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MĂ©moires de LĂ -Bas: ÉtĂ© 1976

MĂ©moires de LĂ -Bas: ÉtĂ© 1976

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5.0
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Chapitres

ÉtĂ© 2017. Une page doit se tourner, Sylvie va quitter la maison qui a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre de sa vie. AprĂšs le dĂ©part du camion de dĂ©mĂ©nagement, juste avant de sortir dĂ©finitivement de ce lieu, un dernier regard en arriĂšre fut contrariĂ© par une porte ouverte, celle de la cave oĂč dans un coin, Ă©clairĂ© par la lueur d'une bougie allumĂ©e, se trouve un album photo qui ne lui appartient pas, mais dans lequel pourtant se trouvent les images de cet Ă©tĂ© incroyable. Les souvenirs, rangĂ©s prĂ©cieusement dans sa mĂ©moire, ressurgissent alors et le visage d'Antoinette revient la hanter. Il y a quarante ans, lors de leurs vacances au Manoir de LĂ -Bas, elle disparaissait mystĂ©rieusement, laissant place Ă  des rĂ©vĂ©lations sordides et Ă  un climat de suspicion duquel personne ne ressortit indemne. Aujourd'hui, Antoinette est de retour...

Chapitre 1 No.1

À Stephan

ÉtĂ© 2017

Voilà, le camion de déménagement vient de partir. Deux voyages auront suffi pour emporter les meubles et les objets d'une vie qui dorénavant se poursuivra ailleurs.

J'ai déambulé dans chaque piÚce, une par une. J'ai passé la main sur les murs, les portes, les cheminées, je voulais m'en imprégner encore plus.

Je suis restĂ©e de longs moments devant les fenĂȘtres oĂč j'avais pris l'habitude de m'arrĂȘter, l'hiver avec un cafĂ© fumant pour me rĂ©chauffer, l'Ă©tĂ© pour chercher la fraĂźcheur du vent qui venait balayer les tempĂ©ratures trop chaudes.

J'Ă©tais submergĂ©e par l'Ă©motion de quitter ces lieux si familiers, si riche de souvenirs, de bonheurs et de tristesses aussi. Alors, j'ai prĂ©fĂ©rĂ© partir, pour ne pas pleurer, pour ne pas laisser les doutes faire place aux regrets. Je m'apprĂȘtais Ă  ouvrir la porte et Ă  sortir pour toujours, mais je me suis ravisĂ©e, j'avais besoin de contempler une derniĂšre fois ce qui m'entourait. Mes yeux ont fait le tour de cette entrĂ©e que j'adorais et que j'avais fini par ne plus regarder, tant les automatismes nous empĂȘchent d'encore admirer ce que pourtant nous continuons d'aimer.

Je voulais tout graver Ă  jamais dans ma mĂ©moire, la cage d'escalier, le carrelage Ă  cabochons bleu ciel, cette lourde porte en chĂȘne ornĂ©e de fer forgĂ© et devitres par lesquelles le soleil avait si souvent Ă©clairĂ© d'or ce hall.

Une porte entrouverte attira mon attention, celle de la cave. J'ai pensĂ© Ă  un oubli parce que j'avais moi-mĂȘme vĂ©rifiĂ© chaque fenĂȘtre, fermĂ© une Ă  une toutes les piĂšces pour m'assurer que tout avait Ă©tĂ© emportĂ©. Donc, cette porte entre-baillĂ©e, c'Ă©tait forcĂ©ment un oubli. Je me suis avancĂ©e et machinalement, je me suis penchĂ©e dans l'entrebĂąillement pour regarder en bas

Au milieu du noir de l'endroit trĂŽnait une lueur, une petite flamme qui vacillait en Ă©clairant Ă  peine, rendant la pĂ©nombre de cette cave si mystĂ©rieuse. Je suis descendue doucement, en prenant mille prĂ©cautions, non pas que j'avais peur, je connaissais par cƓur cet endroit. Mais, sans que je sache pourquoi, mon cƓur battait la chamade et mes jambes semblaient avoir du mal Ă  me soutenir.

Une bougie Ă©tait posĂ©e Ă  mĂȘme le sol et je me suis emportĂ©e : « M'enfin, quel est l'imbĂ©cile qui a laissĂ© une bougie allumĂ©e ici ? »

Juste Ă  cĂŽtĂ© se trouvait quelque chose, qui, dans cette obscuritĂ©, ressemblait Ă  un livre. C'est alors seulement que j'ai pensĂ© Ă  la lampe torche de mon portable et je l'ai sorti de ma poche avant de m'accroupir pour Ă©teindre cette bougie. DĂ©licatement, j'ai ramassĂ© le livre, qui n'en Ă©tait pas un, c'Ă©tait un album photo : « Mais c'est quoi cette histoire, cet album que je ne connais mĂȘme pas, et toutes ces photos ? Qui a mis ça lĂ  ? »

J'ai soufflĂ© sur la couverture cartonnĂ©e pour la dĂ©poussiĂ©rer un peu. J'Ă©tais consciente qu'il ne pouvait ĂȘtre lĂ  depuis bien longtemps, malgrĂ© cela, j'ai pensĂ© qu'il Ă©tait Ă©trangement propre pour se trouver dans un tel endroit.

J'éprouvais à la fois de la curiosité et de l'étonnement et j'avais tout autant envie que peur de savoir ce qu'il contenait. Tout en moi était empreint de retenue, mes gestes devenaient plus prudents, ma réflexion s'était muée en interrogations. Je me sentais comme à l'affût de ce qui m'attendait à l'intérieur et je tentais de modérer mon empressement par respect pour ce que je ne comprenais pas encore. Je l'ai ouvert et j'ai soulevé la premiÚre page, l'émotion m'a instantanément donné le tournis. En lettres majuscules noir jais, une écriture féminine avait calligraphié :

Manoir de lĂ -bas

ÉtĂ© 1976

J'ai soulevĂ© la premiĂšre page et Ă  l'image d'un parapet que j'aurais enjambĂ©, j'ai eu l'impression de pĂ©nĂ©trer dans un tableau et de me retrouver au milieu de la propriĂ©tĂ© du domaine. Je venais de franchir l'Ă©norme grille en fer forgĂ© restĂ©e ouverte, comme du temps oĂč elle Ă©tait la majestueuse entrĂ©e qui accueillait les fidĂšles vacanciers et les visiteurs d'un jour. J'ai empruntĂ© le chemin de gravier qui serpentait entre les pelouses, les yeux rivĂ©s sur cette immense bĂątisse construite en pierres rouges et sa toiture tapissĂ©e d'ardoises. Tout semblait dĂ©sert, personne Ă  l'horizon, aucune fenĂȘtre n'Ă©tait Ă©clairĂ©e.

Instinctivement, je me suis dirigĂ©e vers la premiĂšre porte face Ă  moi, celle Ă  gauche de cet imposant bĂątiment. En passant, j'ai regardĂ© la barre en fer peinte en blanc accrochĂ©e Ă  la façade. J'ai souri en l'effleurant dĂ©licatement et je me suis souvenue qu'elle avait si bien fait l'affaire pour recevoir les fesses des plus agiles qui y grimpaient pour s'y poser. La poignĂ©e Ă  peine tournĂ©e, la Taverne s'est Ă©clairĂ©e, le juke-box jouaitShoutde The Trammpset au fond dans l'angle mort de la salle, une bande de jeunes que je ne voyais pas encore. J'entendais leurs rires et dans ma tĂȘte, le mien leur rĂ©pondait, je me sentais si bien.

Et puis, sans comprendre immédiatement pourquoi, précipitamment, j'ai refermé cet album, les larmes aux yeux. Je n'avais aucune idée de ce que tout cela signifiait.

Quarante et un ans ! Il s'était écoulé quarante et un ans depuis que tout ça avait eu lieu, quarante et une longues années qui avaient petit à petit enseveli toute cette histoire.

Je me suis relevée tremblante, j'ai fait quelques pas pour aller m'asseoir sur une marche de l'escalier et je l'ai à nouveau ouvert. J'ai dirigé ma lampe torche sur la photo du manoir et j'ai ressenti une envie irrépressible d'y retourner, de pousser encore une fois la porte de cette taverne et cette fois d'y entrer.

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