Nuit tombée
; puis le Marché du Serpent avec le célèbre arbre à bicyclettes trônant en son milieu. Virage à gauche comme si on allait à Akiaga. Un peu plus loin sur la gauche, au
é. Virage à droite direction nord jusqu'à Pedepo, ce fameux « lieu de la réconciliation » au bord du chemin où quelques cabanes et autres abris de fortune indiquaient vaguement une place du marché. Bien que cette après-midi-là, le lieu fût à peu près désert, Tibo aurait apprécié que l'on s'y a
oursuivait sa marche
nt jamais l'enfant n'avait entendu parler. De cette rive à l'autre, une distance considérable. Entre les deux, une immense étendue d'eau coulant à flots tumultueux et produisant, par endroits, de grosses éc
entent-elles, si elles s'en souviennent ? La peur ? On la connaît. Pour l'avoir souvent éprouvée, on la connaît, la peur ! Mais ici, face à cette béance irascible, ce qui s'éprouvait était bien au-delà d'une peur ordinaire. Que faire, face à elle ? Se ressaisir. Reprendre s
temps. Faire preuve de prudence et de patience, de courag
n protocole tacite régissant les arrivées et les départs. Or, pendant que Tibo en était à se demander à quoi pouvaient servir tous ces objets flottants, voici qu'un des chamailleurs s'avança vers le trio et l'invita jusqu'à sa pirogue qui tanguait au
ent soumis aux caprices des éléments. L'exercice de la montée à bord qui ne fut pas particulièrement facile pour nos deux « terriens » eut pour effet fort indésirable d'amplifier les mouvements plus ou moins désordonn
i permit de rester campé sur ses genoux. Mère parvint toutefois à l'attirer entre ses genoux dans l'espoir de le rassurer un peu. Un espoir vite déçu, car chaque fois qu'une passagère ou un passager venait installer ses bagages, l'embarcation était soumise à des oscillations d'une amplitu
ses genoux la caresse traîtresse
patauger tout nu, avant que la terre et le soleil ne boivent tout jusqu'à la dernière goutte ; quand on n'a d'expérience aquatique que c
de quelques collègues afin de l'éloigner de la rive. Puis d'un bond athlétique, il se hissa à bord, prenant place assise sur une plateforme aménagée à l'arrière et se mit
e faisait ce qu'elle pouvait de ses jambes et de ses mains afin de diffuser un tendre message d'apaisement dans ce petit corps et esprit ag
cessa momentanément de se poser comme le plus court chemin menant d'un point à un autre, de sorte qu'il fallut emprunter un détour interminable et périlleux à la fois. Un
en direction de Potô que, dans l'hypothèse la plus favorable, elle n'atteindrait pas avant le coucher
elle venait à traverser tel ou tel secteur particulier du fleuve. Tout à coup, les passagers reçurent plus qu'une injonction du silence absolu, celle de baisser la tête et de se mettre en position accroupie lorsque, à quelqu
bonhomme, ne sachant à quel saint se vouer, il ne put se faire plus petit qu'il n'était qu'en s'allongeant sur le fond de la pirogue. Or, il n'y avait pas assez d'espace. Alors, instinctivement, il se laissa glisser en position assise, offrant ainsi à ses genoux endo
on, avant que les pieds ne soient au sec ! Délivrés du fleuve et de ses colères et de
t marché, couru ! Jamais n'était-il a
enfant qui n'avait pas le temps de penser à son fond de culotte mouillé et qui, tant bien que mal, s'efforçait de tenir le rythme. « Mais quel est-il ? Où est-il ce pays où l'on va mais jamais n'arrive ? Y a-t-il en c
de moins en moins insensibles à la dureté du sol et au contact rugueux de quelques particules géologiques. Des
ançait dans la nuit. Jusqu'aux premières habitations posées de part et d'autre du chemin. Un peu plus loin sur la droite, un lieu encore animé par une douce agitation à la lumière vacillante d'une
-Droit, puis d'une voix qui, toute la journée, s'était retirée dans une étonnante rareté, il frappa à la porte en disant « Aago n'lé», une fois sans réponse ! « Ekáale», une deuxième fois ! Le petit portail s'ouvrit en grinçant et une voix vint souhaiter la bien
d'un bol d'eau fraîche. L'un et l'autre à tour de rôle, Père et Mère burent quelques gorgées avant que le bol fût remis à l'enfant qui engloutit d'un trait tout ce qu'il restait de la précieuse offrand
rendit grâce et les doigts sommairement lavés se mirent aussitôt en action. Et voici à peu près tout ce dont Tibo retint de ce repas. Quasiment anéanti par la longue marche entrecoupée d'un nombre incal
'Oiseau. Étaient-ils au rendez-vous ce soir, tous unis dans l'attente impatiente que l'Oiseau vienne se poser sur son perchoir ? Tous sauf un, leur pet
t jour ! Un jour si long, si profond