Lily a été recueillie à cinq ans après avoir été trouvée dans un quartier défavorisé de Manhattan, sans souvenir de sa vie passée. Adoptée par une riche famille influente, les Blackwood, elle est loin d'être traitée comme une des leurs. Exploitée comme domestique, Lily endure humiliations et abus, rêvant d'échapper à cette vie d'esclavage moderne. Son unique soutien est Aya, une employée de maison qui devient sa seule amie. Dimitri Varlos est un puissant milliardaire, connu pour être impitoyable dans le monde des affaires. On le surnomme "le Loup solitaire" à cause de sa cruauté légendaire et de son refus de s'attacher. Marqué par des pertes personnelles et des trahisons, Dimitri croit fermement qu'il n'a pas besoin d'amour dans sa vie... jusqu'à ce qu'il croise la route de Lily. Elle est rebelle, courageuse et remet en question tout ce qu'il pense savoir sur lui-même. Mais Lily acceptera-t-elle l'idée qu'un homme aussi froid et calculateur que Dimitri puisse être son sauveur ? Et lui, pourra-t-il prouver qu'il est plus qu'un simple tyran ? Entre jalousie, rivalités et révélations troublantes sur leur passé respectif, leur relation survivra-t-elle aux épreuves ?
Chapitre 1
Les cris des sirènes tournaient en boucle dans le quartier, brisant le silence résigné des ruelles défoncées. La petite Lily, recroquevillée derrière une benne à ordures, ne bougeait pas. Sa robe déchirée pendait à moitié sur son épaule, ses pieds nus étaient couverts de saleté et de sang séché. Elle fixait un point invisible devant elle, figée comme si son corps s'était éteint pour économiser ce qui restait d'elle. Un homme en uniforme s'approcha. Il murmura quelque chose dans sa radio, avant de poser un genou à terre.
« Hé, petite. Tu m'entends ? »
Pas un mouvement. Pas un regard.
Il tendit une main hésitante vers elle, comme s'il approchait une bête sauvage. Quand il effleura son bras, elle tressaillit si violemment qu'il recula d'instinct. Une femme en tailleur surgit derrière lui.
« Qu'est-ce qu'on a là ? » demanda-t-elle, son ton aussi froid que ses escarpins vernis.
« Une gamine. Toute seule. Aucune trace des parents. »
La femme fronça les sourcils. « Bien. Appelez les services sociaux. »
La petite resta muette pendant qu'ils la hissaient dans la voiture. Le moteur démarra, emportant avec lui ce qui aurait pu être un cri, une protestation. Mais Lily ne pleurait pas. Elle n'avait plus assez de larmes.
Quand elle arriva au centre, les Blackwood étaient déjà là. Un couple parfait, en apparence. Mme Blackwood, les cheveux tirés en un chignon impeccable, fixait Lily avec une expression indéchiffrable. M. Blackwood, derrière elle, passait un appel, son téléphone plaqué contre son oreille.
« Elle a quel âge ? » demanda Mme Blackwood sans détour.
« Cinq ans, on pense », répondit l'assistante sociale. « Elle ne parle pas beaucoup. Traumatisme, probablement. »
Un sourire poli se dessina sur les lèvres de Mme Blackwood. « Parfait. Nous serions ravis de l'accueillir. »
L'assistante sociale fronça légèrement les sourcils. « Vous êtes sûrs ? C'est une lourde responsabilité. »
M. Blackwood raccrocha, agacé. « Écoutez, notre famille a toujours été un modèle de générosité. Nous sommes prêts à donner à cette enfant la chance qu'elle mérite. »
Lily, toujours figée, regardait par la fenêtre. Le soleil couchant baignait la pièce d'une lumière dorée. Si quelqu'un avait regardé de plus près, il aurait vu ses poings se serrer doucement.
Les premiers jours dans le manoir des Blackwood furent un tourbillon confus. Lily ne savait pas où poser les pieds, où poser son regard. Le manoir était immense, presque irréel. Mais l'air était glacial, et chaque pièce semblait murmurante, comme si les murs eux-mêmes étaient complices de quelque chose de sombre.
Aya, une jeune femme avec un sourire fatigué, fut la première à lui parler sans condescendance.
« Je m'appelle Aya. Tu es Lily, c'est ça ? »
Lily hocha la tête, méfiante.
Aya lui tendit une assiette. « Mange. Ils t'oublieront si tu ne fais pas de bruit, alors prends soin de toi, petite. »
Lily prit l'assiette et murmura un merci presque inaudible. C'était la première fois qu'elle parlait depuis des jours. Aya sourit doucement.
Mme Blackwood, en revanche, ne partageait pas cette douceur. Très vite, Lily comprit qu'elle n'était pas là pour être aimée. Elle devait être utile.
« Apprends à tenir une maison, » disait Mme Blackwood d'un ton sec. « Après tout, tu vis ici grâce à notre générosité. »
Lily nettoyait les sols, aidait à la cuisine, repassait des vêtements qu'elle ne porterait jamais. Chaque fois qu'elle faisait une erreur, Mme Blackwood avait un regard tranchant comme une lame.
Un soir, Lily s'endormit sur le sol du couloir, épuisée. Aya la trouva et la porta jusqu'à son lit de fortune dans le grenier.
« Ils n'ont pas le droit de te traiter comme ça », murmura-t-elle.
Lily la fixa avec des yeux vides. « Ce n'est pas grave. Je suis habituée. »
Aya sentit son cœur se serrer. Elle posa une main légère sur les cheveux emmêlés de Lily. « Non, tu ne devrais jamais t'habituer. »
Les mois passèrent, puis les années. Lily devint une ombre silencieuse dans la maison des Blackwood. Elle apprenait à marcher sur des œufs, à ne jamais faire de vagues. Mais dans ses moments de solitude, elle se promettait une chose : elle partirait.
Un jour, alors qu'elle nettoyait la bibliothèque, elle trouva un album photo poussiéreux. À l'intérieur, des images d'elle-même petite, mais avec d'autres visages, des inconnus. Son cœur se serra.
Mme Blackwood entra à ce moment-là.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Lily sursauta et laissa tomber l'album. Les photos s'éparpillèrent sur le sol. Mme Blackwood s'avança, son expression changeant subtilement.
« Tu n'as pas besoin de fouiller dans le passé. Il n'y a rien pour toi là-bas. »
Lily baissa les yeux, mais quelque chose en elle bouillonnait.
« Qui sont-ils ? » osa-t-elle demander.
Mme Blackwood la fixa un instant avant de sourire froidement. « Personne. Juste des fantômes. »
Cette nuit-là, Lily ne put s'endormir. Les visages des photos flottaient dans son esprit. Elle savait qu'elle ne pourrait pas rester ici éternellement. Les fantômes de son passé semblaient lui chuchoter à l'oreille : « Tu mérites mieux. »
Aya, comme toujours, était là pour l'écouter.
« Si tu veux partir, je t'aiderai », dit-elle un soir, alors qu'elles partageaient un morceau de pain.
Lily la regarda, une lueur d'espoir dans ses yeux pour la première fois depuis des années. « Comment ? »
Aya haussa les épaules. « On trouvera un moyen. Mais tu dois être prête à te battre, Lily. Personne ne te sauvera à part toi-même. »
Et pour la première fois, Lily se sentit prête.
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