À la veille de mon mariage, ma robe blanche flottait, promesse d'un bonheur imminent avec Thomas. J' ai senti un silence étrange dans la maison, ma mère n' était pas là où elle aurait dû. Je l'ai cherchée et j'ai entendu des murmures étouffés venant de la chambre d'amis. Poussant doucement la porte, mon sourire s'est figé. Ce n'était pas ma mère. C'était Thomas, mon fiancé, et Sophie, ma meilleure amie, enlacés dans le lit, de façon explicite. Le monde s'est arrêté, mais j'ai entendu ma mère derrière moi, un hoquet de douleur, avant de s'effondrer, son visage de cendre. « Maman ! » ai-je crié, tandis qu' elle gisait inconsciente. À l'hôpital, le médecin glacial a prononcé le verdict : « Crise cardiaque massive, reins défaillants. Nous avons besoin d'une greffe de rein, en urgence. » Sans hésiter, j'ai offert le mien, mais l' opération n' a pas suffi : « Son corps a rejeté le greffon, elle n'a pas survécu. » Antoine, le chirurgien, m'a recueillie, promettant de prendre soin de moi, me liant à sa soi-disant sollicitude. Pendant sept ans, je suis devenue Amélie Lefèvre, son épouse, branchée à une machine de dialyse. J'étais la poupée de porcelaine fragile qu'il protégeait du monde, son amour me semblait si parfait. Un jour, fouillant ses affaires, j'ai trouvé un enregistreur, j' y ai écouté une conversation datant de la nuit de l'opération. La voix d'Antoine y était anxieuse : « Le rein d'Amélie est en toi maintenant, Sophie, il fonctionne parfaitement. » Puis celle de Sophie, pleine d'une joie mauvaise : « Et sa mère ? Tu es sûre qu'elle... » Antoine l' avait interrompue, d'une voix dure : « Catherine était déjà condamnée, c'était la seule solution pour te sauver toi, ma petite sœur. » « Petite sœur. » Ce détail, il avait « oublié » de me le mentionner. Mon rein n'avait jamais été pour ma mère. Il battait dans le corps de celle qui avait détruit ma vie. Et ma mère n'avait jamais rejeté de greffon. Antoine l'avait sacrifiée, la laissant mourir intentionnellement. La rage m'a submergée, sept ans d'enfer pour un mensonge abject. Quand il est rentré, j'ai joué mon rôle, celui de la femme fragile et obéissante, testant sa réaction. « Cette machine... je n'en peux plus, je suis si fatiguée. Pourrions-nous chercher un autre donneur ? » Son visage s'est assombri, une lueur de panique dans ses yeux : « Non, Amélie, c' est trop risqué. Je ne peux pas te perdre. » J' ai compris : il ne pouvait pas me perdre, car mon existence était la garantie de son impunité. Dans ses bras, une pensée glaçante tournait dans mon esprit : « Je vais vous détruire, toi et Sophie. »
À la veille de mon mariage, ma robe blanche flottait, promesse d'un bonheur imminent avec Thomas.
J' ai senti un silence étrange dans la maison, ma mère n' était pas là où elle aurait dû.
Je l'ai cherchée et j'ai entendu des murmures étouffés venant de la chambre d'amis.
Poussant doucement la porte, mon sourire s'est figé.
Ce n'était pas ma mère. C'était Thomas, mon fiancé, et Sophie, ma meilleure amie, enlacés dans le lit, de façon explicite.
Le monde s'est arrêté, mais j'ai entendu ma mère derrière moi, un hoquet de douleur, avant de s'effondrer, son visage de cendre.
« Maman ! » ai-je crié, tandis qu' elle gisait inconsciente.
À l'hôpital, le médecin glacial a prononcé le verdict : « Crise cardiaque massive, reins défaillants. Nous avons besoin d'une greffe de rein, en urgence. »
Sans hésiter, j'ai offert le mien, mais l' opération n' a pas suffi : « Son corps a rejeté le greffon, elle n'a pas survécu. »
Antoine, le chirurgien, m'a recueillie, promettant de prendre soin de moi, me liant à sa soi-disant sollicitude.
Pendant sept ans, je suis devenue Amélie Lefèvre, son épouse, branchée à une machine de dialyse.
J'étais la poupée de porcelaine fragile qu'il protégeait du monde, son amour me semblait si parfait.
Un jour, fouillant ses affaires, j'ai trouvé un enregistreur, j' y ai écouté une conversation datant de la nuit de l'opération.
La voix d'Antoine y était anxieuse : « Le rein d'Amélie est en toi maintenant, Sophie, il fonctionne parfaitement. »
Puis celle de Sophie, pleine d'une joie mauvaise : « Et sa mère ? Tu es sûre qu'elle... »
Antoine l' avait interrompue, d'une voix dure : « Catherine était déjà condamnée, c'était la seule solution pour te sauver toi, ma petite sœur. »
« Petite sœur. » Ce détail, il avait « oublié » de me le mentionner.
Mon rein n'avait jamais été pour ma mère. Il battait dans le corps de celle qui avait détruit ma vie.
Et ma mère n'avait jamais rejeté de greffon. Antoine l'avait sacrifiée, la laissant mourir intentionnellement.
La rage m'a submergée, sept ans d'enfer pour un mensonge abject.
Quand il est rentré, j'ai joué mon rôle, celui de la femme fragile et obéissante, testant sa réaction.
« Cette machine... je n'en peux plus, je suis si fatiguée. Pourrions-nous chercher un autre donneur ? »
Son visage s'est assombri, une lueur de panique dans ses yeux : « Non, Amélie, c' est trop risqué. Je ne peux pas te perdre. »
J' ai compris : il ne pouvait pas me perdre, car mon existence était la garantie de son impunité.
Dans ses bras, une pensée glaçante tournait dans mon esprit : « Je vais vous détruire, toi et Sophie. »
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