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Le secret de Mira

Le secret de Mira

RĂȘverie

5.0
avis
54
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5
Chapitres

Mira, une jeune femme tiraillée entre les désirs de liberté et les traditions familiales, se trouve plongée dans un tourbillon de passions dévorantes. Forcée de suivre les enseignements austÚres du baron Joshua Moody, un homme aussi respecté que redouté, Mira se heurte aux attentes de son époque. Alors qu'elle découvre les sombres secrets de ceux qui l'entourent, notamment l'attirance interdite entre sa marraine libertine et le séduisant Tom, fils du baron, elle devra choisir entre se conformer aux rÚgles ou briser les chaßnes pour forger son propre destin.

Chapitre 1 Chapitre 1

J'ai pris la dĂ©cision d'Ă©crire le journal de ma vie. À lui seul, je confierai ce que je ne pourrais dire Ă  d'autres. Je m'appelle Mira, mais mon vĂ©ritable nom, hĂ©ritĂ© de mes ancĂȘtres, est Ezra Theresa Miranda Hart du col de Kish. Je suis fiĂšre de nos cinq siĂšcles d'histoire familiale, bien que je le garde pour moi. J'habite Ă  St Pierre, une citĂ© dans la province de Maurienne, situĂ©e dans les États de Savoie. Notre roi bien-aimĂ© est Hayden Walton, le troisiĂšme du nom.

On me taquine souvent sur ma grande taille, et il est vrai que je dĂ©passe la plupart des garçons de mon Ăąge. Cela me gĂȘne un peu. Ezra, ma marraine et sƓur cadette de mon pĂšre, affirme dans ses lettres que mes taches de rousseur, parsemĂ©es sur ma peau claire, deviendront bientĂŽt des signes de ma beautĂ© naissante. Marraine a une maniĂšre de parler qui me charme, et elle sait parfois s'exprimer Ă  ma place.

Maman dit que je suis rousse, tandis que Papa ne s'en prĂ©occupe pas. Marraine, quant Ă  elle, prĂ©fĂšre me qualifier d'auburn, une nuance de roux dont elle est fiĂšre. Cela me convient, et je n'y prĂȘte guĂšre attention.

J'approche de mes dix-sept ans. J'ai Ă©tudiĂ© au couvent des Bernardines, mais les sƓurs ont fui en PiĂ©mont aprĂšs avoir appris ce qui les attendait Ă  l'arrivĂ©e des Français. Le collĂšge a fermĂ©, et je ne suis plus obligĂ©e de suivre leur enseignement rigide.

Le temps est venu pour moi de prendre en main ma propre destinĂ©e. Je rĂȘve de chevaucher les sentiers des montagnes, de passer mes journĂ©es Ă  pĂȘcher dans les riviĂšres tumultueuses ou Ă  cueillir des champignons dans les bois.

Cette liberté insouciante m'était acquise jusqu'à ce que l'intervention de Marraine vienne tout bouleverser. J'étais en train d'écouter Papa lire une lettre de Marraine quand j'entendis : « Qu'importent les travaux d'aiguille, une femme respectable doit étudier ! »

Je n'ai pas pu m'empĂȘcher de penser : pourquoi diable devrais-je apprendre le latin pour chevaucher, danser ou rire ? Je n'en ai aucune envie. C'est Marraine qui a convaincu mes parents de me faire Ă©tudier avec le baron Moody, l'homme le plus savant et respectĂ© de la province. Il a acceptĂ© de me consacrer du temps, et comme il est assez ĂągĂ©, une cinquantaine d'annĂ©es, personne n'a trouvĂ© cela inappropriĂ©, pour mon plus grand malheur.

Je connais la famille du baron depuis toujours. Sa maison est voisine de la nĂŽtre, nos jardins sont mĂȘme reliĂ©s par une porte. J'ai grandi en jouant avec ses enfants dans leur verger.

Je n'ai en tĂȘte que les cris de colĂšre du baron contre ses fils, des Ă©lĂšves mĂ©diocres, dont les Ă©clats rĂ©sonnaient jusqu'Ă  chez nous.

Samedi, lors du marchĂ© sur la place de l'Ă©vĂȘchĂ©, je l'ai aperçu. Il Ă©tait lĂ , fiĂšrement juchĂ© sur son cheval, le plus beau de la vallĂ©e. Sa longue cape noire flottait derriĂšre lui, et il portait son tricorne avec assurance. Tout le monde Ă  St Pierre le saluait avec un grand respect. Mes amies Georgine et Julienne Ă©taient prĂ©sentes, accompagnant leurs pĂšres qui faisaient des rĂ©vĂ©rences teintĂ©es d'une ironie subtile. DerriĂšre eux se tenait un homme vĂȘtu de noir, que je ne connaissais pas, et qui ne s'est pas inclinĂ© devant le baron. Ce dĂ©tail m'a intriguĂ©e : le baron aurait-il des ennemis ?

« Étudier avec le baron Moody est un privilĂšge », a Ă©crit Marraine dans sa derniĂšre lettre. Mais je ne veux pas de ce privilĂšge !

J'adorais Marraine jusqu'à ce jour, elle est tellement différente de Maman. Veuve depuis quelques années, elle porte le nom d'Ezra de Buttet de Tresserve. N'ayant pas eu d'enfants, elle a hérité des biens de son défunt mari et tarde à se remarier. La vie assez libre qu'elle mÚne à Tresserve, prÚs d'Aix-les-Bains, déplaßt à ma famille ; j'ai entendu Papa la qualifier de libertine.

Elle a toujours Ă©tĂ© pour moi une Ă©toile brillante. C'est elle qui m'a suggĂ©rĂ© de tenir ce journal. Elle a eu tort, car je crois que sa trahison remplira ces pages de ma rancƓur. Mais il se fait tard, et je dois Ă©teindre ma chandelle si je ne veux pas ĂȘtre rĂ©primandĂ©e par mes parents, qui Ă©conomisent tout comme si nous Ă©tions pauvres. Le sommes-nous vraiment ? Cette pensĂ©e ne m'avait jamais traversĂ© l'esprit, mais elle me trouble Ă  prĂ©sent.

Vendredi 23 septembre 1791, neuf heures du soir

Aujourd'hui, pour la premiĂšre fois, j'ai Ă©tĂ© admise seule dans le bureau de Monsieur Moody. C'est une grande piĂšce, au premier Ă©tage, que je ne connaissais pas. MĂȘme ses enfants n'y ont pas accĂšs. Les murs sont couverts d'Ă©tagĂšres en bois sombre, remplies de livres dont les dorures contrastent avec les grandes fenĂȘtres qui illuminent la table centrale. Tout le monde le dit, et c'est vrai, Monsieur Moody est imposant, tant par sa stature que par son intelligence. J'Ă©tais trĂšs intimidĂ©e. Bien que je le cĂŽtoie depuis longtemps, je le considĂ©rais comme une montagne imposante que je n'avais jamais osĂ© approcher. Ses nombreuses responsabilitĂ©s et la distance naturelle qu'il maintient ont toujours empĂȘchĂ© toute proximitĂ©.

Il m'a surprise en me posant une question Ă  laquelle je ne m'attendais pas : que voulais-je apprendre ? Ne sachant quoi rĂ©pondre et sans rĂ©flĂ©chir, j'ai osĂ© lui demander de me parler de lui. Il a Ă©clatĂ© de rire, un rire sonore et intimidant. Finalement, en me traitant de maligne, il a acceptĂ© Ă  condition que je fasse de mĂȘme.

- Comme tu le sais, je m'appelle Caleb Joshua Moody, mais tout le monde me connaĂźt sous le nom de Joshua Moody. Je suis nĂ© ici, Ă  St Pierre, dixiĂšme d'une fratrie de douze enfants, avec un seul cadet, Joseph, et un nombre incalculable de sƓurs ! J'habite cette Maison Montarlot depuis l'enfance. Mon pĂšre et mes ancĂȘtres ont vĂ©cu Ă  Saint-Sorlin d'Arves. Ma femme, Christine Rios, que tu connais, est mon Ă©pouse depuis dix-huit ans. Mes enfants, tu les connais aussi, probablement mieux que moi : voudrais-tu me les dĂ©crire ?

Je m'attendais Ă  une question plus complexe !

- Tom, l'aßné... ai-je commencé. Je pensais : brun, grand, beau, mais qui ne me remarque jamais.

Joshua a-t-il deviné mes pensées ? Il m'a interrompue aussitÎt :

- Précision, mademoiselle, précision !

- Chevalier AndrĂ© Tom Moody, repris-je. Dix-sept ans. Tom Ă©tudie au CollĂšge de Belley, en France, oĂč ses professeurs le jugent mauvais Ă©lĂšve. Moi, je le trouve romantique et excellent cavalier, comme nous tous.

Je l'aime un peu, mais je ne l'ai jamais avoué, ni à lui ni à son pÚre, bien sûr.

- Tu risques de le voir plus souvent bientÎt, a murmuré Joshua d'un air sombre.

J'ai frissonnĂ© et demandĂ© si Tom allait ĂȘtre renvoyĂ©.

- Je ne le souhaite pas, ai-je ajouté audacieusement. Je l'aime bien ! Le sourire est revenu sur les lÚvres de mon interlocuteur.

- Cela aurait pu arriver, mais je crois que les événements en France, cette Révolution, vont le sauver.

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 Un coup nous interrompt. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ La vie pourrait changer pour toujours. Elle est Ă  la recherche d’un emploi mais cela semble inutile Ă  ce stade, elle pense qu’elle n’a pas grand-chose Ă  espĂ©rer jusqu’à ce qu’elle le rencontre
 sa vie pourrait changer pour toujours. Pour le meilleur et pour le pire. -- Landon Hale. Il est un millionnaire prospĂšre, mais personne ne sait ce qui se passe derriĂšre les portes closes, son passĂ© le suit mĂȘme s’il essaie de s’en dĂ©barrasser
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