Le Monstre que J'Aime
la rue principale, ni au cœur du village, mais au bord du vieux pont de pierre où personne n'osait s'attarder. Le sang s'étalait en nappes
que la vérité éclata : c'était elle, cette femme autrefois lumineuse, désormais méconnaissab
e figer en cristaux dans l'air gelé. Pourtant, cette image suffira à hanter mes nuits, gravée dans mon esprit comme une blessure profonde, un souvenir indélébile. On ne retrou
démoniaque s'était acharnée sur eux. Des murmures se répandirent sur une créature bestiale rôdant dans les ténèbres, trop monstrueuse pour être humaine. Ce qui changea le plus, cependant, fut la réaction des villageois : malgré le manque cruel de ressources – ni argent, ni nourriture, ni vêtements pour survivre à l'hiver – ils commencèren
ié la terre et ses habitants. La prophétie qu'elles déployaient annonçait la famine, les récoltes ratées, et la mort lente et certaine sous les griffes du monstre nocturne, jusqu'à ce que le sang seul recouvre les rues désertées. Après cette terrible
, certains décapités, furent exposés à la vue de tous. Le village éclata en sanglots, réalisant qu'il n'existerait aucun échappatoire. Je me souviens encore
eusant un fossé invisible entre riches et pauvres, qui devint bientôt un abîme infranchissable. Les vivres de mon père furent pillés,
uir la bête. Dans ce cas, personne ne survivait jusqu'à l'aube. Des témoins parlaient d'un monstre colossal, aux griffes et crocs aussi larges que des pommes de pin, d'autres évoquaient des ailes noires et une queue tranchante comme une lame,
ur la plus pure, mes crises de panique me tenaillant seul, dans le silence glacial. Mais lorsque le soleil se lev
uteaux de ses ancêtres, et mon frère un vieux jeu d'archerie qui ne lui manquerait
r, mais une étincelle d'espoir brûlait dans ses yeux fatigués. Je sentais au fond de moi une détermination nouvelle, un feu secret que je n'avais jamais connu. Le simple fait de tenir un arc m'attirait irrésistible
de contrôle. Je me suis promis de recommencer jusqu'à maîtriser chaque tir, jusqu'à ce que chaque flèche soit un cri de ma révolte. Ce qui aurait dû n'être que de brefs inst
ion modeste, on attendait de moi que je respecte les codes de la haute société, et une jeune fille digne ne pouvait en aucun cas manier une arme. Elle devait rester une image parfaite, réservée
occuper elle-même. Mais ma mère, avec son flair implacable, avait tôt fait de deviner que la vérité était bien différente. Ce jour-là, à mon retour de chasse, j'ai trouvé