Le dernier péril: La quête de la Morge

Le dernier péril: La quête de la Morge

promotion

5.0
avis
178
Vues
75
Chapitres

Alors que la paix est revenue depuis peu sur les territoires de Bel'Yan, les rumeurs d'une menace bruissent à nouveau. Pourtant, qu'ils soient humains, elfes, nains, mages ou autres peuples libres, les alliés d'hier s'observent désormais avec méfiance et animosité. Lancés sur les chemins dans l'espoir de refonder une coalition, le capitaine Falkor et son élève de sang royal constatent que le danger qui guette les territoires est bien plus grand que tout ce qu'ils avaient pu imaginer. L'aboutissement de leur quête, ponctuée de rencontres, d'affrontements et de révélations, pourrait bien être aussi celui de leur monde. À PROPOS DE L'AUTEUR Entre 2012 et 2017, Pierre Duval a publié son premier roman et son premier recueil de nouvelles. Cet ouvrage naît de sa volonté de développer des personnages plus adultes dans un monde faisant appel à plusieurs codes classiques de la fantasy.

Chapitre 1 No.1

Prologue

Enclave des mages Uduz-di, nord de Bel'Yan

L'homme drapé dans une longue robe qui s'étale à ses pieds retient son souffle. Des eaux aux reflets divers débordent jusqu'au sol depuis les multiples fontaines présentes dans la pièce. Pataugeant dans ces flots, l'homme passe d'une vasque à l'autre dans un état d'excitation évident, alors que son corps entier paraît épuisé.

Il boitille et doit prendre appui sur un long bâton ondulé pour se déplacer. Étonnamment, celui-ci semble ondoyer entre ses doigts, le bois bleuté dans lequel il est taillé se parant de délicates teintes cristallines.

Soudain, le mage s'approche du bassin dissimulé derrière un escalier en colimaçon et y plonge une main tremblante.

Voilà, c'est ça ! J'ai trouvé ! s'écrie-t-il au bout de quelques instants en fixant l'étrange symbole qui vient de s'inscrire à l'intérieur de sa paume tremblante.

L'homme retire le capuchon de sa robe et s'empresse de quitter la salle circulaire saturée d'humidité, pour gagner la bibliothèque à l'étage inférieur du manoir.

*

Plus tard, éreinté mais empli par la satisfaction du devoir enfin accompli, le mage se perd dans la contemplation des eaux topaze du lac qui s'étend au pied de son domaine. Il est soudain alerté par des bruits de course dans l'escalier étroit qui monte jusqu'au sommet de la tour. Il ne cache pas sa surprise en voyant débouler un de ses apprentis sur le parapet exigu où il a trouvé refuge, après l'intense activité de ces dernières heures.

Jodim ?! Tu sais que l'accès de la tour est interdit aux Novices. Que fais-tu là ?

Veuillez me pardonner, Maître, bredouille le disciple. Mais... Nous venons de recevoir un message de Perluis depuis son poste de vigie. Des elfes approchent du manoir.

Très bien. Et alors ?

C'est que... Excusez-moi, Maître, je me suis mal fait comprendre. Il s'agit... d'elfes noirs ! Menés par des sorciers de l'Ombre...

Mais... C'est impossible ! Comment auraient-ils pu franchir nos protections sans que nous nous en apercevions ? À moins que...

Le mage se précipite sans prendre la peine d'achever sa phrase. Vite, à la bibliothèque, s'exhorte-t-il alors que la troupe évoquée par son disciple est déjà en vue au bout de la langue de terre qui relie la presqu'île du manoir aux forêts de la berge. En un rien de temps, les premiers elfes atteignent la porte de la demeure, qu'un sorcier Noir ne tarde pas à faire voler en éclat en y projetant une boule de feu.

Aussitôt, le chaos envahit la maison. Des luttes acharnées opposent les occupants du manoir aux sbires de l'Ombre. Bien que rompus à une magie de combat, les fidèles du mage sont rapidement refoulés vers les escaliers face à la puissance de feu de leurs adversaires. Les elfes noirs virevoltent en décochant leurs traits mortels, tandis que les sorciers drapés dans leurs toges sombres annihilent les sorts que tentent de leur envoyer en riposte les défenseurs du manoir.

De terribles corps à corps se déploient le long des marches, où les dagues des elfes font couler le sang. Ce n'est qu'au premier étage que les adeptes de l'eau parviennent à opposer une résistance efficace à leurs agresseurs. Sorts et contre-sorts s'échangent à un rythme effréné, impactant les murs, pulvérisant les portes, brisant les fenêtres. Plusieurs elfes sont mis hors d'état de nuire, mais le nombre de défenseurs ne cesse de s'amenuiser, inexorablement. Les compagnons du mage tombent les uns après les autres dans ce combat inégal.

Dans la bibliothèque, le mage semble parler tout seul, penché sur son bureau. Devant lui scintille une aigue-marine ornée de runes et sertie dans un écrin végétal. L'éclat oscillant qui se reflète sur le visage du mage lui confère un teint plus harassé encore.

Je sais comment Lesupprimer définitivement, exprime-t-il d'un ton où l'impatience le dispute à l'excitation. Tout est prêt, mais nous sommes en train de subir une intrusion et je doute de pouvoir aller au terme moi-même. J'ai pris mes dispositions pour éviter que de mauvaises mains ne s'en emparent. Tu es un des rares en qui je puis avoir confiance. Si quelqu'un devait reprendre cette quête après moi, je sais que tu sauras le guider. Tu feras en sorte qu'il trouve ce dont je t'ai parlé. Je suis cert... Attends, je crois que... Malédiction !

L'explosion qui réduit en miettes la porte de la bibliothèque propulse le mage contre le mur derrière lui. L'aigue-marine vole et glisse sous une étagère, inerte. Le sorcier tout de noir vêtu qui se présente dans l'encadrement de la porte projette sans attendre des dizaines de billes enflammées vers le mage. Ce dernier les dévie à l'aide d'un mur d'eau ; en ricochant, certaines finissent de se consumer au milieu des rayonnages, enflammant les ouvrages qui y sont disposés.

Raffermissant sa prise sur son bâton de magie, le maître des lieux riposte en propulsant vers son ennemi des glaçons tranchants comme des rasoirs, avant de projeter un jet de vapeur d'eau surchauffée à son visage. L'homme en noir hurle de douleur et le mage profite de l'aveuglement de son adversaire pour l'assommer à l'aide d'un bloc de glace surgi du bout de son bâton.

Il enjambe le corps inconscient du sorcier et se précipite dans le couloir afin d'apporter du soutien à ses camarades qui continuent de s'y battre. Ces derniers ne sont plus qu'une poignée, alors même que les assaillants continuent de les harceler de toutes parts. Le mage abat un elfe noir au moment où celui-ci s'apprêtait à achever de sa dague le dénommé Jodim. Mais trois autres elfes lui succèdent aussitôt et le corps du Novice est transpercé de flèches.

Le mage contemple avec horreur l'empennage rouge sang des projectiles plantés dans le corps de son disciple. En relevant la tête, il constate qu'il est le dernier occupant du manoir encore en vie. Une dizaine d'elfes noirs et trois sorciers lui font face, les yeux brillants d'une joie malsaine.

Avec une ultime pensée pour tout le travail accompli ces dernières années, le mage remet en place le capuchon de sa robe avant de se redresser lentement de toute sa stature. Un sourire se fige sur son visage au moment où le dernier souffle de vie franchit ses lèvres, son corps criblé d'impacts s'effondrant sur le sol en pierre.

*

À quelques lieues de là, haut dans les cieux, un hippocampe ailé s'éloigne à vive allure de la demeure ravagée. La créature tient dans le repli de sa queue l'accomplissement des années de recherches de feu son maître, et l'espoir des peuples libres de Bel'Yan.

Continuer

Autres livres par promotion

Voir plus

Inspirés de vos vus

L'alpha brisé , le retour de celle qu'il a trahie

L'alpha brisé , le retour de celle qu'il a trahie

K-H
3.5

Résumé « Rompons ce lien maudit et libérons-nous mutuellement. Ainsi, Claire pourra enfin endosser le rôle de ta Luna. » La voix d'Addison vibrait d'une colère qui brûlait jusque dans sa poitrine, son souffle haché secouant tout son corps. Zion, lui, se figea, les mâchoires serrées. « Crois-tu vraiment pouvoir t'échapper ? » Son regard s'assombrit, virant à une teinte dorée inquiétante, reflet du loup qui grondait au plus profond de lui. Sans lui laisser la moindre échappatoire, il l'encercla de ses bras, l'arracha à l'embrasure de la porte et l'entraîna dans leurs appartements. Là, il lui imposa sa présence avec une intensité implacable, la retenant contre lui comme s'il voulait effacer par la force toute possibilité de séparation, jusqu'à ce que le temps perde sa mesure. Le lendemain, puis le surlendemain, il ne relâcha pas son étreinte. Et quand enfin il rompit le silence, ce fut d'une voix rauque, presque un murmure menaçant : « Si je dois t'attacher pour t'empêcher de fuir, je le ferai. Quand j'en aurai terminé, tu ne pourras même plus te tenir debout. » Le ton, dur et brûlant, ne laissait place à aucun doute : l'instinct primal de l'Alpha avait pris le dessus. Ils ne s'étaient jamais réellement écoutés. Entre eux, les incompréhensions s'étaient accumulées, bâtissant un mur qu'aucun ne prenait la peine d'abattre. Aveuglé par un orgueil âpre et par une rancune nourrie de suppositions, Zion n'avait jamais cherché à se justifier. Il voulait la voir payer pour ce qu'il croyait être une trahison, ignorant que cette vengeance lui coûterait bien plus qu'il ne pouvait supporter. Addison, lasse d'attendre qu'il dépose les armes de sa colère, avait fini par comprendre qu'elle devrait partir pour survivre. Quand elle s'évapora de son univers, tout vacilla. Zion perdit pied, incapable de supporter l'absence. Il fit trembler les fondations de sa propre meute, prêt à briser quiconque s'était interposé entre elle et lui. Mais il découvrit trop tard l'ampleur de sa faute : Addison avait disparu au-delà de toute piste. Et, plus cruel encore, il n'avait jamais pu lui révéler la vérité - l'enfant que portait l'autre femme n'était pas de lui. Avouer ce secret aurait signifié offenser quelqu'un que nul n'osait défier : cette femme appartenait à un cercle où la moindre offense se payait de sang. Alors, pour protéger Addison d'une condamnation certaine, il l'avait éloignée... en lui infligeant la blessure la plus profonde. Son orgueil avait tout dévasté. Plus encore que la mort de son père, l'ancien Alpha, ce geste resta la blessure qu'il ne put jamais refermer. Mais la Déesse de la Lune ne l'avait pas effacé de ses desseins. Leurs routes se croisèrent de nouveau. Et ce jour-là, il la vit. Pas seule. Un garçon se tenait à ses côtés. Non... deux. Deux fils. Une brûlure de remords le transperça. Autrefois, il avait voulu la réduire à néant ; aujourd'hui, il n'aspirait plus qu'à recoller les fragments, à regagner la famille qu'il avait volontairement détruite. Mais la distance qui les séparait s'était creusée comme un abîme infranchissable. Elle n'était plus cette femme qu'il pouvait convoquer d'un mot ou retenir d'une main. Pouvait-il encore espérer réparer l'irréparable ? Ou Addison tournerait-elle le dos à ses regrets pour accepter l'union imposée par son père, le Roi Alpha ? Cette union-là n'était pas un simple arrangement : elle ferait d'elle la première femme à régner seule sur un trône d'Alpha dans toute l'histoire.

Ma sœur m'a volé mon compagnon, et je l'ai laissé faire

Ma sœur m'a volé mon compagnon, et je l'ai laissé faire

PageProfit Studio
5.0

« Ma sœur menace de prendre mon compagnon. Et je la laisse le garder. » Née sans louve, Séraphina est la honte de sa meute-jusqu'à ce qu'une nuit d'ivresse la laisse enceinte et mariée à Kieran, l'Alpha impitoyable qui n'a jamais voulu d'elle. Mais leur mariage d'une décennie n'était pas un conte de fées. Pendant dix ans, elle a enduré l'humiliation : pas de titre de Luna. Pas de marque de lien. Seulement des draps froids et des regards encore plus glacials. Lorsque sa sœur parfaite est revenue, Kieran a demandé le divorce le soir même. Et sa famille était ravie de voir son mariage brisé. Séraphina n'a pas combattu mais est partie en silence. Cependant, lorsque le danger a frappé, des vérités choquantes ont émergé : ☽ Cette nuit-là n'était pas un accident ☽ Son « défaut » est en réalité un don rare ☽ Et maintenant, chaque Alpha-inclus son ex-mari-voudra la revendiquer Tant pis, elle en a assez d'être possédée. *** Le grondement de Kieran vibrait à travers mes os alors qu'il me plaquait contre le mur. Sa chaleur transperçait les épaisseurs de tissu. « Tu penses que partir est aussi simple, Séraphina ? » Ses dents effleurèrent la peau intacte de ma gorge. « Tu es à moi. » Une paume brûlante glissa le long de ma cuisse. « Personne d'autre ne te touchera jamais. » « Tu as eu dix ans pour me revendiquer, Alpha. » Je découvris mes dents en un sourire. « C'est drôle comme tu te rappelles que je suis à toi... seulement quand je m'éloigne. »

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre