Le Monstre que J'Aime

Le Monstre que J'Aime

G.C

5.0
avis
528
Vues
60
Chapitres

Et si la bête n'était pas le plus dangereux des deux ? Chaque pleine lune, une créature sanglante rôde dans l'ombre, emportant une vie sans laisser de trace. Liora, jeune fille farouche dans un village rongé par la peur, n'a qu'un objectif : venger sa mère, tombée sous les griffes du monstre. Mais entre les mensonges familiaux, un mariage arrangé, et l'interdit de la chasse réservé aux hommes, Liora se forge une double vie... jusqu'à ce qu'elle croise ses yeux dorés, ceux de la bête. Ce qu'elle découvre alors défie toutes les lois : et si l'amour pouvait naître dans les ténèbres ? Et si la proie et le prédateur n'étaient pas ceux qu'on croyait ? Dans une forêt où les secrets tuent et où le désir consume, Liora devra choisir entre la liberté... et le monstre qu'elle aime.

Chapitre 1 1

La première fois, personne n'arrivait à croire ce qui se trouvait sous leurs yeux. Pourtant, cette scène d'horreur ne fut pas dévoilée dans la rue principale, ni au cœur du village, mais au bord du vieux pont de pierre où personne n'osait s'attarder. Le sang s'étalait en nappes épaisses sur le sol gelé, plus abondant que ce que l'œil pouvait supporter, mais curieusement, les corps manquaient cruellement à l'appel.

Ce n'est que lorsqu'un hurlement déchirant fendit l'air, celui du mari de Mme Morgane Elorya, que la vérité éclata : c'était elle, cette femme autrefois lumineuse, désormais méconnaissable, étendue là, son visage à peine identifiable sous le masque macabre de sang et d'ossements.

De ma cachette, lové contre le mur glacé couvert de mousse, mes pieds engourdis par le froid mordant, je n'apercevais qu'un fragment de ce cauchemar, la brume de mon souffle se figer en cristaux dans l'air gelé. Pourtant, cette image suffira à hanter mes nuits, gravée dans mon esprit comme une blessure profonde, un souvenir indélébile. On ne retrouva jamais celui ou ce qui avait semé un tel carnage, mais le village tout entier ne parla plus que de cette horreur pendant des jours entiers, terrifié par l'ombre qui planait.

La deuxième fois, la peur s'installa plus profondément. Les habitants passaient leurs nuits blanches à tenter de déchiffrer le lien entre la première victime, Mme Elorya, et la nouvelle, M. Hélios. Malgré l'écart d'un mois entre les meurtres, les similitudes glaçaient le sang : deux cadavres déchirés, mutilés à l'extrême, comme si une bête démoniaque s'était acharnée sur eux. Des murmures se répandirent sur une créature bestiale rôdant dans les ténèbres, trop monstrueuse pour être humaine. Ce qui changea le plus, cependant, fut la réaction des villageois : malgré le manque cruel de ressources – ni argent, ni nourriture, ni vêtements pour survivre à l'hiver – ils commencèrent à ériger des murs autour de leurs demeures. Certains bâtissaient en bois, d'autres en pierre, tandis que les plus désespérés pillaient tout ce qu'ils pouvaient pour dresser une barrière protectrice. Mon propre père, désespéré, abattit notre dernier arbre pour renforcer notre maison, s'accrochant à une sécurité illusoire face à l'inconnu.

Puis vint la troisième fois, celle où les chuchotements se transformèrent en cris de terreur. Les sorcières du village furent accusées, leurs voix murmurant qu'une porte interdite avait été ouverte, libérant une malédiction noire qui frappait sans pitié la terre et ses habitants. La prophétie qu'elles déployaient annonçait la famine, les récoltes ratées, et la mort lente et certaine sous les griffes du monstre nocturne, jusqu'à ce que le sang seul recouvre les rues désertées. Après cette terrible annonce, le village se vida peu à peu. Deux familles partirent en quête d'un refuge loin de cette malédiction, mais leurs maisons furent saccagées, pillées par ceux qui n'avaient plus rien à perdre et espéraient survivre en s'appropriant ce qui restait.

Le mois suivant, ces familles revinrent. Mais ce qu'elles rapportaient n'était pas l'espoir, plutôt l'horreur absolue : leurs corps, ensanglantés et mutilés, certains décapités, furent exposés à la vue de tous. Le village éclata en sanglots, réalisant qu'il n'existerait aucun échappatoire. Je me souviens encore du regard d'une des filles, une expression figée de désespoir qui me glaça le sang, comme un reflet de la terreur qu'elle avait ressentie face à la créature.

À partir de ce moment, la folie s'empara du village. Les gens cessèrent d'écouter les sorcières, préférant cacher leur nourriture, creusant un fossé invisible entre riches et pauvres, qui devint bientôt un abîme infranchissable. Les vivres de mon père furent pillés, mais il avait eu la sagesse de dissimuler une grande partie des récoltes précédentes, un trésor qui maintint quelques familles en vie.

Quelques mois plus tard, un sinistre schéma s'imposa : la malédiction frappait implacablement une fois par mois, toujours lors des nuits de pleine lune. Jamais plus d'une victime à la fois, sauf quand quelqu'un osait s'approcher ou tenter de fuir la bête. Dans ce cas, personne ne survivait jusqu'à l'aube. Des témoins parlaient d'un monstre colossal, aux griffes et crocs aussi larges que des pommes de pin, d'autres évoquaient des ailes noires et une queue tranchante comme une lame, certains même décrivaient une entité insaisissable, une brume noire flottante, une ombre mouvante avide de sang. Quelle que soit la forme, une seule certitude demeurait : la peur qu'elle inspirait surpassait tout ce que nous pouvions imaginer.

Pourtant, c'était le regard vide de la fille que je ne pouvais oublier. Cette nuit-là, j'ai basculé dans la terreur la plus pure, mes crises de panique me tenaillant seul, dans le silence glacial. Mais lorsque le soleil se leva, une résolution nouvelle s'imposa à moi : je ne partirai pas sans combattre, même si la défaite était certaine.

Nous n'avions pas grand-chose là où je vivais, mais mon père possédait un jeu de couteaux de ses ancêtres, et mon frère un vieux jeu d'archerie qui ne lui manquerait pas grâce à l'année fastueuse que la haute société offrait à ses soldats entraînés.

Je n'oublierai jamais ce premier matin où, alors que le soleil se levait à peine, j'ai surpris mon frère en train d'affûter un de ses vieux arcs dans un coin poussiéreux de notre modeste maison. Son regard était dur, mais une étincelle d'espoir brûlait dans ses yeux fatigués. Je sentais au fond de moi une détermination nouvelle, un feu secret que je n'avais jamais connu. Le simple fait de tenir un arc m'attirait irrésistiblement, même si je savais que la société où nous vivions ne permettait pas à une fille de s'armer ni de chasser. Pourtant, cette interdiction était le plus petit des obstacles face à ce que j'allais devoir affronter.

La première fois que j'ai décoché une flèche, elle s'écrasa à plusieurs mètres de la cible, mais au lieu de me décourager, ce raté a déclenché en moi un besoin obsessionnel de contrôle. Je me suis promis de recommencer jusqu'à maîtriser chaque tir, jusqu'à ce que chaque flèche soit un cri de ma révolte. Ce qui aurait dû n'être que de brefs instants de jeu devint de longues heures d'entraînement acharné, transformant la forêt avoisinante en mon royaume interdit, et la chasse en un secret que je gardais jalousement.

Mais le plus dur n'était pas la douleur des échecs ou les dangers tapis dans l'ombre des bois, c'était de mentir à ma famille sur la provenance de la viande que je ramenais. Malgré notre condition modeste, on attendait de moi que je respecte les codes de la haute société, et une jeune fille digne ne pouvait en aucun cas manier une arme. Elle devait rester une image parfaite, réservée aux futurs prétendants, prête à devenir une épouse docile et une mère douce. Si jamais on découvrait mes escapades, les punitions seraient sévères, et mon arc m'aurait été arraché sans retour.

Alors, j'ai tissé une toile de mensonges : je racontais que la viande venait d'un boucher du sud du village, en échange de services rendus à sa femme trop faible pour s'en occuper elle-même. Mais ma mère, avec son flair implacable, avait tôt fait de deviner que la vérité était bien différente. Ce jour-là, à mon retour de chasse, j'ai trouvé la maison étrangement silencieuse. Ma mère se tenait debout dans le petit salon, accompagnée d'un homme deux fois plus âgé que moi, rendant la pièce encore plus étouffante.

Continuer

Autres livres par G.C

Voir plus
À la Merci du PDG

À la Merci du PDG

Romance

5.0

Abby Velasco rêvait simplement d'un emploi stable... elle ne s'attendait pas à tomber sous la coupe de Dave Sanchez, PDG impitoyable, aussi séduisant que dangereux. Dès leur première rencontre, son regard sombre, ses paroles tranchantes et ses exigences impossibles l'entraînent dans un tourbillon où travail, désir et peur se mélangent dangereusement. Entre humiliations, provocations et gestes inattendus de tendresse, Abby ne sait plus si elle doit fuir cet homme ou le comprendre. Dave, lui, lutte contre un passé qui l'a rendu froid, brisé et incapable d'aimer - mais l'arrivée d'Abby fissure peu à peu ses murs. Et quand Parker, l'homme au sourire doux et au regard protecteur, entre dans sa vie, le cœur d'Abby se déchire entre deux univers : la lumière d'un homme prêt à tout pour elle... et l'obscurité d'un PDG obsédé par elle sans l'avouer. Mais l'entreprise cache des secrets plus dangereux encore, et Abby se retrouve prise dans des jeux de pouvoir qui la dépassent. Entre jalousie, menaces, désir et protection, elle découvre que son patron est prêt à tout pour la garder près de lui... même si cela signifie briser ceux qui s'en approchent. Lorsque son corps, son cœur et sa liberté se retrouvent entre ses mains, Abby devra choisir : fuir... ou affronter les flammes d'un amour qui pourrait la détruire. À la merci du PDG : une romance explosive, où chaque regard brûle, chaque geste déstabilise, et chaque décision peut changer une vie.

Inspirés de vos vus

Courtisée par l'Alpha: Clamer Béatrice

Courtisée par l'Alpha: Clamer Béatrice

Honey Goldfish
5.0

Maître Colin Cleaver est un avocat Alpha respecté doublé d'un procureur général, ambitieux et déterminé à devenir un jour juge en chef pour faire régner la justice et réparer les crimes de son père déviant. Un mégaprocès contre plusieurs déviants pourrait bien propulser sa carrière et lui garantir l'élection tant convoitée. Mais son passé ressurgit de manière inattendue : la femme avec qui il a eu une aventure d'un soir refait surface... et il découvre qu'il a un fils qu'il ignorait totalement ! Béatrice, elle, n'a jamais oublié cette nuit qui a bouleversé sa vie. Une morsure sans consentement, une grossesse surprise, l'expulsion de son collège et le rejet de son père : elle a tout affronté seule. Elle ne se souvient pas du visage de l'homme avec qui elle avait couché, rencontré dans un bar dans des circonstances pour le moins tortueuses, ne conservant de lui que des impressions fugaces... Mais Colin, lui, se souvient très bien et se fait un devoir de le lui rappeler ! La réaction de Béatrice n'est cependant pas celle qu'il attendait. Dès qu'elle découvre que l'Alpha en question est son nouveau patron, Maître Colin passe dans son esprit de l'homme qu'elle admirait le plus à celui qui est désormais, à ses yeux, le plus repoussant de l'univers. Malgré son rejet, Colin persiste. Patron et Alpha, il la courtise sans relâche : des présents déposés sur son bureau le matin, des bouquets de roses le soir, des rendez-vous embarrassants devant ses collègues... et un flirt insolent qu'elle ne peut ignorer. - On peut savoir ce que ça signifie, Maître Colin !? rugit Béatrice, lui lançant les fleurs à la figure. - C'est évident ! Je vous courtise ! répond Colin, arrogant et imperturbable. Même leur fils finira par soutenir son père... preuve que Colin ne laisse jamais tomber ce qu'il veut. Passion, pouvoir et fierté Alpha se mêlent dans cette histoire : Béatrice pourra-t-elle résister à l'homme qui a marqué sa vie à jamais ? Plongez dans ce livre captivant, où romance brûlante, suspense et jeux de pouvoir s'entrelacent, et découvrez comment un Alpha déterminé peut conquérir le cœur d'une femme forte, même contre toute attente.

Dette de Plaisir: J'ai payé le Milliardaire

Dette de Plaisir: J'ai payé le Milliardaire

法语作者
5.0

Vespérine vit dans l'ombre, composant secrètement les plus grands succès de la pop star Sereine sous le pseudonyme d'Iris. Mariée à Julien D'Argent, elle pense avoir trouvé un refuge, ignorant que son talent est pillé et son identité effacée par l'homme qu'elle aime. Tout bascule lorsqu'elle découvre que son mariage n'était qu'une manœuvre cruelle de Julien pour la distraire pendant qu'il dépouillait l'entreprise de ses parents. Elle réalise avec horreur qu'il la trompe avec Sereine et qu'il a orchestré la ruine de sa famille pour s'emparer de leur héritage. Chassée de son propre foyer et privée de ses comptes bancaires, Vespérine devient la cible d'une campagne de haine mondiale lancée par Sereine. Accusée d'extorsion et traquée par les paparazzis, elle se retrouve seule dans un motel miteux, tandis que Julien utilise la mort tragique de ses parents pour tenter de l'emprisonner à nouveau. Elle ne comprend pas comment l'homme en qui elle avait placé toute sa confiance a pu transformer sa vie en un tel enfer. Pourquoi l'avoir piégée dans cette union mensongère alors qu'il préparait déjà sa chute et le vol de son identité artistique ? Prête à tout pour obtenir justice, elle s'allie avec Damien, le frère ténébreux et redouté de Julien. En découvrant le secret médical de cet homme puissant, elle décide de devenir son unique remède : Iris va enfin révéler son vrai visage pour détruire l'empire de ceux qui ont volé sa voix et sa vie.

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre