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Chapitre 1 No.1

1

Anna

La tête penchée de côté, presque collée au hublot de l'avion, je rêvasse. Indifférente aux autres passagers, dans ma bulle, comme je sais si bien m'y réfugier, je ne cesse de laisser tourner et retourner les images de ma vie. Une tranche de vie qui me hante depuis plusieurs mois déjà.

Je soupire discrètement puis je ferme les yeux mais cela ne fait que renforcer les images qui inlassablement tourbillonnent dans ma tête. Un mariage qui sombre peu à peu dans les reproches, une trahison et un divorce...

Voilà en une seule phrase ce qui résume parfaitement la situation et tout cela au cours d'une seule année !

Perdue dans un abîme de confusion, de honte et de tristesse, je me suis réfugiée dans le travail et contre toute attente cela m'a permis de faire une formidable rencontre avec l'humanitaire.

Eh oui, je vole vers l'Afrique, vers le Nigéria plus précisément où je vais exercer dans une mission humanitaire mon métier d'infirmière.

Je souris, un petit sourire très discret certes mais qui me fait du bien car au fond de moi je suis fière de ma décision professionnelle. Je vais soigner des vies, rassurer, partager, me rendre utile et cela à des milliers de kilomètres de chez moi. Ce n'est pas rien !

Je me redresse, totalement réveillée maintenant.

Je me sens excitée par ce projet ; j'ai hâte d'arriver à la mission pour rencontrer mes collègues sur place. Je défroisse machinalement mon pantalon en denim vert kaki et mon twinset rose pâle. Je consulte ma montre et constate avec soulagement que mon vol prend fin dans moins d'une demi-heure.

Nigéria me voilà !

Je prends mon petit miroir de poche et croise mon regard impatient. Mes yeux verts brillent avec la luminosité du hublot et mes cheveux châtain foncé qui tombent en masse souple sur mes épaules prennent une teinte acajou sous le reflet de la lumière de ce milieu d'après-midi.

« Je suis si pâle », me dis-je.

Je ne peux résister à la tentation de me faire une légère grimace. Ma frange cache en grande partie mon front mais laisse entrevoir des sourcils à la coupe impeccable qui se froncent spontanément. C'est vrai que j'ai perdu beaucoup de poids cette année. Je suis « menue et pâlichonne » comme diraient mes parents. Heureusement, avant de partir ma tante Isa a insisté pour m'offrir une journée de soin complet en institut de beauté.

Je dois bien l'avouer, cela m'a fait un bien fou que l'on prenne soin de moi...

En descendant de l'avion, la chaleur et l'air étouffant me prennent au visage, aussi je me dirige vers l'aéroport climatisé de Lagos pour récupérer ma valise avec soulagement. Pendant que je visse une casquette kaki sur ma tête, je jette un coup d'œil angoissé dans la foule pour essayer de repérer une pancarte ou une personne avec le logo de notre association nommée TOGETHER.

Je repère assez vite mon nom inscrit en lettres capitales sur une pancarte blanche : « Anna Selnes ». Rassurée, je fais un petit signe de la main à la jolie jeune femme rousse qui la tient me sentant beaucoup plus détendue tout à coup.

Celle-ci s'avance rapidement vers moi avec un large sourire sincère :

- Bonjour, je suis Sue.

Elle a un adorable accent anglais, son épaisse chevelure rousse me fait penser qu'elle a peut-être des origines irlandaises. Elle m'embrasse très naturellement sur les deux joues puis se met à papoter gaiement en posant plusieurs questions :

- Le vol s'est bien passé ? Tu n'as pas trop chaud ? Tu viens d'où ?

Je la suis, complètement abasourdie par son débit verbal. Pourtant, très vite sa gaieté et son dynamisme me réjouissent et je réponds de bonne grâce à ses questions. Je crois que l'on peut parler d'un coup de foudre amical !

- Je vais t'emmener d'abord à l'hôpital construit par l'association, m'explique-t-elle ensuite avec enthousiasme. Tu vas voir, il est vraiment bien organisé !

- Il est situé loin de la pension ?

- Une dizaine de minutes en voiture. C'est très pratique quand le personnel de garde a besoin de renfort.

J'opine de la tête en essayant d'imaginer l'hôpital où je vais travailler pendant plusieurs mois.

Nous roulons pendant une bonne heure dans la direction de Lekki, ville située à l'Est de Lagos. La circulation est très dense ce qui interrompt momentanément le discours de ma jeune amie concentrée sur sa conduite.

Je regarde tout autour de moi, effarée par le nombre de véhicules et par les larges voies bétonnées qui traversent le pays. Puis des petits chemins poussiéreux font suite aux routes plus modernes. Le paysage change au fur et à mesure que nous nous approchons du petit village où s'est installée notre association. Il s'appelle Soko ; Sue m'explique qu'il s'agit d'un village de type bidonville et que la misère sociale est alarmante.

Les véhicules se font plus rares maintenant, le monospace avale les derniers kilomètres avec quelques soubresauts sur la route devenue inégale. Je réalise que je me sens déjà très heureuse d'être ici et le babillage constant de Sue me détend peu à peu.

Malgré la fatigue, c'est avec sérénité que j'arrive près d'un bâtiment orangé de plain-pied. Celui-ci me semble assez spacieux vu de l'extérieur.

L'air chaud me sidère une fois de plus en descendant du van climatisé. Je retire ma casquette en secouant mes cheveux vigoureusement puis je retrousse les manches de mon gilet en coton léger. Je me sens un peu étourdie tout à coup : manifestement mon corps a besoin de s'adapter au climat africain !

- Tu te sens bien Anna ? s'inquiète aussitôt Sue.

- Oui, je crois que la chaleur me rend un peu malade mais ça va passer.

Je lui envoie un sourire rassurant et la jeune femme retrouve immédiatement sa joie de vivre.

- Suis-moi, lance-t-elle d'un ton déterminé. Tu vas voir, tout le personnel est super sympa !

Je pénètre directement dans une vaste pièce de soins aux murs blancs où les lits sont installés à la façon d'un dortoir, la plupart protégés des regards par des pare-vues ou des rideaux en tissus.

La pièce est parcourue de plusieurs fenêtres munies de grands stores ; sur le mur du fond est installée une grande paillasse carrelée, destinée à préparer les soins.

Sue m'explique la répartition des pièces avec de grands gestes de la main :

- Tu as le coin des hommes qui prend toute la largeur de ce côté-là, et celui des femmes est situé dans l'autre partie. On a une grande pièce au fond du couloir avec du matériel radiologique, et puis un bloc opératoire derrière la porte au fond à gauche, tu vois ?

- Est-ce qu'il y a des chambres d'isolement ? demandé-je en la suivant à travers la pièce.

- Oui, nous en avons deux. Et puis il y a deux grandes pièces d'eau, juste en face de toi. Ce sont les patients qui font leur toilette habituellement, sauf s'ils sont dans l'incapacité de le faire bien sûr. Dans ce cas-là, c'est nous qui leur assurons les soins d'hygiène car nous n'avons pas d'équipe aide-soignante pour le moment.

- C'est beaucoup plus grand que ce que j'imaginais, dis-je en contemplant chaque détail de la salle de soins.

Elle me présente ensuite une partie de l'équipe qui travaille cet après-midi : deux collègues infirmières, un interne et une personne affectée à l'hygiène des locaux.

Abasourdie par le flot de paroles de Sue et ses différentes informations, je ne retiens pas les prénoms de mes futurs collègues mais leurs visages souriants et avenants me rassurent beaucoup.

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L'ACCORD

L'ACCORD

FLORAISON
5.0

Je m'appelle FOKOU Daniel, jeune homme célibataire de 34 ans sans enfants. je travaille dans un journal, plus précisément la presse écrite vous savez le genre qu'on lit le matin au bureau ou à la télé ou même dans les kiosques. Je suis assistant de la directrice générale depuis 3 ans. J'aime beaucoup mon travail ça me pasionne mais j'aimerais évoluer pourquoi pas être éditeur ou même rédaction, je fais tout pour avoir une promotion mais rien à l'horizon. Je me sens bien dans mon lieu de service mes collègues sont sympas on s'amuse super bien . Par contre la directrice, mon Dieu c'est une personne atypique je vous assure qu'elle fait peur à tout le monde. Moi même je me demande comment j'ai fais pour la supporter durant toutes ces années' cette femme terrorise pratiquement tout le monde au service. Quand elle n'est pas la nous sommes heureux on s'amuse et s'éclate mais quad elle est là l'entreprise est comme un cimetière chacun est concentré devant sa machine. Cette femme est comme une sorcière, il est impossible de savoir quand elle est heureuse ou pas d'ailleurs même je ne me rappelle pas de la dernière fois que je l'ai vu rire. En passant elle s'appelle Robyn le prénom des hommes même, son nom est difficile à prononcer du coup ça m'énerve elle est compliquée comme son nom. Elle n'est pas du pays c'est une Sud Africaine, c'est comme si elle est tombée du ciel elle est toujours seule, je n'ai jamais vu un membre de sa famille. Sérieusement elle me fait peur. Je supporte encore à cause de l'amour que je porte pour mon travail et aussi je sais qu'elle a toujours besoin de moi, elle sait qu'elle peut compter sur moi à tout moment je suis son plus proche collaborateur. Figurez vous qu'elle m'appelle souvent à 6h pour ne pas oublier de lui prendre son café ou même me demander où se trouve un dossier. C'est chiant parfois j'ai envie de lui donner un coup de poing ou même de mettre du poison dans son café. Je ne comprends pas pourquoi une femme peut être si amère, fade, aigri et ça l'a rend Vilaine or elle est bien jolie. Me voici en route qui court pour arriver au bureau, c'est un lundi si elle arrive avant moi je suis mort. Ma voiture est en panne obligé de prendre un taxi et vous savez comment le matin les embouteillages nous manque de respect. Je suis arrivé à l'entreprise, nous sommes situés au troisième niveau dans un immeuble de la ville. J'entre vite dans l'ascenseur et monte au 3e étage. Dès que j'arrive je me dirige vers la machine à café je lui prend ce qu'elle aime et je prend aussi pour moi. En me tournant je me bouscule avec un collègue et l'un des café tombe et se verse

Trop émotive - Je ne reviendrai jamais

Trop émotive - Je ne reviendrai jamais

Magic
5.0

J'étais enceinte de quatre mois, une photographe enthousiaste quant à notre avenir, participant à un brunch de bébé sophistiqué. Puis je l'ai vu, mon mari Michael, avec une autre femme, et un nouveau-né présenté comme son fils. Mon monde s'est effondré tandis qu'un torrent de trahison me submergeait, magnifié par l'affirmation méprisante de Michael, qui prétendait que j'étais simplement trop émotive. Sa maîtresse, Serena, m'a narguée, révélant que Michael avait discuté de mes complications de grossesse avec elle, puis m'a giflée, provoquant une crampe terrifiante. Michael a pris son parti, me couvrant de honte publiquement, exigeant que je quitte leur fête, alors qu'un blog mondain les présentait déjà comme une famille de carte postale. Il s'attendait à ce que je revienne, que j'accepte sa double vie, disant à ses amis que j'étais dramatique mais que je finirais toujours par revenir. L'audace, la cruauté calculée de sa tromperie et la malveillance glaçante de Serena ont nourri en moi une rage froide et dure que je peinais à reconnaître. Comment avais-je pu être si aveugle, si confiante envers l'homme qui m'avait manipulée pendant des mois tout en construisant une seconde famille ? Mais sur la moquette moelleuse de ce cabinet d'avocat, alors qu'il me tournait le dos, une nouvelle résolution, inébranlable, s'est solidifiée. Ils pensaient que j'étais brisée, jetable, facilement manipulable – une épouse raisonnable qui accepterait une séparation de façade. Ils n'avaient aucune idée que mon acceptation calme n'était pas une reddition ; c'était une stratégie, une promesse silencieuse de démanteler tout ce qui lui était cher. Je ne me laisserais pas faire ; je ne comprendrais pas ; je mettrais fin à tout cela, et je m'assurerais que leur mascarade de famille parfaite s'effondre en poussière.

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