Le gouffre des innocentes: Ou que le diable l'emporte
s s
e
eux âmes
èrent e
de l'u
ière de
tor
réciproque. Sans ne pouvoir quitter l'autre des yeux, chacun d'entre nous poursuit son chemi
assion et les destinations lointaines. Sa bouche pulpeuse, aux lèvres légèrement entrouvertes, dessine un sourire ravageur. Ses longs cheveux ondulants, d'ébène, sont retenus par un crayon le
. Comme indomptable et indomptée. Sa peau mate est de miel. Je pense être plus âgé qu'
cernés d'ombre juste ce qu'il faut ; elles m'hypnotisent ; elles m'ensorcellent. Ces quelques mèches rebelles donnent à son regard encore plus d'intensit
où je me trouve exactement. Peut-être dans une ruelle d'un de ces villages de l
rbes dans un jeu subtil d'ombres et de lumières. Le tissu colle à ce corps bronzé aux formes généreuses et voluptueuses. Sa poitrine enfle dans un décolleté profond.
res : « Le 14 juillet 2006, Plage des Sables d'or, Saint-Georges-sur-Mer ». Puis
nt d'entre ses lèvres« Le 14 juillet 2006, Plage des Sables d'or, Saint-Georges-su
tais accordé une après-midi – « baignade interdite » dans la Grande Bleue, un peu à l'insu de ceux q
ur la plage, s'agitaient et montraient une forme dans l'eau, à une centaine de mètres, là
m'étais posé aucune question et j'avais parcouru la distan
vie. Le corps d'une fillette flottant à la surface, juste
s remémoré mes formations. En effet, à cette époque, j'entrais dans les Jeunes
ne victime sur ma poitrine et l'avais ra
onsciente. Je me présentai, lui demandai si elle m'entendait, de serrer ma main. Elle
s massages cardiaques et le bouche-à-bouche. Quatre longues minutes durant lesquelles j'alternai, comme on
ontinuais sans relâche mes massages, mon bouche-à-bouche. C'est alors que je perçus un léger pouls, très lég
s présents, leurs identités. Je n'avais que treize ans, je n'étais alors
i, ni vu ni connu ; et ma vie avait, ban
cances au bord de la mer, Leïla Saoudi, avait échappé à la noyade, prise dans ces imprévisibles et fatals courants de baïnes, qui piègent chaque année
usent instinctivement de ma bo
nous est flou. Seuls nos deux personnages existent. Vivent. Elle se jette à corps perdu dans mes bras. Me serrant à bras le corps, de toutes ses forces ; de tout son
sa lourde rééducation, tout à réapprendre, à boire, à manger, à marcher, à parler. Plus aucun souvenir. Sauf un seul. Un seul et unique souvenir,
nconsciente.Force était de constater que lorsque je m'étais présenté à elle, à cette fillette inconsciente qu'elle était alors ce jour-là, entre la vie et la mort, que je lui avais dit mon prénom, son cer
t village espagnol sans nom, loin de tout, perdu et écrasé par ces chaleurs estivales qui font la réputation de ces arides régions
t retenti. Son cerveau, étrangement, avait réalisé une connexion. Son sauveurse