Le fantôme d'Agathe
lique
r tout le voisinage des odeurs de la cuisine de ma mère. J'adorais les plats que préparait maman. Cependant, ce jour-là, je n'avais pas faim. Personne n'avait faim à la maison, mais tout un chacun faisait bonne figure devant les autres. Il fallait ingurgiter un minimum de nourriture pour que maman ne se sente pas inutile. Papa lui avait dit qu'il pouvait prendre le relais que ce soit à la maison ou à l'hôpital, mais elle tenait à garder le contrôle, c'est du moins ce dont elle se persuadait. Elle avait p
raignais l'ambiance régnant à la maison. Le cours de notre vie avait basculé et c'est bientôt notre famille qui sombrerait. Je le savais, parce que j'avais vu des papiers stipulant à mes pare
ous faucher, il venait terminer son travail. Nous étions une banale famille catholique pratiquante, jusqu'à ce drame, qui mit entre Dieu et nous une indicible colère. Ma mère ne remit quasiment plus jamais les pieds dans une église, seulement lors de certaines occas
se sont stoppées devant l'encadrement de la porte. Fuir était l'unique mot résonnant dans tout mon être, partir très loin et m'imaginer une autre issue, celle où Agathe devenait une femme, se mariait, avait des enfants et était heureuse. Machinalement, j'avais ouvert la porte et il m'aura fallu quelques secondes pour saisir
uvait face à moi, je n'entendais que ses pleurs, avec pour seul pan sur cette nouvelle réalité le visage de mon père. Son regard c
enait de