Clous rouges - Tome 1: Entrez donc dans l'antre du démon

Clous rouges - Tome 1: Entrez donc dans l'antre du démon

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Une vieille demeure, des morts en pagaille... Suivez Walter Weems et Bart Stevens, si vous l'osez, fouillez en leur compagnie les pièces, les caves et les greniers ! Que s'est-il passé vingt ans avant ? Nul ne le sait, excepté le suicide de son propriétaire. Retournez-vous quand même de temps en temps, on ne sait jamais... Aux dires des autochtones, la maison Masson est hantée ! À PROPOS DE L'AUTEUR Passionné de littérature fantastique ainsi que de romans policiers, Ballister Campbell est un personnage de l'ombre écrivant pour les amateurs de frissons. Se servant de mots précis, il vous entraîne dans un voyage inédit avec Clous rouges, premier volume d'une trilogie.

Chapitre 1 No.1

Londres 1921

Insensible aux cantiques qui faisaient vibrer les vitraux de la vieille cathédrale Saint-Paul, sir Frederick Carnawin, troisième du nom, détailla encore une fois les ors des poignées du cercueil qui se dressait à quelques pas. « Du décorum, encore du décorum, toujours du décorum ! » songea-t-il en jetant un bref regard sur l'assemblée en train de s'égosiller. À dire vrai, le défunt méritait les honneurs dus autant à son titre qu'à sa renommée et, suprême hommage, le roi lui-même avait envoyé un de ses ministres pour le représenter. Aujourd'hui, l'Angleterre et sir Frederick enterraient lord Archibald Carnawin, son grand-oncle. Aujourd'hui, lui et les autres rendaient un ultime hommage à un des derniers fidèles serviteurs de feue Sa Majesté Victoria, impératrice des Indes et du Royaume-Uni. Et aujourd'hui encore, sir Frederick s'impatientait en suivant l'office funèbre, tout en se demandant ce que pouvait bien fabriquer Bishop, son fondé de pouvoir, à qui il avait confié une mission particulière.

Le Kyrie Eleison venait à peine de s'achever, qu'il entrevit la longue silhouette de son factotum se profiler derrière un pilier et tenter de se glisser parmi la foule. Aussitôt, du même ton sec et peu amène utilisé généralement pour diriger sa maisonnée, il ordonna immédiatement à son voisin de gauche de céder sa place au nouvel arrivant. Tant pis pour la discrétion et l'ordonnance, la cause était d'importance et ne souffrait aucune attente. Puis, s'efforçant de reprendre la cérémonie là où il l'avait laissée, il daigna patienter encore quelques instants, juste le temps que son intendant parvienne, avec difficulté, à se glisser à son côté. Enfin, aussi raides et emplis de dignité l'un que l'autre, tous deux entreprirent, alors, de se murmurer ces propos échangés en gardant la tête droite et recueillie exigée par la majesté du lieu...

- Alors ? Le notaire...

- Il a refusé, naturellement ! Le testament est scellé et ne doit être ouvert que devant toute la famille.

- Cela ne fait pas mon affaire !

- Heureusement pour vous, il en subsistait un brouillon, recopié par vous savez qui, juste avant qu'il ne soit détruit. Cela ne vous a coûté que la bagatelle de...

- Je ne veux pas le savoir ! Et en gros, que dit-il, ce brouillon ?

- Il répond à vos attentes, sir ! Vous héritez du titre en même temps que des terres, et à peu près de la moitié de ce qui restera de la fortune de votre oncle. Seul le codicille est, ma foi, hum... un peu gênant !

- Un codicille ? Les piliers et les murs de Saint-Paul semblèrent danser la gigue tant la surprise fut grande. Un codicille ! Voilà qui était nouveau...

- Contre toute attente, oui, my lord ! lui souffla Bishop, balançant entre la componction et le désir de rester neutre dans cette histoire.

Le futur lord Carnawin regarda les évolutions du prêtre en train de leur servir sa messe sans trop le voir. Peu lui importait de prier pour l'âme du défunt, de mesurer le vide que sa disparition laissait parmi le genre humain en même temps que la réjouissance de le savoir entre les mains du Seigneur. Il aurait dû se méfier, voilà tout, se douter que ce vieux grigou allait partir en leur jouant à tous un sale tour de cochon. C'était bien dans la manière de cet hypocrite, menteur, vaniteux comme un paon, d'une avarice sordide et d'un orgueil démesuré. Un codicille ! Et puis quoi, encore ! Et que voulait dire cette fin de phrase : « De ce qui restera de la fortune de votre oncle ! » Perdu dans ses pensées, il ne s'aperçut même pas qu'il était toujours debout alors que toute l'assemblée venait de s'asseoir. La main de Bishop secoua doucement un pan de son manteau.

- Faites attention ! On vous regarde... Tenez, prenez mon missel, ce que vous savez est glissé dedans.

Jamais feuilles de papier ne brûlèrent autant les doigts que les pages de ce livre pieux feuilleté à la limite de la discrétion. Attentif à conserver une attitude digne et réservée, sir Frederick jeta un coup d'œil sur la copie du testament et faillit s'étrangler de rage en lisant la fin.

En attendant d'apparaître devant Notre Seigneur qui, quoi qu'il en soit, demeure le seul et véritable juge de nos pauvres âmes...

J'avoue avoir laissé de côté, autant par crainte du scandale qui en aurait rejailli que par lâcheté, la maison de Merriam Street héritée de mon cousin.

Aussi, afin de me présenter devant Dieu le visage le plus immaculé possible, j'ordonne et exige de mes héritiers qu'ils fassent toute la lumière sur la demeure de ce pauvre Thomas et cela dans un délai maximal de trois mois après ma mort.

À défaut, la moitié de mes biens ira aux œuvres de White Chapel pour y être distribuée aux pauvres de Londres.

Fait en ma demeure en ce 24 juin de l'année 1921.

Archibald Cuthbert Carnawin, sain d'esprit sinon de corps.

Priez pour moi.

- C'est une catastrophe ! murmura-t-il, plus pour lui-même que pour autrui. Merriam Street, la demeure des Masson, une branche collatérale de sa famille dont le dernier rejeton avait eu la mauvaise idée de se suicider. Merriam Street ! La tanière des morts, celle dont on ne parlait jamais en présence du patriarche ! Combien de cadavres, déjà ? Quatre... cinq... à moins que ce ne fût six ! Merriam Street, la maison du démon ! Pourquoi avait-il fallu que ce vieux débris vienne fourrer ce codicille dans son testament ? À moitié assommé par cette lubie de grand vieillard, c'est avec peine qu'il suivit la fin de la cérémonie, chantant les hymnes du bout des lèvres, se trompant souvent, et s'asseyant parfois lorsqu'il eut fallu rester debout. Pris de pitié, Bishop attendit la fin du Notre Père pour lui souffler dans les oreilles...

- J'ai, peut-être, quelqu'un capable de résoudre votre problème, my lord.

- Ah oui ! Qui ?

- Weems... Walter Weems, de chez Richmond et Bazins.

- Richmond et Bazins ? Si, curieusement, le nom de Walter Weems ne lui fut pas tout à fait inconnu, en revanche, l'autre ne lui laissait aucun souvenir.

- Richmond et Bazins, la grande agence de détectives privés ! Cela vous coûtera une forte somme, mais... De plus, paraît-il, l'homme est à moitié infirme et pas facile à manier.

Les pieds campés sur les vieilles dalles de Saint-Paul, sir Frederick sembla reprendre du poil de la bête, et jeta un regard venimeux sur le cercueil qui attendait de rejoindre sa dernière demeure. Ignorant carrément l'Ave Maria, il balança quelques instants avant de se tourner franchement vers son fondé de pouvoir et lâcher d'un ton sourd en même temps que décidé...

- Trouvez-moi ce type-là ! Aucune somme ne sera jamais assez forte pour réparer un désastre pareil.

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