La Fiancée du Magnat Oliver Carrington , un magnat milliardaire, doit épouser Megan Hayes , une femme qu'il n'a jamais choisie, pour des raisons de famille et de pouvoir. Au début, leur mariage est une simple formalité, mais au fil du temps, une réelle attraction se développe entre eux. Megan se demande si cet homme froid et calculateur est capable d'aimer réellement.
Chapitre 1
Un bruit de verre brisĂ©. Pas un simple tintement, non. Un Ă©clat sec, brutal. Le genre de son qui claque comme une gifle. Ce n'est pas un accident. Pas un geste maladroit. PlutĂŽt une rĂ©action. Une rĂ©volte muette qui explose avant mĂȘme les mots.
Oliver Carrington reste impassible. Dos droit, visage fermé. Pas un frisson sur sa peau, pas un cil qui tressaille. Il contemple le désastre d'un regard froid. Comme s'il s'attendait à cette réaction. Comme si rien ne pouvait réellement l'atteindre.
En face de lui, Megan respire fort. Trop fort. La rage monte, s'accroche à sa gorge. Ses doigts tremblent encore autour de la coupe brisée. Des éclats brillent au sol. Comme les morceaux de sa vie qui viennent d'éclater sous l'impact de cette nouvelle.
- Tu te fous de moi ?
Sa voix est tranchante. Pas une once de douceur. Juste une lame acĂ©rĂ©e qui cherche Ă atteindre l'homme qui se tient lĂ , imperturbable, derriĂšre son bureau. Il ne cille mĂȘme pas. Il attend. Comme s'il la laissait se dĂ©battre dans l'inĂ©vitable.
- Je vais reformuler, reprend-elle en avançant d'un pas. Tu veux que je t'épouse ? Juste comme ça, parce que ton foutu empire familial l'exige ?
Elle le dĂ©teste dĂ©jĂ . De toutes ses forces. Cette arrogance, cette façon de traiter les autres comme des piĂšces d'un Ă©chiquier. Elle aurait pu s'y attendre. Les Carrington ne font rien sans calcul. Rien sans intĂ©rĂȘt. Mais elle espĂ©rait, au fond, que quelqu'un aurait la dĂ©cence de la prĂ©venir avant que sa vie ne soit vendue comme une action en bourse.
- Ce n'est pas une demande, Megan.
Sa voix est calme. Trop calme. Il sait. Il sait que ça la rend folle. Et ça lui plaĂźt, sans doute. Il appuie lĂ oĂč ça fait mal. Parce qu'il n'a jamais eu besoin de supplier. Il a toujours eu ce qu'il voulait.
Mais pas cette fois.
- C'est une blague, c'est ça ? Une putain de plaisanterie ?
Elle rit. Un éclat bref, sec. Presque hystérique.
- Tu crois sérieusement que je vais dire oui ?
- Tu crois sérieusement que tu as le choix ?
Le silence tombe, lourd comme un coup de marteau. Elle aurait voulu répliquer du tac au tac. L'écraser sous une réponse assassine. Mais ces mots-là ... Ces mots-là , elle ne les avait pas vus venir. Et ils la figent. Juste un instant.
Un seul instant de doute. Mais il le voit.
Oliver Carrington ne rate jamais rien.
- Ma famille a besoin de cette union, poursuit-il, détaché. Ton pÚre aussi. Tu sais ce que ça signifie.
Un vertige. Infime. Invisible. Mais à l'intérieur, tout tangue.
Il sait.
Bien sûr qu'il sait.
Elle aurait dĂ» s'en douter. Il ne parle jamais en l'air. Il a dĂ©jĂ tout prĂ©vu. Chaque option. Chaque Ă©chappatoire. Toutes condamnĂ©es avant mĂȘme qu'elle ne les envisage.
- Mon pÚre n'a rien à voir avec ça, grince-t-elle.
- Tu veux vraiment me mentir en face, Megan ?
Un frisson glacé lui mord l'échine. Parce qu'il a raison. Parce qu'il sait que la vérité est une chaßne qui l'étrangle depuis des années. Parce que refuser signifie condamner ceux qu'elle aime.
Et ça, elle ne peut pas s'y résoudre.
Elle serre les poings. S'interdit de trembler.
- Je ne veux pas de ce mariage.
- Ce n'est pas une question de vouloir.
Il a dĂ©jĂ gagnĂ©. Elle le sent. Il n'a mĂȘme pas besoin d'insister. Tout est lĂ , sous ses yeux. Il n'a pas levĂ© la voix. Il n'a pas cherchĂ© Ă la convaincre. Il a simplement Ă©noncĂ© une vĂ©ritĂ© implacable.
C'est ça, Oliver Carrington.
Un mur d'acier. Un empire bùti sur des décisions implacables.
Un homme qui n'a jamais perdu une bataille.
Et elle...
Elle n'est qu'une piĂšce de plus dans son jeu.
Megan sent la colĂšre s'accrocher Ă ses entrailles, bouffer chaque parcelle de son ĂȘtre.
- Je vais te le dire une derniĂšre fois, Oliver. Je ne suis pas une putain de transaction.
Elle s'approche. Plante ses yeux dans les siens. DĂ©fi. Rage. Un brasier prĂȘt Ă tout ravager.
Il ne recule pas. Il ne bronche pas.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
- C'est exactement ce que tu fais.
Un silence. Une lutte muette.
Puis un sourire. Infime. Fugace. Un éclat carnassier dans les prunelles d'Oliver.
- Alors prouve-moi le contraire.
Elle ouvre la bouche. S'apprĂȘte Ă lui hurler dessus. Ă le frapper. Ă l'anĂ©antir.
Mais il la prend de court.
- Ăpouse-moi... et dĂ©truis-moi si tu veux.
Un souffle lui manque.
Il vient de lui donner une arme.
Elle ne s'attendait pas à ça.
Il ne la retient pas. Il ne la supplie pas. Il ne lui impose rien. Il pose juste une évidence sur la table. Comme s'il lui disait : « Tu veux me faire payer ? Tu veux me voir perdre ? Fais-le. »
Il n'y aura pas d'échappatoire.
Il le sait.
Elle le sait.
Et maintenant, tout va commencer.Megan recule. Pas parce qu'elle a peur. Pas parce qu'elle doute. Juste parce qu'elle refuse de lui donner cette satisfaction. Celle de la voir vaciller. Celle de la voir hésiter.
Mais il a vu.
Ăvidemment qu'il a vu.
Oliver Carrington n'a jamais besoin qu'on lui dise les choses. Il les devine. Il les arrache aux silences. Il les lit dans les gestes qu'on ne contrĂŽle pas.
- Pourquoi moi ? crache-t-elle, le regard dur.
- Parce que tu es la seule qui peut tenir tĂȘte Ă un Carrington.
Une réponse qui claque comme une gifle. Il aurait pu lui parler d'alliances, de contrats, de deals entre familles. Il aurait pu évoquer son pÚre, ce qu'il lui doit, ce qu'elle pourrait perdre. Mais il ne le fait pas. Il se contente de cette phrase.
Et ça la met hors d'elle.
Parce que ça sonne presque comme un compliment.
Parce que ça la piÚge plus sûrement que n'importe quelle menace.
- C'est ça, ton argument ? Tu crois vraiment que je vais marcher ?
- Je crois que tu n'as pas le choix.
Elle se mord la joue. Fort. Trop fort. Le goût métallique du sang lui explose sur la langue.
Oliver est patient. Il ne la presse pas. Il sait qu'elle réfléchit. Qu'elle pÚse le pour et le contre. Qu'elle est déjà en train de se demander comment elle pourrait s'en sortir.
Elle serre les poings.
- TrĂšs bien.
Il ne bronche pas.
Elle aurait voulu qu'il réagisse. Qu'il laisse transparaßtre quelque chose. Mais non. Rien. Juste cette foutue maßtrise absolue.
- Mais on va mettre des rĂšgles, ajoute-t-elle.
- Je t'écoute.
Elle s'approche. Le défi brûle dans ses yeux.
- Ce mariage ne changera rien pour moi.
- Développe.
- Je garde ma vie, mon indépendance, mes choix. Tu ne t'imposes pas. Tu ne décides pas pour moi. Tu ne me touches pas.
Un silence. Un sourire en coin.
- Ăa, c'est Ă voir.
Elle serre les dents.
- Je suis sérieuse, Oliver.
- Moi aussi.
Un frisson lui court dans le dos. Pas de peur. Pas vraiment.
PlutĂŽt une certitude.
Ce mec est dangereux.
Pas parce qu'il peut la briser. Pas parce qu'il peut la détruire.
Mais parce qu'il pourrait lui plaire.
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