Le gouffre des innocentes: Ou que le diable l'emporte
e,
s tuis, paeninten
e et se retourne sans parvenir à trouver le sommeil, dans des draps humides et collants. Elle pense. Elle pense trop. Elle rumine sans cesse. Elle
désormais. Elle les voit, même en fermant les yeux. Derrière ses paupières fermées, elle les entend lui susurrer de les re
ve, ses angoisses sont de plus en plus insupportables. Elle va jusqu'à repousser ce moment. Elle essaie de se fatiguer en restant devant son écran. Mais la lumière bleue ne fait qu'accroître son impuissance à
son crâne est glabre et lisse. Il a le visage émacié et des traits comme taillés à la serpe. Ses yeux sont deux petits morceaux de charbon, sombres et brillants. Il se relève et dénoue son l
de martyre vire au rouge sang ; puis il s'accroupit, en soupirant, la mâchoire t
psyché. Ses pensées se sont arrêtées là-bas, dans un de ces déserts d'Afghanistan, où il n'était personne. Un mercenaire anonyme parmi les anonymes, accomplissant la sale et basse
s, stabilisateurs d'humeur n'y font plus rien, n'ont plus aucun effet. On lui a parlé de syndrome post-traumatique. Puis on l'a oubl
ir ses besoins. Et il est en permanence comme affamé d
ps suivie. Et lorsque soudain elle se retourne : rien ni personne. La peur a commencé à s'insinuer en elle et son manque de sommeil accentue ses angoisses. Elle accél
euf pantalons de treillis sont empilés, exactement et parfaitement pliés en trois, l'un sur l'autre. Les neuf vestes noires à capuche sont tenues chacune par leur cintr
Elle commet de plus en plus d'erreurs stupides au bureau. Son patron lui fait de plus en plus de reproches. Ses collègues
x tours. Le deuxième verrou, deux tours. Il n'allume pas le couloir et se faufile telle une ombre. Dans les escaliers, il ne fait aucun b
soudain, à nouveau, cette sensation d'être suivie. Cette impression et ce malaise l'envahissent. Sa tête tourne. Elle se tient le crâne et se retourne
e ce parking délaissé. Le vent y va et vient, à sa guise, emportant çà et là des papiers gras, des feuilles de journaux et des plastiques de toutes sortes. Elle fouille dans son sac à main pour y sortir son trousseau. Mais il ne s'y trouve pas
che à l'aveugle. Elle ne les trouve pas. Où sont-elles ? Cette fois, sa main se referme sur le trousseau. Elle se relève et brandit la clé salvatrice en déverrouillant sa voiture. Son bip sonore et lumineux la réconforterait presque. Elle tend vite la main pour ouvrir sa porti
pproche d'Elle, légèrement voûtée. Il est maintenant presque collé à elle, silencieux. Il plaque sa
forces, mais aucun son ne veut, ne peut sortir de sa bouche ainsi oppressée, par cette main gantée si fortement appuyée. Ses yeux s
re. Comme une poupée de chiffon, une marionnette désarticulée à laquelle on aurait coupé les fils, toute vie quitte alors le corps de la jeune femme qui s'effondre. Lui, se retire. Il r
uilles de journaux grasses s'envolent.