Le Monstre que J'Aime
de température annonçait l'horreur à venir. Dès que la voie fut libre, je me glissai dehors, le souvenir de m
eusement - un art acquis à force d'épreuves dans ces bois impitoyables. La poignée de ma dague dans la paume me rassurait, tandis que mes
el. J'espérais voir au moins une trace de la bête, un signe révélateur, mais il n'y avait que le silence, la lune pleine domi
vement. Mais quand les maisons commencèrent à s'effacer et que je dus m'exposer à l'air ouvert, j'hésitai. Le souvenir de Na
être humain. Mon sang se glaça, une terreur pure m'envahit - la bête était là, bien plus proche que je ne l'imag
des bois, capable de maintenir les villageois à distance malgré la richesse de la forêt. Il ne m'avait pas encore repéré, al
ndit droit vers moi. Cette fois, je ne laissai pas la peur me paralyser et pris la fuite. Mon instin
une autre décision imprévue m'offrit encore quelques minutes. Derrière moi, la bête éc
re si ces cris étaient ceux d'un malheureux déchiqueté par la bête ou le rugissement de la bête elle-même, furieuse et déchaînée. Ce qui m'angoissait plus que tout, au-delà de l'évidence que j'allais mourir, c'était que cette abomination n'avait toujours pas réussi à me rattraper malgré sa rapidité inhumaine dont la légende parlait à voix basse. Je pris alors
isage terrifiant à quelques centimètres de moi, j'aurais presque préféré voir la mort venir rapidement, tant cette vision semblait irréelle. Cette créature, sans ailes mais faite d'une matière plus solide que la brume ou les ombres, incarnait un cauchemar vivant. Son visage était un mélange monstrueux
e bête lupine, une étrange hésitation s'installa dans son regard, un éclat d'indécision que je n'arrivais pas à déchiffrer. Profitant de cette faille, je plantai mon poignard dans son épaule rugueuse. Un hurlement de douleur emplit la nuit tandis que je me redressais, ignorant l
pesant de la nuit - ou peut-être était-ce à cause du bourdonnement incessant dans mes oreilles, conséquence de la peur et de l'effort. Caché dans la fissure étroite entre les pierres,
ison apparaisse au loin. La peur laissa place à un souffle d'espoir, et je me mis à courir les derniers mètres, juste avant qu'une main ne se referme brusquement sur la mienne. Surpris, je faillis décocher
sait. « Quoi ? » demandai-je, mais mes mots furent noyés par les exclamations autour. Puis la voix puissante de mon père perça, me rappelant à la réalité. Il se fraya un chemin à travers la foule et, en m'atteignant, me serra dans ses bras avec une telle force que l'