeune noble de province, discrète, envoyée par sa famille pour faire bonne impression. Rien d'autre.