SI JE SAVAIS
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Elle l'a accepté dans sa vie. Elle a souffert pour lui. Ses parents l'ont reniée à cause de lui. Elle a fait de lui un homme riche. Mais au final, il l'a répudiée. 😭

Chapitre 1 Chapitre 01

« Les meilleures leçons de la vie, c'est la vie elle-même qui nous les enseigne. Nous n'obtenons pas toujours ce que nous voulons. De même, nous ne sommes pas toujours là où nous souhaitons être puisque c'est la vie qui nous met où elle veut. »

Nous avons tous une histoire. Toute personne sans histoire est nulle. Même le fou a une histoire. J'ai aussi donc mon histoire. Une histoire douce-amère. Une histoire qui fait pleurer. Coupez tout et lisez-moi. Sinon tout a commencé quand j'étais encore trop jeune. Pour commencer mon récit, il me faut me présenter.

On m'appelle Grâce Vodounon. Je suis originaire du Bénin, précisément de la vallée de l'Ouémé. Je suis mère de quatre enfants dont trois filles : Trixia, Cécile et Germaine. Junior, est mon unique garçon.

Je suis née d'une famille modeste, relativement riche. Ce qui fait que mes parents et moi habitions dans une petite villa. Cette villa était faite de tout. On y trouve une petite piscine et un jardin. Mon papa s'appelle Denis et ma mère, Célestine. Papa est une personne de grande carrure. C'est un mignon gars qui avait des moustaches touffues qu'il prenait le soin de tailler à ses heures de repos.

Je ne suis pas l'aînée de ma famille. J'ai une grande sœur qu'on appelait Brigitte ; elle avait vingt-et-un ans. J'ai aussi un grand frère qu'on appelait Vivien. Dans ma famille, la rigueur était au sommet en matière d'éducation puisqu'elle était considérée comme la base fondamentale de la réussite. Et pour m'en passer, je me méfiais beaucoup. Malgré ma méfiance, j'ai fini par avoir de gros ennuis. Je l'avoue sans honte parce que j'en ai beaucoup souffert.

Comment était arrivée cette tragédie qui a presque changé toutes les séquences de ma vie ?

J'ai du mal à la raconter. Pourtant, c'est ce que je compte faire. Raconter mon histoire en quelques lignes à mes jeunes sœurs afin qu'elles fassent très attention avec les hommes car, tous les hommes ne sont pas sérieux. Au début des relations, nous les trouvons gentils mais au fil du temps, ils se métamorphosent et ne se souviennent plus de leurs précieuses promesses qu'ils nous avaient faites.

Alors chères sœurs, cette histoire vous concerne ; vous devriez la lire rigoureusement. Cette épreuve ne m'avait pas été facile, chers lecteurs. J'étais encore adolescente et innocente lorsque tout a commencé ; lorsque le ciel est tombé sur ma tête.

En effet, c'était lorsque j'étais en classe de quatrième.

Un jour, à la sortie de mes cours de midi, mes camarades et moi nous mîmes dans les ruelles pour regagner nos maisons respectives en périphérie de la ville quand tout à coup, j'entendis quelqu'un siffler dans mon dos. Ne sachant à qui s'adressait l'auteur du sifflet, j'en fis mine de n'avoir rien entendu. Et d'ailleurs, je n'étais pas la seule à marcher dans la rue ; et aussi, je n'étais ni poule ni pintade pour répondre à ce genre d'appel dont j'ignorais l'auteur. Je considérai le sifflet comme un appel adressé à quelqu'un d'autre.

Au bout de quelques secondes, les sifflements s'intensifiaient. Toujours était-il que je ne calculais pas la voix de l'inconnu.

Tout à coup, Vanessa, ma copine de classe avec qui j'acheminais tourna la tête en arrière et l'intéressé lui fit comprendre d'un signe de la main que ce n'était pas à elle qu'était destiné l'appel mais plutôt à moi.

– S'il te plaît Grâce, quelqu'un t'appelle derrière, me dit ma copine.

– Oh Vanessa, ne lui prête aucune attention ; presse les pas on va vite disparaître d'ici, lui répondis-je sans regarder derrière.

– Non mais Grâce, essaie de répondre tout au moins à son appel ; peut-être qu'il voudrait te dire quelque chose !

– Vanessa, peux-tu essayer de lui faire mine ? Ou si ça te chante, tu pourrais lui répondre à ma place, lui répliquai-je, énervée.

– Comment tu peux dire ça ? Quand tu me regardes, est-ce que mes seins se sont déjà développés comme les tiens ? hasarda-t-elle.

– Putain de merde ! Vanessa, ne m'énerve pas davantage cette après-midi, d'accord ? Et de grâce, évite surtout de me provoquer.

Me sentant déjà en colère, ma copine ne pipa plus mot.

– Et si ce que tu as sur la poitrine ne sont pas les seins, sont-ce alors des citrons ? ajoutai-je.

Pendant que Vanessa et moi étions en train de nous mordre la langue, le siffleur s'empressa et nous rattrapa. Arrivé à notre hauteur, il nous sourit et nous montra ses jolies dents. Ma copine et moi échangeâmes entre nous un regard innocent.

– Bonjour mademoiselle, commença-t-il tout en me fixant du regard ; vas-tu me dire que tu n'entendais pas ma voix depuis ? m'écria-t-il comme si nous étions familiers ou qu'on se connaissait depuis des lustres.

– Je suis désolée ! exclamai-je, inquiète.

L'homme me fixait toujours du regard sans s'en détacher.

– En fait, j'étais un peu pressée parce que j'ai un autre cours tout à l'heure à quatorze heures, continuai-je avec tristesse.

– Cela voudra dire que c'est la raison pour laquelle tu m'avais ignoré tout ce temps ? Et si je te donnais un coup de marteau sur la tête, que vas-tu dire ? me cria-t-il d'une voix perçante.

Je pris peur et commençai à grelotter telle une poule mouillée par une forte pluie.

Comment peut-il me donner un coup de marteau sur la tête ? Y-a-t-il encore des méchants de l'époque de Jésus-Christ sur cette terre ? songeai-je.

Ma copine, quant à elle, était pâle, calme, silencieuse et me regardait. C'est alors qu'une pensée me hanta l'esprit et me chuchota de lui présenter mes excuses afin qu'il nous laisse passer.

– S'il vous plaît, ne me donnez pas de coup de machette sur la tête je vous en prie. Ma tête n'est pas assez dure pour supporter ce coup. Elle pourrait se fendre en deux, lui répondis-je en m'inclinant.

En fait, lorsque j'étais encore très jeune, j'avais beaucoup peur. Je n'aimais pas qu'on me fasse du mal. Et c'est surtout la raison pour laquelle, à l'école, je ne me querellais jamais.

– Bien, reprit-il après m'avoir longuement observée ; on dirait que tu en sais déjà quelque chose de la raison pour laquelle je t'appelais et c'est pourquoi tu ne t'arrêtais pas, continua-t-il cette fois d'un ton un peu rassurant.

– Non, je n'en sais absolument rien ! lui répondis-je, sérieuse.

– Arrête de nier ! Sûrement que tu le savais, et c'est la raison pour laquelle tu faisais le paon. D'ailleurs, dis à ta copine de partir.

– Partir ? Elle ne peut pas. Elle est ma sœur et jamais elle ne peut rentrer à la maison sans moi sinon, on sera toutes les deux punies, lui mentis-je.

– Ok, tu fais quelle classe ?

– Je fais la sixième, lui mentis-je de nouveau.

– Pour qui me prends-tu ? Pour une personne née de la dernière saison ou pour un buveur de thé ? commença-t-il par me gronder.

Mon Dieu ! Mais, d'où était sorti cet imbécile pour me faire si peur ? Pour qui se prend-t-il ? Et si je criais au secours, me laissera-t-il passer ?

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