Le fantôme d'Agathe

pit

t d'avoir enfilé mes vêtements, encore mouillée. Ma robe me collait dans le dos et le bouton du col me serrait la gorge. Je sentais que mon front n'allait pas tarder, lui aussi, à perler de sueur. Le noir n'était pas non plus la couleur idéale à porter, en période de canicule, mais ma mère tenait à ce que tout invité respecte la

ses premiers pas en société devient vite une gêne dès l'entrée au CP. Je n'étais pas seule et sans ami, à être un souffre-douleur pour les autres élèves, mais on m'avait déjà « gentiment » rappelé ma corpulence et maintenant, s'ajoutait un début d'acné. J'étais courte sur pattes et ma taille défini

t et ma mère était assise sur le siège passager. Ils étaient habillés d'un costume et d'une longue robe droite noire et blanche. Le col blanc de la chemise de papa, dépassant de sa veste, coupait avec le reste de la couleur de son costume. Nous nous rendions à la mise en bière du corps, une heure avant la cérémo

dis que mes parents ne pouvaient s'empêcher de faire des allers et retours. Ils étaient nerveux, je l'étais aussi et triste à en mourir, bien que je ne le leur montrasse pas. Je parle de mes complexes, du trajet, de l'attente, des détails, mais n'allez pas croire que la mort d'Agathe arrivait au second plan. Elle ne quittait pas mes pensées une seule minute, tous nos souvenirs m'assaillaient. Seulement, durant cette pér

he, ce qu'une autre fille de sixième n'oubliait pas de me rappeler en me nommant « Peggy la coch

te brimer et de t'infliger une quelconque humiliation. Tu vaux mieux qu'eux tous réunis. La prochaine fois

, ma sœur, mon modèle. Laura ne revint plus jamais m'embêter après qu'Agathe m'ait dit qu'elle réglerait le souci. Plus tard, ce qui viendrait bien assez vite,

r notre part nous l'avions peu connue mais elle avait toujours été très gentille avec nous. Elle disait à mon père qu'il avait les deux plus gentilles et jolies petites filles qu'elle ait connues, nous donnant des gâteaux et des sucreries les quelques fois où nous lui avions rendu visite. Elle appréciait aussi ma mère, concédant que mon père avait f

s et trois filles, qui avaient tous fait de brillantes études, s'éparpillant aux quatre coins du monde. Ils téléphonaient à leur mère, deux-trois fois par an et ne venaient la voir qu'une fois tous les deux ans, en moyenne pour les trois quarts. Leur père était mort, d'un accident de la route dans l'exercice de son métier de routi

agissait du moment où l'on plaçait le corps du défunt dans le cercueil et que l'on disposait le cercueil ouvert dans une pièce qui y était dédiée. Ainsi, avant la cérémon

Il m'avait fallu quelques secondes pour m'habituer à l'obscurité et entrevoir la pièce dans laquelle nous étions. Cela me rappelait l'hôpital, avec tout ce blanc qui nous tournait autour. Pour ne pas dire qu'il nous aspirait, qu'il nous vidait de toute substance. Quelques cha

employés, mais j'avais saisi l'ensemble des informations. Il tira la « table roulante » se trouvant sur sa gauche. Un drap blanc la recouvrait. Un deuxième homme fit irruption, tirant le même engin, mais avec cette fois ci, dessus le cercueil blanc que mes parents avaient choisi pour l'inhumation d'Agathe. Dessous, un linge blanc recouvrait la table pour rendre le tout plus

s dit qu'il s'agissait d'Agathe, je ne l'aurais pas reconnu à la distance à laquelle je me trouvais. L'un des deux hommes portait des vêtements pliés sur le plat de ses mains. Il se trouvait que le corps de ma sœur portait des sous-vêtements et que nous allions assister à l'habillage de la défunte et au maquillage, pour la rendre plus présentable. Jusqu'ici, j'avais fixé son visage. Lorsque m

ention que cela. Je ne suis pas certaine que mes excuses fussent compréhensibles. Une fois à l'air libre, j'ai vomi une seconde fois, dans un arbuste longeant le funérarium. Des larmes coulant le long de mes joues se transformèrent en sanglots. Agathe était mo