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Ghosts - Tome 1 : La sélection

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Chapitres

Et s'il existait une entitĂ© supĂ©rieure Ă  nous ? Une entitĂ© supĂ©rieure Ă  l'Homme, un ĂȘtre qui rĂ©flĂ©chit et agit mieux qu'un simple humain ne le ferait. Dans cet univers dans lequel vous allez plonger, ces entitĂ©s existent bel et bien. Il s'agit du peuple de L'Agence. Suivez ici les aventures du jeune Ayden dont le rĂȘve absolu est d'intĂ©grer cette sociĂ©tĂ©. Pour cela, il devra passer par une rude Ă©preuve appelĂ©e la sĂ©lection. Au cours de celle-ci, rien ne se passera comme prĂ©vu, car c'est Ă  ce moment que sa vie basculera. Que se passera-t-il ? Ayden arrivera-t-il Ă  ses fins ? Trouvez des rĂ©ponses et bien plus au fil des pages. À PROPOS DE L'AUTEUR La lecture reprĂ©sente pour David Allou-Tognan le meilleur passe-temps. Selon lui, quand on lit, l'esprit se dĂ©tache du corps et voyage au point de prendre part Ă  l'histoire. C'est dans l'optique de partager ce sentiment qu'il a Ă©crit ce livre. Il a voulu ainsi crĂ©er son propre univers oĂč les lecteurs pourront voyager Ă  leur tour.

Chapitre 1 No.1

Partie I La sélection

Chapitre 1L'Ăźlot

« L'Homme croit tout connaĂźtre. L'Homme croit ĂȘtre l'entitĂ© la plus puissante sur Terre. Il chasse et il tue, parfois mĂȘme parmi les siens. Chaque jour, il enlaidit ce monde qu'il abrite encore plus. Pourtant, l'Homme ne s'arrĂȘte pas, parce que ce monde lui appartient. Toutes terres, vĂ©gĂ©tations et tous les autres ĂȘtres vivants qui comblent ce monde lui appartiennent.

Cependant, ce que l'Homme ne sait pas, c'est qu'il n'est pas tout-puissant, il existe une entité supérieure à lui. Quelque chose qu'il n'arrivera jamais à surpasser ni comprendre. Une entité qui restera à jamais infiniment plus puissante que lui, quels que soient ses efforts pour l'égaler, il n'y arrivera jamais.

Et c'est ce que vous ĂȘtes amenĂ©s Ă  devenir : des surhommes. »

Je m'appelle Ayden. J'habitais l'Ăźlot, un endroit qui n'apparaissait sur aucune carte, un endroit parfaitement introuvable coupĂ© du reste du monde. C'Ă©tait lĂ  que j'ai grandi avec plusieurs enfants comme moi. Les enfants comme moi... ceux que ce monde avait choisi de rejeter. Nous n'avons nulle place ailleurs, l'Ăźlot Ă©tait le seul endroit oĂč nous pouvions vivre en paix.

M. Raimer nous faisait encore un de ses cours sur l'Homme.

Les surhommes dont M. Raimer parlait étaient les agents ou plus particuliÚrement le peuple de L'Agence. Une population qui vivait sous terre ou dans les airs, leur technologie les rendait totalement invisibles et imprévisibles. Cette organisation avait pour but de protéger les habitants de la surface. Pourquoi ? On ne nous l'a jamais vraiment révélé. Ils avaient plus d'une :

- Centaine de siÚcles d'avance sur le peuple du dessus, avança M. Raimer.

« Le peuple du dessus », c'était comme ça qu'eux, les agents, ils appelaient les Hommes qui vivaient à la surface. L'ßlot était bien sûr une création de L'Agence. Leur but était d'engranger le plus d'agents en recueillant les enfants les plus rejetés de ce monde, les fantÎmes comme j'aime le dire.

En une vie, trĂšs peu de gens arrivent Ă  marquer leur histoire. On dit de ceux qui y arrivent que ce sont des personnes spĂ©ciales. Ils ont forcĂ©ment tous un passĂ© spectaculaire, des prĂ©dispositions et surtout une bonne Ă©toile. Et puis, il y a ceux qui en une vie n'accomplissent rien, ils ne marquent personnes et n'excellent en rien de particulier. Pourtant, ces personnes dites « normales » ont de quoi se rattacher : une famille. Moi je ne me trouvais dans aucune de ces deux catĂ©gories, je n'Ă©tais qu'un fantĂŽme. Un ĂȘtre qui peut voir le jour mais qui en une existence ne se fera remarquer par personne, un ĂȘtre qui meurt sans identitĂ©, sans famille, sans ambition, sans aucun rĂȘve.

C'est ce que nous Ă©tions, on m'a racontĂ© que j'ai Ă©tĂ© recueilli par un agent anonyme. Je devais ĂȘtre bien trop jeune pour m'en souvenir. L'agent qui m'avait laissĂ© aux portes de l'Ăźlot avait dĂ©posĂ© dans mon berceau un petit anneau en bois que je portais dĂ©sormais tout le temps.

Je n'Ă©tais pas quelqu'un de trĂšs sociable mais j'avais bien un ami : il s'appelait Franck Jayme Butler. Il y avait dĂ©jĂ  un garçon qui s'appelait Franck et comme Jay prĂ©fĂ©rait son deuxiĂšme prĂ©nom il avait dĂ©cidĂ© lui-mĂȘme d'en faire son premier prĂ©nom. Tout ce que je savais c'Ă©tait qu'apparemment il Ă©tait le fils d'un couple d'agents. Les deux Ă©taient morts au combat, Jay n'avait alors qu'un an. Ils Ă©taient une centaine d'enfants dans le mĂȘme cas que lui. Tous ont Ă©tĂ© reconduits dans un Ăźlot.

Jay avait les cheveux blonds, coupĂ©s courts, les yeux d'une couleur rare : bleu avec une teinte de rouge, la plupart du temps il portait un jogging bleu de Chelsea et une casquette du mĂȘme club : c'Ă©tait un grand fan.

Sur l'Ăźlot, il y avait une tĂ©lĂ©vision, c'Ă©tait le seul lien qui nous maintenait avec le reste du monde. J'y regardais surtout les chaĂźnes d'informations pour en savoir plus sur le monde extĂ©rieur mais mon temps sur la tĂ©lĂ© Ă©tait trĂšs limitĂ©, Ă©tant donnĂ© que tout le monde voulait regarder quelque chose de diffĂ©rent. Les agents ont alors Ă©tabli un programme et le samedi c'Ă©tait au tour des fans de foot. Jay ne ratait ce rendez-vous pour rien au monde. Je me souviens encore du jour oĂč il a failli devenir fou parce qu'on lui avait interdit de voir un match de son Ă©quipe favorite.

Nous avions tout de mĂȘme le droit de choisir notre style vestimentaire, je ne savais pas si c'Ă©tait grĂące Ă  leur technologie ou due au fait qu'ils Ă©taient extrĂȘmement riches mais nous avions tout ce que nous voulions tant que nous respections leurs rĂšgles.

Oui, ils Ă©taient riches mais selon moi, ils dĂ©pensaient leur argent de façon idiote. Par exemple, les douches Ă©taient dĂ©labrĂ©es, certaines ne marchaient mĂȘme pas et il n'y avait pratiquement jamais d'eau chaude. Pourtant, ils n'ont jamais rien fait pour amĂ©liorer leur Ă©tat, leur gĂ©nĂ©rositĂ© Ă©tait assez contradictoire, ils pouvaient nous donner tout ou rien.

L'Ăźle Ă©tait particuliĂšrement petite. Ils y avaient quatre bĂątiments entourĂ©s d'une vaste forĂȘt. Le bĂątiment des filles et celui des garçons, la cafĂ©tĂ©ria et enfin la bibliothĂšque. Nous faisions rarement cour dans une salle, la plupart du temps c'Ă©tait de la pratique. Histoire des armes, maniement, utilisation des gadgets voilĂ  Ă  peu prĂšs Ă  quoi ressemblaient nos cours. Il n'y avait aucun enfant de plus de 15 ans et les plus petits avaient entre 2 et 4 ans. Pour ce qui Ă©tait des nouveau-nĂ©s, il Ă©tait rare d'en avoir mais ça arrivait. Je vous rassure on ne nous a pas appris Ă  tenir une arme Ă  2 ans. Nous Ă©tions tous rĂ©partis par classe d'Ăąge.

Ces cours étaient soit gérés par les agents qui tenaient l'ßlot ou par d'autres agents qui venaient de temps en temps sur l'ßle pour faire office d'intervenants.

Cette semaine-là, l'intervenant en question était le commandant Fruglass. Il faisait partie des agents qui venaient souvent ici. C'était un homme assez costaud, de grande taille et avec de larges épaules. Son visage était marqué par de fortes rides bien qu'il ne fût ùgé de seulement 44 ans. Il avait de petits yeux et une bouche qu'on voyait à peine à cause de son immense barbe noire. J'ai remarqué que ses cours avaient pour but de faire de nous de bons petits citoyens, il voulait nous faire adhérer à la physionomie de L'Agence dÚs le plus jeune ùge.

Mais aujourd'hui, c'était différent. Nous étions tous assis en tailleur dans un coin du jardin, écoutant attentivement les paroles du commandant Fruglass.

- Qui peut me dire Ă  quoi sert la puce ? demanda-t-il.

Personne n'osa lui rĂ©pondre, comme d'habitude. J'ai jetĂ© un rapide coup d'Ɠil Ă  la sphĂšre mĂ©tallique greffĂ©e au creux de ma main droite, puis j'ai levĂ© ma main pour demander la parole. Il s'est empressĂ© de m'interroger avant que je ne change d'avis :

- À pouvoir accĂ©der Ă  tout site de L'Agence, dis-je sereinement.

Mes principales connaissances de L'Agence je les tirais du seul livre de la bibliothÚque qui en parlait. L'intitulé était : Qu'est-ce que L'Agence ?Ce n'était pas grand-chose, mais au moins ça me permettait de lever le pied lorsque les autres étudiaient quelque chose que je connaissais déjà.

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