- lâche-moi ! Je te déteste ! Il serra plus fort son bras et s'approcha de son oreille. - déteste moi encore, mais tu m'appartiendras ne l'oublie jamais petite esclave. ****** Il est raciste, elle est noire, il est français, elle est villageoise, c'est un vrai connard, elle est innocente. Il a trouvé en elle une nouvelle proie. Arrivera-t-elle à lui resister ?
Elle déposa le seau vide sous la pompe d'eau et en chantonnant, elle attendit qu'il se remplisse. Deux minutes après, une fois le seau complètement remplit, elle le remplaça par un deuxième. Puis au loin, Bintou vit d'autres filles de son âge arrivées des seaux à la main et sur la tête. Elles rigolaient et semblaient être de bonne amies. Oh elles rigolent tellement bien ensemble ! Pensa-t-elle. Bintou rêvait d'avoir des amis, pleins d'amis, mais malheureusement sa "différence" l'empêchait d'en avoir.
Ce qui à chaque fois, rendait Bintou énormément triste et seule malgré la présence de sa mère.
Bintou qui ne fixait que le groupe d'amis, ne remarqua pas le seau maintenant remplit, déborder d'eau. Elle se baissa et referma le robinet.
Le groupe d'amis qui était composée de trois filles arrivèrent jusqu'à Bintou. Elles déposèrent chacune leurs seaux pour qu'il se remplisse également d'eau. Et sans un regard Envers Bintou, elles se remirent à papoter. Cette dernière qui avait besoin d'aide pour placer le seau d'eau sur sa tête demanda à l'une d'elles.
- aide-moi à mettre le seau sur ma tête, s'il te plaît.
Celles-ci s'arrêtèrent et semblèrent enfin remarquer Bintou, mais sans omettre un mot, elles se permirent de la regarder méchamment de haut en bas avant de reprendre leur conversation.
Bintou qui s'attendait déjà à cette réaction même si elle pensait un minimum le contraire, souleva le seau d'eau qu'elle posa sur sa cuisse tenue en hauteur, avant de le poser avec difficulté sur sa tête. Elle se baissa ensuite un tout petit peu et souleva le deuxième seau qu'elle prit par la main. Bintou se releva ensuite portant sur elle les deux seaux remplit d'eau et prit le chemin du retour tout en chantonnant cette mélodie qu'elle connaissait si bien.
Quelques minutes après, Bintou arriva à la maison, cette petite maison de briques qu'elle aimait tant. Elle rapporta les seaux d'eau à la cuisine extérieure où elle les versa dans une grande barique noire qui se remplit aussitôt. Bintou souffla et s'assit sur un petit tabouret, de la sueur dégoulinait de son corps. Elle prit les rebords du pagne qu'elle portait et nettoya son visage avec.
- enfin, j'ai terminé. Dit-elle.
Il avait fallu 16 tours d'aller-retour à Bintou pour réussir à remplir cette barique noire dont elles dépendaient toutes les deux. Le soleil et la distance qu'elle devait parcourir ne facilitait pas le travail. C'est donc complètement épuisée qu'elle pu terminer.
Après quelques temps de pose, Bintou se releva et entra dans la maison non sans fermer à clé, la porte pour éviter quelques voles dont elles avaient déjà été victime.
Bintou arriva au salon et vit sa mère assise sur la petite natte posée par terre. Elle semblait occupé à recoudre un vêtement. Bintou s'approcha d'elle et s'assit à ses côtés. Elle posa sa tête sur l'épaule de sa mère et ferma les yeux.
- j'ai terminé. Dit-elle dans un souffle.
- merci. répondit simplement celle-ci.
Des minutes passèrent et Bintou commençait à somnoler sur l'épaule de sa mère quand celle-ci la réveilla.
- Bintou...
-...
- Bintou ! Appela-t-elle plus fort.
- han maman. Répondit celle-ci en se levant brusquement.
La mère de Bintou posa l'aiguille et la robe qu'elle avait en main et baissa la tête.
- j'ai quelque chose à te dire.
- c'est quoi maman ?
La mère de Bintou releva les yeux et fixa le mur en face d'elle avant de reprendre la parole.
- dans deux jours tu quitteras le village...
- pour aller où ? Coupa Bintou.
- laisse-moi parler. Demain, tu prépareras tes affaires, j'ai acheté un petit sac pour toi où tu pourras les mettre.
- pourquoi je vais quitter le village m'man ? Demanda Bintou inquiète de cette nouvelle.
- ton père veut te voir, il veut apprendre à te connaître.
- celui qui t'a abandonné quand j'étais dans ton ventre ? Je refuse maman.
La mère de Bintou se tourna vers elle et pris sa main.
- chérie, je l'ai pardonné il ya longtemps. Il reste ton père après tout. Il veut que tu viennes habiter chez lui en France.
Bintou écarquilla les yeux face à cette nouvelle et retira brusquement sa main de celle de sa mère.
- je ne veux pas maman !
Bintou n'avais jamais quitter son village que ce soit pour la ville et penser qu'elle serait dans une ville non un pays qu'elle n'avait vu seulement dans des livres que possédait sa mère la rendait affreusement mal.
- Bintou écoute...
Bintou se releva d'un bon, complètement furieuse.
- non maman ! Je ne veux pas et je ne vais pas aller ! Cria-t-elle en se dirigeant vers la chambre.
Et avant que sa mère ne puisse entrer, elle ferma celle-ci à clé et s'assit sur le petit lit qu'elle partageait avec sa mère en ramenant ses jambes contre elle.
La mère de Bintou souffla un coup et se coucha sur la natte en pensant qu'elle devait laisser le temps à sa fille d'assimiler cette nouvelle. Elle savait que Bintou n'accepterai pas aussi facilement la nouvelle. D'autant qu'elle détestait son père de l'avoir abandonner même si toute la vérité elle ne la connaissait pas encore.
Elle se rappellait encore de la souffrance et de l'humiliation qu'elle avait dû subir des villageois parce qu'elle était tombée enceinte sans être marié. Lorsqu'elle fut rejetée par ses parents, ses frères, ses sœurs parce qu'elle avait déshonoré la famille.
Elle avait dû élevé seule son enfant sans l'aide de personne, offrir un meilleur avenir à sa fille à toujours été son rêve. Alors, lorsqu'il lui a fait cette proposition, elle n'a pas su dire non, même si être loin de sa fille lui faisait de la peine, elle savait que c'était le meilleur choix et ainsi elle protégerait Bintou des traditions et pratiques exercés sur les jeunes filles de son âge, par les villageois, qu'elle avait toujours trouvé malsain.
Elle attendra dans deux jours, l'arrivée de l'homme qui viendrait chercher bintou tout en espérant que celle-ci accepte d'y aller.
Bintou se réveilla après des heures de pleurs et de fatigue dont elle avait fini par s'endormir. Assise dans la même position que tout à l'heure, elle chantonnait et jouait avec le bracelet que l'avait donné sa mère depuis sa tendre enfance pour la protéger du mal et des mauvais esprits.
Elle repensait à tout à l'heure et de ce qu'elle avait appris et d'un coup la peur s'empara d'elle. Bintou avait peur, peur d'être seule dans un monde qu'elle ne connaissait pas avec des personnes totalement inconnue pour elle, où il n'y aurait pas sa mère mais un père qu'elle n'avait jamais vu le visage. Déjà qu'ici Bintou s'est toujours sentit seule, personnes n'osait l'approcher comme la peste. Peut être parce qu'elle avait étudié ? Ce que les habitants du village trouvait complètement inutile. Bintou avait un rêve: pourvoir visiter tous ces grands lieux qu'elle trouvait dans les livres, toucher et utiliser ces objets qui étaient encore inconnus mais fascinants pour elle avec sa mère qu'elle aimait tant et ça malgré sa peur.
Bintou se releva et sortit de la chambre après avoir longuement réfléchi. Elle trouva sa mère
Endormie sur la natte, s'abaissa à ses côtés et posa un bisou sur son front. Elle regarda par la petite fenêtre du salon et vit qu'il faisait nuit.
Bintou s'assit au près de sa mère mais face à la fenêtre et observa les étoiles. Cette nuit elle avait pris sa décision. Une décision qui changerait à jamais sa vie, mais quoi qu'il arriverait elle savait qu'elle l'avait
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