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Chapitre 1
Le soleil était haut dans le ciel cet après-midi-là, baignant les vastes jardins des Moreau d'une lumière douce et dorée. Léna marchait d'un pas nonchalant, savourant la tranquillité de ces lieux familiers où elle se sentait en sécurité. Elle aimait se perdre dans les allées bordées d'arbres centenaires, humer le parfum des fleurs soigneusement entretenues et sentir la fraîcheur du vent qui caressait sa peau. Mais en s'approchant du vieux pavillon en pierre au fond du domaine, quelque chose retint son attention.
Un homme se tenait là, le regard perdu vers l'horizon. Grande silhouette élancée, il semblait parfaitement à sa place, malgré l'intrusion évidente. Son costume noir contrastait avec la nature sauvage qui l'entourait, mais il dégageait une assurance qui fit frémir Léna, comme si cette propriété, son jardin secret, ne lui appartenait plus. Un mélange de curiosité et de méfiance la poussait à avancer, bien qu'une petite voix en elle lui murmurât de faire demi-tour.
En arrivant à sa hauteur, elle l'observa un instant. Il semblait imperméable à sa présence, son attention totalement captivée par les lignes des collines et les nuances des champs qui s'étendaient au loin. C'était un homme d'une trentaine d'années, aux traits marqués et aux yeux sombres, chargés d'une intensité rare.
Elle rompit finalement le silence. « Vous avez conscience que vous êtes sur une propriété privée ? »
L'homme tourna lentement la tête vers elle, comme s'il venait tout juste de réaliser qu'elle se trouvait là. Un sourire énigmatique, presque moqueur, se dessina sur ses lèvres.
« Je le sais. Mais, je dois dire que la vue ici est magnifique. » Sa voix était grave, posée, chaque mot comme pesé avec soin.
Léna plissa les yeux. « Vous n'avez pas répondu à ma question. Qui êtes-vous et pourquoi êtes-vous ici ? »
Il prit une inspiration, sans se départir de son calme. « Gabriel Beaumont. Enchanté, mademoiselle Moreau. »
Léna se raidit. Il connaissait son nom, bien sûr, mais lui, elle ne le connaissait pas, et ce mystère l'agaçait autant qu'il l'intriguait.
« Enchantée, je suppose. Mais vous n'avez toujours pas répondu à ma question. Que faites-vous ici ? »
Gabriel esquissa un sourire plus appuyé, un sourire qui ressemblait à une invitation, mais aussi à un défi. « Disons que je voulais en savoir un peu plus sur les terres des Moreau. Votre père et moi avons... quelques affaires à discuter. »
Elle n'aimait pas cette façon qu'il avait de parler par énigmes, de maintenir volontairement le flou sur ses intentions. Mais elle sentait bien qu'insister serait inutile. Il semblait déterminé à garder pour lui les raisons exactes de sa présence ici.
« Vous savez, ce serait sans doute plus simple de passer par l'entrée principale pour parler affaires avec lui, » répondit-elle avec une pointe de sarcasme.
Gabriel ne réagit pas tout de suite. Il la regarda simplement, son regard perçant et profond, comme s'il cherchait à lire en elle. « Parfois, les chemins détournés sont plus instructifs. »
Ce simple échange éveillait quelque chose de désagréable en elle, une tension sourde qu'elle n'arrivait pas à dissiper. Cet homme, avec son assurance et ses mystères, semblait prendre plaisir à la déstabiliser. Mais elle refusa de lui montrer qu'il avait réussi.
« Eh bien, j'espère que vous avez appris ce que vous étiez venu chercher, parce que vous n'avez rien à faire ici. » Ses paroles étaient fermes, mais elle sentait qu'il ne se laisserait pas impressionner aussi facilement.
Gabriel inclina légèrement la tête, un air presque amusé sur le visage. « Je crois en effet avoir trouvé ce que je cherchais. »
Puis, sans ajouter un mot de plus, il s'éloigna d'un pas tranquille, la laissant là, avec une foule de questions qui se bousculaient dans sa tête. Elle resta plantée un moment, regardant sa silhouette s'éloigner, incapable de comprendre ce qu'elle venait de vivre.
Quand elle reprit enfin ses esprits, elle se précipita vers le manoir, impatiente de trouver son père et d'obtenir des explications. Gabriel Beaumont... elle n'avait jamais entendu ce nom avant aujourd'hui, mais il ne laissait rien présager de bon.
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