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Escale assassine sur l'Ăźle de Groix

Escale assassine sur l'Ăźle de Groix

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5.0
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Chapitres

À l'occasion d'une classe verte, dix-huit jeunes et trois professeurs sont rĂ©unis en Auvergne pour renforcer leurs liens. Seulement, un drame survient et met fin Ă  leurs ambitions. Dix ans plus tard, Annabelle Lenoir et Yvon Lagarde, tenus pour responsables de la tragĂ©die, sont froidement assassinĂ©s alors qu'ils ne demandaient qu'Ă  s'aimer. C'est la panique sur l'Ăźle de Groix. Quel mystĂšre se cache-t-il derriĂšre ces tueries ? Les enquĂȘteurs en charge de l'affaire devront puiser dans toute leur expĂ©rience pour arrĂȘter le criminel Ă  une pĂ©riode mouvementĂ©e sur l'Ăźle... À PROPOS DE L'AUTEURE Pour combattre la solitude et le stress, Françoise Dubois Ă©crit. Avec Escale assassine sur l'Ăźle de Groix, elle partage avec nous son plaisir de donner la vie par les mots.

Chapitre 1 No.1

Ce livre est une Ɠuvre de fiction. Les personnages, les situations et les lieux dĂ©crits sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ou des Ă©vĂ©nements, ayant existĂ© ou existant, ne serait que pure coĂŻncidence.

Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie.

André Malraux

Dimanche 7 juin

Le soleil darde enfin ses rayons ardents et ce n'est pas pour dĂ©plaire Ă  Julie, qui compte bien en profiter. HĂąler sa superbe plastique, qu'elle sait plus qu'avantageuse, est pour elle un bonheur sans nom. Elle connaĂźt le regard des hommes qui s'Ă©claire d'une lueur d'envie rien qu'Ă  la croiser. Ils en salivent Ă  l'avance, espĂ©rant une rĂ©ponse Ă©moustillante de son corps pour les appĂąter et leur permettre de l'aborder. Leur rythme cardiaque s'accĂ©lĂšre d'un coup ; il les empĂȘche de dominer le tressaillement qui se communique Ă  tout leur ĂȘtre. Un picotement heureux se faufile, le long de leurs colonnes vertĂ©brales, jusqu'Ă  leurs nuques. Ils se retournent, le sourire aux yeux et aux lĂšvres. Elle aussi, bien sĂ»r, mais rapidement. Il ne faudrait pas qu'elle passe pour une fille facile et, crĂąnement, elle continue sa route, heureuse de l'effet qu'elle produit. Jouer ainsi, au chat et Ă  la souris, l'amuse. La maĂźtrise de ses sens pour ferrer la gent masculine sans y toucher ; laisser supposer sans se donner, quel bonheur ! Elle en rougirait de plaisir...

Elle a pris place sur une serviette de bain Ă©talĂ©e sur la pelouse, Ă  l'arriĂšre du petit pavillon. Son corps y est allongĂ©, avec voluptĂ© et grĂące. En pensĂ©e, elle savoure cette attirance naturelle qu'elle a sur les mĂąles. Elle prononce le mot en appuyant sur le a circonflexe, avec un sourire qui en dit long. Plus que lĂ©gĂšrement dĂ©nudĂ©e, elle se masse de crĂšme solaire avec dĂ©licatesse. Bronzer, oui, mais avec douceur, sans brĂ»ler sa peau devenue couleur pain d'Ă©pices. Sa longue chevelure noir corbeau, toute frisottĂ©e, ramassĂ©e sur le haut de sa tĂȘte, est attachĂ©e avec un chouchou.

Les yeux fermĂ©s, elle goutte le soleil qui s'accompagne d'une brise lĂ©gĂšre. Son souffle, comme une caresse, va-et-vient sur sa peau qui frĂ©mit de plaisir. Tout son ĂȘtre ressent des yeux braquĂ©s sur elle, qui la mangent de dĂ©sir. C'est assurĂ©ment son vieux cochon de voisin qui ne peut s'empĂȘcher de la mĂąter. Il est toujours lĂ , Ă  Ă©pier ses moindres gestes. Elle ne peut pourtant pas, Ă  cause de lui, s'empĂȘcher de vivre comme elle l'entend. Il veut voir... Eh bien qu'il regarde, en se masturbant mĂȘme s'il le veut, cela ne me dĂ©range nullement, pense-t-elle, si ça l'amuse, ce n'est pas mon problĂšme. AprĂšs tout, sa femme n'a qu'Ă  le satisfaire. Que puis-je, moi, si elle est trop prude pour lui ?

Julie s'Ă©tire avec des gestes langoureux. Aguicher, elle aime ça, pourquoi le nier ? Sa sensualitĂ© est alors Ă  fleur de peau. Elle en rajoute mĂȘme, en respirant lĂ©gĂšrement plus fort du nez, pour faire monter et descendre sa poitrine, en un rythme de dĂ©sir. Cela lui donne du plaisir d'imaginer l'autre en train de tirer la langue en s'essuyant le front, derriĂšre la clĂŽture mitoyenne. Elle le voit, s'imagine son visage oĂč de grosses gouttes de sueur bien grasses ruissellent. Il doit ĂȘtre en train, de se le tamponner avec un mouchoir, limite salasse, dĂ©jĂ  bon Ă  essorer.

Ce soir, songe-t-elle, je compte lui faire passer le goût du voyeurisme : surprise ! Surprise ! Je vais le faire jouir à le faire crever, ce porc et rien de plus simple. Il suffira que je laisse la lumiÚre de ma chambre allumée, avec mes rideaux grands ouverts. Mes gestes, plus que suggestifs, vont lui faire un numéro d'effeuillage dont il se souviendra ; il va pouvoir retrouver une seconde jeunesse. Mon seul regret est de ne pouvoir en profiter visuellement : dommage...

Eh oui ! C'est tout le problĂšme ; Ă  la fois produire et voir le spectacle m'est impossible. Enfin, il faut que je sois logique avec moi-mĂȘme et que je garde raison. Je ne peux pas ĂȘtre acteur et spectateur.

Elle passe avec délectation ses doigts fins et longs, aux ongles manucurés, sur ses lÚvres qui continuent de sourire, comme une bienheureuse. Elle savoure cet instant qui l'émoustille au creux de son ventre avec un sentiment de jouissance heureuse. Quel bonheur, ces moments d'extases simples ! Elle aime son corps, plus, elle s'aime. Rien que de penser à la nuit tombée et au jeu de séduction qu'elle va servir, elle succombe sous ses chaudes pensées, dans une sieste heureuse.

Le soir venu, lorsque le noir enveloppe toute la maison, le moment attendu est arrivĂ©. Julie ouvre sa fenĂȘtre en grand et allume dans sa chambre. Comme prĂ©vu, elle commence doucement Ă  se dĂ©shabiller, Ă  la maniĂšre d'une effeuilleuse, jetant avec des gestes lents ses vĂȘtements, du bout de ses doigts. Ils sont cadencĂ©s au rythme d'une musique lancinante, elle est prĂȘte Ă  vous envoĂ»ter.

C'est tout doucement, souplement, lentement qu'elle joue avec son corps sur un slow ensorcelant, en se trĂ©moussant, se tournant et se retournant, pour affoler de plus en plus son public qui ne peut ĂȘtre que prĂ©sent. Elle lui fait la totale. Une fois nue, allongĂ©e sur son lit, elle prend des poses de plus en plus suggestives et osĂ©es. Certaine d'avoir envoĂ»tĂ© son monde, subitement, elle Ă©teint la lumiĂšre et sort en catimini de sa chambre, fiĂšre de sa prestation gratuite. Une bonne douche et puis chaud son lit, ne pas penser Ă  demain, au regard cinglant de sa maĂźtresse femme...

Elle est dans la fleur de l'Ăąge, oĂč la raison, propre Ă  ses 23 printemps, n'est pas encore acquise et, pour elle, le vieux qui la mĂąte, la soixantaine bien tassĂ©e, n'a que ce qu'il mĂ©rite. Et comment pourrait-elle expliquer Ă  quiconque que de par sa jeunesse, jouer ainsi avec cette domination simpliste qui accĂ©lĂšre son propre rythme cardiaque et qui lui est, disons, agrĂ©able, elle se l'estime tout simplement permis, car le mot exact est indĂ©finissable, tant elle ressent du plaisir qui va bien au-delĂ  de la jouissance. À cet Ăąge oĂč, justement, le fait d'ĂȘtre jeune permet tout, surtout le droit de ne pas avoir deux sous d'indulgence vis-Ă -vis de la gent masculine.

S'il n'a pas avalĂ© ce soir son extrait d'acte de naissance, elle compte bien rĂ©Ă©diter sa prestation, mais une autre fois, plus tard. Laisser du temps au temps, il ne faudrait pas qu'on l'accuse, injustement d'avoir voulu faire trĂ©passer son voisin... Donc, si demain matin il a encore bon Ɠil, elle rĂ©Ă©ditera, mais vraiment beaucoup plus tard car, demain, par le bateau en provenance de Lorient, arrive son amie Annabelle. Elle lui rĂ©vĂ©lera son jeu de sĂ©duction, rien que pour en rire, et pourquoi pas si elle veut participer d'ici la fin de ses vacances...

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