Login to Kifflire
icon 0
icon Recharger
rightIcon
icon Historique
rightIcon
icon DĂ©connexion
rightIcon
icon Télécharger l'appli
rightIcon
5.0
avis
3
Vues
18
Chapitres

Au milieu de ses camarades et amis, Mai Novem a tout d'une adolescente quelconque. Pourtant, derriĂšre son air anodin se cache un redoutable secret personnel et familial : la jeune fille est souffrante, elle est malade de vivre... au bord du gouffre. C'est alors que cette question taraude son esprit en peine : Devrais-je continuer Ă  vivre ainsi, ou mourir ? À PROPOS DE L'AUTEURE Maureen Maillet utilise l'Ă©criture pour extĂ©rioriser ses pensĂ©es et exprimer son engagement. Dans Xancolie, elle dĂ©crit sa perception des souffrances liĂ©es aux maladies mentales.

Chapitre 1 No.1

« ArrĂȘte !

Tu ne veux prévenir personne que ça ne va pas parce que sinon tu vas finir à l'hÎpital, ça t'arrive de te sentir bien, tout n'est pas horrible, mais ça tu le sais alors tu te dis que tout finira par aller bien à nouveau.

Quand les moments "bad" reviennent, tu te dis que tu arriveras Ă  aller mieux sans hĂŽpital, que tu peux le faire, rĂ©ussir. Tu gĂąches ta vie avec l'hĂŽpital, ça ne t'aide pas Ă  aller mieux, ça te cache la vĂ©ritĂ© : ta vie n'a aucune valeur ! Pas en comparant la valeur humaine mais tu estimes que tu ne mĂ©rites pas de vivre. Ton ĂȘtre n'a pas lieu d'exister.

Trop jeune pour mourir ?

Trop instable pour vouloir continuer de vivre ?

Trop Ă©goĂŻste, lĂąche, horrible ?

Tout simplement mauvaise personne !

Ou peut-ĂȘtre que tu aimes souffrir ?

AprÚs tout, tu le mérites.

Tu te dis que c'est le prix Ă  payer.

Tu payes l'horreur de ta personne humaine, la souffrance que tu as imposée à ceux qui ne demandent rien, tu aimes et qui sont là pour toi.

Mais c'est quoi souffrir pour toi, vivre malade ou malade de vivre ?

Rien que par cette pensée, tu sais que tu peux blesser ceux qui t'aiment.

L'Ă©goĂŻsme, cela serait quoi pour toi ?

Blesser les gens quand ça sera trop tard ou les blesser avec ce que tu penses.

La bonne réponse est celle que tout le monde veut entendre.

Mais pour aller mieux on va t'envoyer à l'hÎpital mais ta vie sera à nouveau gùchée par la maladie, tu deviendras un poids pour les gens.

Mais oh magie ! Comme tu es malade, les gens te pardonneront mais pas toi, tu te détesteras encore plus. Tu ne peux pas t'aimer, rien à aimer tout simplement une personnalité malade.

Comment c'est arrivé ?

À quel moment ton cerveau a vrillĂ© ?

Tu ne blĂąmes personne, tu sais que c'est toi le problĂšme.

Ton cerveau, ta personnalité tout ça c'est toi, tu l'as façonné, ou c'est la vie, c'est pour ça que la question revient, tu dois vivre pour souffrir et payer le prix de la souffrance des autres. Cependant, c'est compliqué de vivre et tu es faible alors tu veux abandonner. Tu te dis : je dois vivre.

Le cercle recommence et là, il y a deux choix dans la vie : joyeuse ou morte. »

Elle regarda l'heure, encore une fois, sans doute la troisiĂšme fois en cinq minutes. Elle ne comptait pas cela ni les jours d'ailleurs. Le temps semblait s'ĂȘtre figĂ© Ă  l'instar de la ville. Cependant, elle ne pouvait oublier que pour certains le temps Ă©tait comptĂ©. Comme une vieille horloge. Pour elle, cette horloge s'Ă©tait arrĂȘtĂ©e alors que pour d'autres, le tic-tac incessant de celle-ci retentissait dans leurs oreilles. Ou Ă©tait-ce alors le bruit de l'Ă©lectrocardiogramme ? Une piĂšce rythmĂ©e par un jeu. Le jeu de l'existence. Elle savait que la vie et la mort allaient de pair.

80 battements par minute. Elle respira un grand coup et tenta de compter les battements de son cƓur. Elle regarda Ă  nouveau l'heure, pour la quatriĂšme fois. Son rythme cardiaque l'apaisait. C'Ă©tait la preuve irrĂ©futable que le temps continuait. Elle se dit alors que « le temps se faisait attendre ». Cette petite boutade la fit sourire. Elle ne pouvait pas rire dans ces circonstances. Le jeu de l'existence continuait pour d'autres. Elle fit alors une priĂšre sourde en suppliant que pour eux la balance penche du cĂŽtĂ© vie et que leurs cƓurs battent encore un peu plus longtemps. Pour elle, c'Ă©tait diffĂ©rent. AprĂšs une courte rĂ©flexion, elle admettra une chose. Tous attendaient la mort Ă©galement, elle attendait sagement son heure. Elle se l'imaginait telle une faucheuse, avec une montre Ă  gousset dans une main cadavĂ©rique, qui, cachĂ©e derriĂšre son habit noir, avait finalement un visage impassible. Non, aucun sourire. C'Ă©tait son mĂ©tier. Rien de plus. Rien de moins. Montre ou horloge, le temps continuait de passer pour chacun d'entre nous. L'ennui l'avait quittĂ©.

Elle murmura « tic-tac, tic-tac » tout en regardant par sa fenĂȘtre. Les nuages bougeaient lentement, mais Ă  leur rythme. Et c'Ă©tait cela qui comptait. Elle le savait, et tous les jours, sa vie Ă©tait rythmĂ©e par ce « tic-tac, tic-tac ». Ses pas suivaient cette cadence. L'eau du robinet qui fuyait le faisait Ă©galement. Sans oublier le rĂ©veil qui tentait, tous les matins, de la sortir de son sommeil profond.

Elle se demanda alors s'il en Ă©tait de mĂȘme pour le reste du monde. Si eux aussi avaient un tempo qui retentissait dans leur tĂȘte et qui guidait leurs faits et gestes ? Elle revint bien vite Ă  la rĂ©alitĂ©. Non, ce n'Ă©tait pas le cas. Elle Ă©tait la seule.

70 battements par minute. Petit à petit, doucement, mais assez notablement pour qu'elle le remarque. Elle ne s'en affola pas. Le matin était blanc comme toujours. Blanc comme la fumée qu'elle expirait lors de ses pauses cigarette. Le soir était bleu. Bleu comme le ciel qu'elle admirait si souvent. Cependant, de temps en temps, le monde était orange. Ses yeux ne voyaient que l'orange, cette couleur qu'elle pouvait reconnaßtre parmi les nombreuses nuances qui existaient, pas cuivrée, pas criarde, non, c'était un pastel délavé.

Lorsque ces moments arrivaient, elle avait peur, sans oser se l'avouer, mais le plaisir était plus fort que cette peur qui se tapissait au fond de son estomac. Blanc, bleu et orange. Rien n'avait changé. Quand cette pensée la traversa, elle se demanda si cela était vrai ou si c'était, en fait, seulement ce dont elle essayait de se persuader. En vérité, elle ne savait pas ce qu'était la réalité.

60 battements par minute. Un par seconde. « tic-tac », blanc « tic-tac » bleu. VoilĂ  comment se passaient ses journĂ©es. Elle avait arrĂȘtĂ© de regarder l'heure aussi souvent. Cela ne l'importait plus. Les aiguilles bougeaient sans qu'elle y apporte une attention particuliĂšre. Ces petits bouts d'aciers pointaient des chiffres. Elle s'estimait dĂ©sormais heureuse que sa montre n'ait pas d'aiguilles pour les secondes et remarqua ensuite que ce qui la calmait avant ne le faisait plus.

Sa main sur la poitrine, sur le cƓur. 1, 2, 3... Elle arrĂȘta vite de compter. Son cƓur battait. Elle le savait parfaitement. Elle ne le savait que trop bien. Ce qui trĂŽnait au-dessus de sa tĂȘte semblait visiblement ne pas vouloir bouger. L'Ă©pĂ©e Ă©tait immobile pour l'instant, mais elle savait que tout pouvait changer en un claquement de doigts. Un tic ou un tac.

Comme la fois oĂč elle Ă©tait passĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de la faucheuse. Elle l'avait vu droit dans les yeux. Elle aussi avait connu l'Ă©lectrocardiogramme. Les blouses blanches la hantaient parfois dans ses rĂȘves. Tout comme la froideur du sol jaune lorsqu'elle marchait pieds nus dans les couloirs.

Elle secoua fortement la tĂȘte pour effacer tout ça, mais cela ne fonctionna en rien. Les souvenirs avaient ressurgi et ceux-ci ne semblaient visiblement pas vouloir partir. La peur revenue. Elle courut fermer sa porte Ă  clĂ©. Elle se rappelait la fois oĂč elle avait trouvĂ© quelqu'un dans sa chambre Ă  son rĂ©veil. Elle l'avait senti ; cette piĂšce si froide d'habitude l'Ă©tait d'autant plus ce jour. Tout ce qu'elle voulait c'Ă©tait : remonter la couverture, mais un poids sur celle-ci l'en empĂȘchait. Elle ouvrit les yeux et trouva un homme qui la regardait avec un sourire qu'elle ne put oublier.

Encore à ce jour, elle se souvenait de son visage d'homme marqué par la vieillesse qui l'avait fixé pendant son sommeil. Lorsqu'elle retourna à la réalité, des larmes coulaient sur ses joues que le manque d'air avait rougies. Le lit dans la piÚce la fit frissonner. Malgré tous ses efforts pour oublier, elle n'y parvint pas. Le monde était devenu orange.

50 battements. Elle ouvrit son journal et sortit ses crayons de couleur. Chercha la page avec le calendrier qu'elle avait fait. Elle coloria la case du jour en rouge pĂ©tant. Sa main tremblait encore. Elle fut incapable de ne pas dĂ©passer ce qui l'Ă©nerva. Elle qui avait si soigneusement fait le calendrier. Elle en Ă©tait tellement fiĂšre. Tous les jours, elle coloriait en fonction de son humeur. Elle avait rĂ©ussi Ă  s'y tenir, et ce depuis le 1er janvier. C'Ă©tait sa rĂ©solution de la nouvelle annĂ©e. On pouvait dire que l'annĂ©e n'avait pas bien commencĂ©. Elle soupira en entendant des gens s'amuser et rire depuis sa fenĂȘtre. Elle Ă©tait Ă©nervĂ©e. Elle se disait parfois que la vie les avait Ă©pargnĂ©s ; qu'ils n'eussent rien connu, rien vĂ©cu, pourtant en temps normal elle savait que chacun cachait ses blessures, pour quelques personnes ce n'Ă©tait que des Ă©gratignures, mais pour elle cela ressemblait plus Ă  un coup de couteau enfoncĂ© profondĂ©ment en elle, dans son cƓur, son Ăąme, mais aussi son corps.

Continuer

Autres livres par promotion

Voir plus

Inspirés de vos vus

La reine libérée

La reine libérée

Gilbert Soysal
5.0

Il suffit d'une seconde pour que le monde d'une personne s'Ă©croule. Ce fut le cas pour Hannah. Pendant quatre ans, elle a donnĂ© tout son amour Ă  son mari, mais un jour, il lui dit froidement : « Divorçons. » Hannah rĂ©alisa que tous ses efforts des annĂ©es passĂ©es Ă©taient inutiles. Son mari ne s'Ă©tait jamais rĂ©ellement souciĂ© d'elle. Alors qu'elle assimilait encore le choc, sa voix indiffĂ©rente continua : « ArrĂȘte de faire semblant d'ĂȘtre surprise. Je n'ai jamais dit que je t'aimais. Mon cƓur a toujours appartenu Ă  Eliana. Je t'ai Ă©pousĂ©e seulement pour calmer mes parents. Tu Ă©tais naĂŻve de croire autrement. » Le cƓur d'Hannah se brisa en mille morceaux tandis qu'elle signait les papiers du divorce, marquant ainsi la fin de son rĂšgne en tant qu'Ă©pouse dĂ©vouĂ©e. La femme forte qui Ă©tait en elle se manifesta alors rapidement. À ce moment-lĂ , elle jura de ne plus jamais dĂ©pendre d'un homme. Son aura Ă©tait extraordinaire lorsqu'elle entreprit un voyage pour se retrouver et maĂźtriser son propre destin. À son retour, elle avait tellement mĂ»ri et Ă©tait complĂštement diffĂ©rente de l'Ă©pouse docile que tout le monde connaissait autrefois. « Que fais-tu ici, Hannah ? Est-ce ta ruse pour attirer mon attention ? », demanda son arrogant ex-mari. Avant mĂȘme qu'elle puisse rĂ©pliquer, un PDG autoritaire apparu de nulle part et la prit dans ses bras. Il lui sourit et dit avec audace : « Juste pour te prĂ©venir, Monsieur. C'est ma femme bien-aimĂ©e. Éloigne-toi d'elle ! »

CƓur de Glace: Fragile EspĂ©rance

CƓur de Glace: Fragile EspĂ©rance

Honey Goldfish
5.0

Kalinda Mon cƓur est comme du verre cristallin trĂšs fragile. Il se briserait Ă  rien. Non. Je corrige! Il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© brisĂ©. PiĂ©tinĂ© encore et encore par mes parents adoptifs et ma sƓur cadette. AussitĂŽt que cette naissance miraculeuse est survenue dans la famille, de ma petite sƓur adorĂ©e... Je n'Ă©tais plus la saveur du jour. Je n'avais plus le moindre intĂ©rĂȘt. Papa! Maman! Pourquoi m'avoir adoptĂ©e, si c'Ă©tait pour m'abandonner, de mĂȘme que l'avaient fait mes parents biologiques avant vous? Je ne comprends pas! Je ne peux me battre. Je ne peux me dĂ©fendre. Je ne dois mĂȘme jamais m'agiter... plus que de raison! C'est ce que me disent mes parents adoptifs depuis toute petite! Parce que mon cƓur est fragile. Eh oui, vous l'avez bien compris! En plus d'ĂȘtre si durement traitĂ©e depuis l'enfance... Je suis aussi atteinte d'une maladie chronique. Je ne peux en aucun cas m'agiter... ce qui risquerait d'aggraver ma situation. Je me suis donc enfermĂ© dans le silence. Dans un parfait anonymat, acceptant la dĂ©faite contre ma sƓur cadette encore et encore... Acceptant l'Ă©loignement constant de mes parents, petit Ă  petit... jusqu'Ă  ĂȘtre reniĂ©e et chassĂ©e de ma propre maison! Acceptant l'abandon et le rejet si cruel de tous les gens qui m'Ă©taient si proches! Acceptant aussi tous mes rĂȘves brisĂ©s. Mais c'Ă©tait avant qu'il entre dans ma vie... lui... cet homme qu'on dit pourtant si dur et si cruel avec le sexe faible! Lui dont les femmes disent Ă  Orlando qu'il a un cƓur de glace! Il est devenu ma rĂ©demption. Mon jardin secret. Ma fragile espĂ©rance. Ma vie peut-elle vraiment changer? Le soleil peut-il entrer dans ma demeure? C'est le rĂȘve trĂšs vivide que William Fairsight tente de me vendre quand je le trouve Ă  mon chevet Ă  mon rĂ©veil, dans cette chambre d'hĂŽpital si froide et impersonnelle, et qu'il affirme que ma maladie n'est pas du tout incurable tel qu'on me l'avait laissĂ© croire jusqu'ici. William Fairsight m'a redonnĂ© vie. Comment pourrais-je lui tĂ©moigner mon Ă©ternelle reconnaissance? «Épousez-moi!» ordonne-t-il d'une voix qui est sans appel. «Ma vie vous appartient.» lui dis-je alors, d'un seul souffle. Il est mon sauveur, mon libĂ©rateur. MĂȘme s'il dĂ©sirait m'infliger les pires tortures imaginables, tout cela pour son plaisir personnel, je l'accepterais sans hĂ©siter! Mais William Fairsight est-il vraiment ce sadique empli de cruautĂ© que toutes ces femmes dĂ©crivent? Petit Ă  petit j'apprends Ă  dĂ©couvrir que derriĂšre cette façade trĂšs cruelle, se cache en fait un homme trĂšs tendre!

Quand l'amour arrive, mais en retard

Quand l'amour arrive, mais en retard

Fifine Schwan
4.9

Pour rĂ©aliser le dernier souhait de son grand-pĂšre, Stella s'est mariĂ© en hĂąte avec un homme ordinaire qu'elle n'avait jamais rencontrĂ© auparavant. Cependant, mĂȘme aprĂšs ĂȘtre devenus mari et femme sur le papier, ils menaient chacun leur vie sĂ©parĂ©ment, se croisant Ă  peine. Un an plus tard, Stella est revenue Ă  ville de Seamarsh, espĂ©rant enfin rencontrer son mystĂ©rieux mari. À sa grande surprise, il lui a envoyĂ© un message, demandant inopinĂ©ment le divorce sans mĂȘme l'avoir rencontrĂ©e en personne. Grinçant des dents, Stella a rĂ©pondu : « TrĂšs bien. Divorçons ! » Suite Ă  cela, Stella a fait un geste audacieux et a rejoint le Groupe Prosperity, oĂč elle est devenue une attachĂ©e de presse travaillant directement pour le PDG de la sociĂ©tĂ©, Matthew. Le PDG, beau et Ă©nigmatique, Ă©tait dĂ©jĂ  mariĂ© et rĂ©putĂ© pour sa dĂ©votion inĂ©branlable Ă  sa femme en privĂ©. À l'insu de Stella, son mystĂ©rieux mari Ă©tait en rĂ©alitĂ© son patron, sous une identitĂ© diffĂ©rente ! DĂ©terminĂ©e Ă  se concentrer sur sa carriĂšre, Stella gardait dĂ©libĂ©rĂ©ment ses distances avec le PDG, bien qu'elle ne pĂ»t s'empĂȘcher de remarquer ses tentatives dĂ©libĂ©rĂ©es de se rapprocher d'elle. Avec le temps, son mari insaisissable a changĂ© d'avis. Il a soudain refusĂ© de poursuivre la procĂ©dure de divorce. Quand son identitĂ© alternative serait-elle rĂ©vĂ©lĂ©e ? Au milieu d'un mĂ©lange tumultueux de tromperie et d'amour profond, quel destin les attendait ?

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre