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La dignité de l'amour

La dignité de l'amour

Yasmin69e

5.0
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2
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95
Chapitres

Ginelle Hayes est orpheline et, aprĂšs avoir Ă©chappĂ© Ă  son tuteur abusif et Ă  un sombre secret, elle se retrouve seule dans les rues cruelles de Londres. C'est alors qu'Eloise Ashford arrive pour prendre en charge l'enfant appauvrie et la ramener dans sa somptueuse plantation oĂč elle l'Ă©lĂšve comme si elle Ă©tait la sienne. C'est un homme intense et difficile, avec de sombres secrets et un cƓur bien gardĂ©. Dorian Don Ashford revient de la mer, impatient de retrouver le confort de son manoir, mais il trouve une distraction indĂ©sirable sous la forme d'une petite orpheline. Au fil du temps, la jeune fille se transforme en une beautĂ© remarquable qui Ă©veille des sentiments inconnus de Dorian, faisant lentement fondre la glace autour de son cƓur. Mais lorsqu'une tragĂ©die soudaine survient, cela rapprochera-t-il Dorian et Ginelle, leur dĂ©sir et leur destin les lieront-ils l'un Ă  l'autre dans les griffes de l'amour ou le passĂ© refera-t-il surface et les vĂ©ritĂ©s pĂ©rilleuses briseront-elles leurs vies Ă  jamais ?

Chapitre 1 01

#####01

Londres, Angleterre

DĂ©cembre 1813

Le crépuscule était tombé, mais la beauté du ciel subtil et diffus est passée inaperçue car elle révélait la sinistre étendue d'obscurité avec ses ombres trahissantes cachant les prédateurs de la violence et du malheur voulus. Ces rues noircies de Londres étaient le domaine pressenti des criminels les plus corrompus et les plus sanguinaires de la société. Le mauvais temps était aussi désagréable que la région morbide. C'était la période de décomposition avec un froid glacial qui enveloppait le corps d'un linceul glacial, s'enfonçant profondément jusqu'aux os, provoquant un état d'engourdissement.

Une petite ombre distincte se fraya prudemment un chemin à travers les rues désolées qui grouilleraient de vie le lendemain. Planant profondément dans le pardessus en lambeaux qui avalait la minuscule silhouette de l'enfant, sous celui-ci se trouvait une tunique composée de divers trous et déchirures ; un pantalon déchiré qui fournissait à peine de la chaleur contre la morsure arctique de l'hiver.

Ginelle Hayes s'est enfuie dans l'ombre, cherchant une cachette qui fournirait l'obscuritĂ© contre les menaces imposantes. Ses peurs s'intensifiaient, elle pouvait sentir une peur rassis dans l'air et entendre le battement frĂ©nĂ©tique de son cƓur, son rythme comme un tambour persistant dans ses oreilles. Son corps tremblait violemment, cherchant quelle chaleur sa tenue dĂ©labrĂ©e pouvait offrir.

Elle se raidit alors qu'un grondement profond émergeait de son estomac vide. Elle ferma les yeux contre une soudaine vague de vertige. L'idée d'un repas chaud a fait vibrer ses sens. Son corps criait pour se nourrir, n'importe quoi pour apaiser sa faim vorace et combler ce creux profond dans son ventre. Le manque de force la rendait faible et sujette à la maladie. Elle ne pouvait pas se souvenir de la derniÚre fois qu'elle avait goûté un repas copieux. Cela faisait prÚs d'une nuit qu'elle avait échappé à Pierino, son supposé tuteur.

Continuellement, ses poings costauds et son tempérament instable lui avaient rappelé son indignité. Son corps portait encore les marques de sa rage et de son ivresse alors qu'elle pressait inconsciemment une petite main contre l'ecchymose qui assombrissait le dessous de sa mùchoire. Elle résista aux larmes alors qu'elle se glissait dans une allée sombre, ses bottes se déplaçant rapidement sur le pavé rugueux et humide recouvert de glace.

Elle s'installa dans un coin sombre, s'enfonçant au sol dans la défaite alors qu'elle était submergée de larmes et d'un chagrin déchirant.

Elle était une enfant appauvrie ; seule dans un monde sombre et miséricordieux sans personne à aimer ou à aimer. Elle a été forcée de vivre dans les rues sombres et abandonnées de Londres. Elle sentit un resserrement rapide dans sa poitrine à la mémoire de son pÚre, son cher et doux pÚre ; un forgeron qui avait travaillé sans relùche toute la nuit. Ses mains atteignirent le médaillon d'argent autour de son cou et agrippÚrent la chaßne avec des doigts tremblants. Le médaillon avait appartenu à sa mÚre, décédée en donnant naissance à son unique enfant.

Ginelle se recroquevilla en boule alors qu'une image horrible Ă©mergeait. Elle avait trouvĂ© son pĂšre effondrĂ© sur le sol, agrippĂ© Ă  sa poitrine comme si ses doigts raidis cherchaient son cƓur douloureux. Elle Ă©tait trop petite pour comprendre l'horreur de la situation et la profondeur de l'agonie et du chagrin de son pĂšre de perdre sa bien-aimĂ©e que cela a finalement conduit Ă  lui ĂŽter la vie. Comment aurait-elle pu ne pas connaĂźtre le poids de son chagrin ? Comment aurait-elle pu ne pas remarquer les signes de sa douleur, douleur si intense qu'il mettrait fin Ă  ses jours et l'abandonnerait, son unique enfant ? Ne l'avait-il pas assez aimĂ©e pour vivre avec elle ? L'image grotesque tourmenterait Ă  jamais son esprit ; entacher ses rĂȘves.

Elle n'avait aucune famille dont son pĂšre ait jamais parlĂ© ; c'Ă©tait toujours juste eux deux. Le lendemain de la mort de son pĂšre, elle s'est retrouvĂ©e dans la rue et directement entre les mains de Pierino Basilotta. À son Ă©tat fragile et Ă  son Ăąge, elle accueillait tous ceux qui Ă©taient prĂȘts Ă  la bercer, Ă  la protĂ©ger des dangers et Ă  l'Ă©poque, il semblait ĂȘtre un homme authentique trĂšs prĂ©occupĂ© pour elle. Pierino Ă©tait son moyen de sĂ©curitĂ© car le vide imminent de la solitude Ă©tait toujours prĂ©sent.

Les annĂ©es qui suivraient n'apporteraient que plus de douleur et de chagrin, Ă©largissant le vide noir de l'isolement et de la peur. Elle savait que chaque annĂ©e qui passait provoquait des horreurs effilochĂ©es. Son tuteur a louĂ© son acte chevaleresque en accueillant un enfant orphelin et a affirmĂ© qu'une dette devait ĂȘtre payĂ©e pour son acte vaillant. Par consĂ©quent, elle a Ă©tĂ© forcĂ©e de faire du pick-pocket et de fournir le peu de revenus qu'elle pouvait pour son « tuteur charitable » et chaque fois qu'il dĂ©sapprouvait ses dĂ©couvertes, elle faisait face au poids de sa colĂšre et du coup de poing de son poing. La nourriture Ă©tait donnĂ©e en fonction de l'obĂ©issance et de nombreuses nuits, elle se recroquevilla sur son grabat, Ă©coutant le grondement profond de son estomac vide.

Ce n'est que lorsqu'elle a atteint quatorze étés que Pierino l'a approchée, affirmant qu'elle avait de mauvaises techniques de vol et qu'elle devait donc fournir un autre mode de paiement. Une peur pas comme les autres s'installa au creux de son estomac alors qu'il décrivait en détail explicite une autre façon d'obtenir de l'argent du rang adéquat de la société.

« Juste un peu poli ton regard –« il s'arrĂȘta alors qu'il traversait la table pour toucher son visage et elle se redressa, regrettant immĂ©diatement l'impulsion alors que ses yeux noirs se rĂ©trĂ©cissaient en fentes de fureur. « Vous feriez mieux de vous habituer Ă  ce qu'un homme vous touche. »Il grogna venimeusement.

Cette nuit-lĂ , elle s'est enfuie. Elle ne serait plus la proie de ses intentions malveillantes et de ses explosions violentes. Elle accueillit les rues sombres et vides dans ce petit coin avec une palette de foin Ă©voquĂ©e. Elle ne s'habituerait pas aux hommes car ils Ă©taient de viles crĂ©atures qui convoitaient la monnaie et les femmes. Son instinct la prĂ©venait que Pierino ne l'abandonnerait pas si facilement car il avait annoncĂ© Ă  plusieurs reprises qu'elle Ă©tait son « bien prĂ©cieux ». Elle n'a jamais vraiment compris le sens de ses mots, mais savait que ce qu'il avait en tĂȘte pour elle Ă©tait intolĂ©rable, lui faisant mal au ventre Ă  la simple pensĂ©e de cela.

Alors qu'elle s'enfonçait plus profondément dans le coin de sa nouvelle palette, elle ferma les yeux et saisit le médaillon de sa mÚre, cherchant le sommeil. Le sommeil lui échappa car la nuit derniÚre, une nouvelle peur fit surface ; l'obscurité. Elle trembla en s'enfonçant plus profondément dans son manteau, ses yeux se précipitant prudemment dans l'allée de peur que de grandes mains meurtries ne sortent et ne l'attrapent.

La premiÚre aube était un remÚde alors que les ondulations de la lumiÚre du soleil se déversaient sur les rues bruyantes de Londres. Ginelle fit surface depuis l'allée, tirant les bords d'un bonnet de lin marron autour de son visage pour dissimuler les mÚches fastidieuses de cheveux de lin et les grands yeux inhabituels qui attiraient une attention indésirable. Elle a étudié l'éventail des habitants de Londres qui comprenait ceux de la paysannerie à ceux équipés des derniÚres coutumes qui jetaient négligemment des piÚces de monnaie aux marchands le long de la rue pavée.

Elle pressa une petite main alors que son ventre gémissait, protestant contre ce vide creux. Ginelle a interrogé un vendeur voisin avec une exubérance de fruits et légumes frais. Elle eut l'eau à la bouche instantanément alors qu'elle imaginait les jus sucrés le long de sa langue alors qu'elle savourait une bouchée de pomme ou de poire.

Le vendeur Ă©tait un homme de petite taille avec un ventre saillant et un nez distinct et tordu et une criniĂšre dĂ©sordonnĂ©e de cheveux fins et cuivrĂ©s. Il semblait ĂȘtre un homme avec qui on ne pouvait pas se moquer. Elle avait parcouru des rues similaires Ă  celle-ci et connaissait le vaste centre du marketing. Londres Ă©tait connue pour ses boutiques dĂ©licates, fournissant des tas de tissus riches et de matĂ©riaux somptueux que seuls ceux qui avaient une richesse confortable pouvaient se permettre. Elle a imaginĂ© ce que ce serait de profiter des plaisirs simples que Londres avait Ă  offrir avec ses jardins luxuriants et ses spectacles magnifiques qui invitaient les passants Ă  se mĂȘler.

Les yeux de Ginelle se concentrÚrent sur une pomme fraßche et rouge, la secouant de ses pensées. Elle se glissa sans effort à travers le groupe de clients ; une compétence qu'elle a acquise en faisant des pickpockets, ses doigts tremblaient d'anticipation dans les poches de son manteau de laine alors qu'elle s'approchait de la charrette.

Elle jeta un regard mĂ©fiant dans la direction du vendeur juste au moment oĂč il se retourna et aperçut sa main tendue cherchant un fruit. Son visage grassouillet devint rouge de rage alors qu'il tournait largement et saisissait son poignet avec des doigts extĂ©nuants. Elle poussa un cri d'alarme, stupĂ©faite d'avoir Ă©tĂ© surprise alors qu'il la tira vers l'avant et elle laissa tomber la pomme dans une panique soudaine.

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