Un an
a
evant mes yeux à force de les regarder. Puis je ne les vois plus, mes yeux clairs fixés sur le petit jardin de mes parents ne voient plus rien, je rêve et j'écoute mon cœur chargé d'émotion. Sa puissance m'intr
attendu des heures. Maintenant, c'est là. Le soir tombe. Il est temps. Je fais un effort énorme pour bouger, pour m'extraire de l'immobilité, mais dès que les bras bougent, le corps suit, et maintenant il court presque, le cœur bat comme un gong, enfin, enfin ! Je sors du salon où j'ai passé les
thoracique, boum boum boum, allez, lâche-toi, je vais pouvoir enfin être heureuse, la soirée arrive. Je m'allonge sur ma couette en broderie anglaise blanche, j'étire mes b
cile.J'adore ces paroles de la chanson de Cookie Dingler. Ça me fait rire, mais je ne suis pas sûre que cela s'adresse exactement à moi.
s dans mon lit comme dit la chanson, mais oui, je me sens libérée dès que je
ir, je sors et contrairement à Cookie Dingler je n'ai p
être belle
j'aime ton tissu de taffetas, c'est beau. J'aime comme tu prends bien ma taille, et mes seins, et le fourreau bien ajusté, et le n
tisfaite du résultat : ma jolie robe de soirée bustier en
ma tête comme le fait Madonna. Ça prend forme. Bon, qu'est-ce que j'oublie ? Des chaussures : des escarpins vernis noirs, mon mini sac à main, et hop ! je fourre dedans mes cigarettes, le briquet, le permis de conduire et les clés de la maison. Je suis comme Cendrillon q
bérée, tu sais c'
urant chaque fois que je sors, et donc lui demander les clés. Maman préfère nous prêter sa voiture plutôt que de nous laisser
l'entrée. Tu pars bientôt ? À que
ûr, je rentre tard. » Je prends les clés, le cœur battant, j'ouvre la porte de la maison et je m'en v
pas vrai et que je reste dormir n'importe où et elle va me stresser avec cela. Je n'ai aucune envie de discuter avec elle, ni maintenant ni un autre jour, j'ai l'impression qu'elle ne m'écoute pas et ne me fait pas confiance, et bien sûr cela m'énerve énormément. J'ai 21 ans, je suis libre, mais je suis aussi plutôt calme, assurée et raisonnable, et je ne me mets jamais dans
grandes soirées prestigieuses, et les petites, les toutes petites soirées du mercredi soir où j'ai adoré aller danser. L'école m'a révélé à quel point j'aime m'amuser et surtout danser, une image qui n'était pas du tout la mienne lorsque je suis arrivée là, il y a 3 ans, fraichement issue de mes concours ; bien placée au classement, j'ai eu immédiatement la réputation d'une bucheuse, d'une forte en
pour passer des examens à la place d'un autre élève ! Incroyable ! J'ai été choquée, jamais je n'avais vu cela. Bien sûr, j'ai refusé. Petit à petit, je me suis forcée à ne plus répondre favorablement aux demandes, je me suis enfoncée dans le suivi de mes cours qui me passionnaient. J'ai rencontré mes amies en cours, un peu par hasard : Mathilde, sur
la musique et l'ambiance survoltée de ces soirées étudiantes résonnent encore dans ma tête. J'ai aimé danser, danser, encore danser, j'ai aimé me laisser porter par la musique, sentir les vibrations du tempo anim
; car pour ceux qui passent leur temps à traîner au café, sèchent les cours et emballent rapidement leurs révisions la veille des exam
, sortir c'est oublier les problèmes d'argent, la recherche continuelle d'emploi étudiant pour financer les études, les vêtements et les sorties ; sortir, c'est oublier l'ambiance familiale de plus en plus pesante où le dialogue avec les parents et la fratrie sont réduits au s
con. Moi qui habite à moins d'une heure de l'école, je n'ai pas eu la contrainte, la chance d'avoir un appartement à côté de l'école, ce n'était pas une obligation. Déjà très serrée financièrement à payer mes frais de scolarité, je ne peux pas me perme
x, dans des HLM mal entretenus qui sentent mauvais, je préfère mille fois rester là dans les HLM moches plutôt que d'être chez les parents. Bien de fois, j'ai dormi en vra
rue par les étudiants des autres établissements. Je l'ai fréquentée les années précédentes. C'est la folie. Dans l'école ouverte au public, il y a pl
mies. Je me montre dans ma jolie robe en taffetas rose et mes souliers vernis noirs, je me sens jolie. Tout va bien. J'entre. Comme prévu, les espaces sont remplis de monde, des étudiants qui circulent difficilement dans les couloirs d'habitude si faciles à parcourir. L'air est saturé de
ence, ma puce,
Oui, ça va, tu vi
l courage tu as ! Tu ne veux p
monde. Bon, dans une heure, j'ai fini, on ess
s te perdre, en attendant est-ce
dix minutes, elle allait au
e Mathilde est un rugbyman grand comme une armoire à glace qui se fait surnommer Manu. Mathilde en est littéralement folle, elle le regarde
à survoltée à l'intérieur par la musique et les ondes d'extrême excitation qui circulent dans la foule, j'ai une envie folle de me
t Math
ut Em
et me complimente
e est fidèle à elle-même, pas très bien mise, dans une jupe bleue vaguement brillante et trop longue et un corsage ample qui ne la met pas en valeur. Avec ses cheveu
te de te voir, Mathilde, e
ire qu'Anaïs est la beauté du groupe : longue et mince, avec un beau visage aux traits fins et distingués ; elle a beaucoup d'allure et se fait beaucoup remarquer. Elle porte ce soir une ravissante robe bustier noire qui met
s magnifique, quelle allu
, et Anaïs se décide à abandonner ses admirateurs pour aller à la découverte des lieux et des animations de la soirée. Nous ress
émence, on va s'a
out à fait fini », r
egarde, ils sont assez nombreu
raison, je meurs d
discothèque. Nous croisons tellement de monde que nous passons notre temps à faire des bises et discuter. Et danser aussi. Danser
la frénésie de l'ambiance, les vibration
hall. Une foule compacte se tient autour du carré, et d
c'est un tube de ces dernières années, je l'ai dansé à chacune des
endre qu'on vienne m
comme les copines qui sont allées en cours et dans des rallyes, mais j'ai le rythme, un rythme très soutenu, et je suis capable de sauter en dansant pendant de longues minutes sans être fatiguée. Après « Tainted Love », le DJ passe « l'Aventurier » d'Indochine, j'enchaîne avec Stanley. Après cette deuxième danse, nous avons le souffle coupé et sommes hilares de cette prestation. Stanley m'invite à
rule the world » de Tears for Fears, « Je dois m'en aller » de Niagara, « Sweet dreams are made of tears » d'Eurythmics, « Voyage, voyage » de Desireless, « New
à moins qu'elles n'aient rejoint un petit ami. Je me tiens sur le côté du hall là où la foule est moins dense, je regarde les danseurs sur la piste, et je regarde passer tous c
je me précipite vers elle p
e de te voir, j'avais peur de
ne fait pas partie de notre groupe, car elle vit déjà en couple, et à Paris, avec Antoine. Chaque fois que je la vois, mon cœur bondit et je me sens inondée de bonheur. Elle fait cet effet, Nina, une vague de bonheur. Comment ne pas se sentir bien devant
é ce soir ? Tu as vu tout ce mo
me repose un peu ! Et toi, qu'est-ce que tu fais ? » Elle me dit qu'elle était
cocktail. Nous parcourons quelques couloirs toujours bondés de monde, et nous arrivons dans une salle plus calme, à la lumière tamisée et la musique latine, où de grands ca
eu comme au Brésil, il y a la musique,
i la cachaç
ir » et il en commande
cré et ça ressemble à du rhum. C'est bon. Je bois une gorgée et le liquide alcoolisé se répand en brulant dans mon estomac qui n'a
l'alcool national au
ront finies, elle souhaite trouver un travail dans une entreprise française au Brésil. Et nos études sont sur le point de se terminer, dans un mois, les cours sont finis, la dernière année d'école est terminée et tout le monde se dispersera, le diplôme en poche.
? » lui demandé- je pour lui faire plaisi
tacts à Sao Paulo, avec l'aide de l'ambassade du Brésil à Paris, j
omme travail là-bas ? » demandé-je
te pas trop mal, L'Oréal par exemple
rement parler portugais, t
sifié, j'y vais deux fois par semaine e
te demander un test de la
e débrouille assez bien, tu sais et sinon,
rojet de Nina, je sens que si je ne bouge pa
ne suis pas encore lassée de tant de m
que je vais rester encore un moment
veux pas, mais je
on Emma, à
ais quand j'y arrive, la musique ne m'attire pas, je ne trouve personne que je connais pour danser et je ne vois pas mes amies. Je me dirige vers la discothèque du gymnase, je ne les t
ffondre dans un fauteuil du bar. Et là, surprise j'en
rire. C'est T., un camarade d'amphi qu
trouvée, parmi t
Être avec T. Embrasser T. Je me lève et m'approche de lui, toute frémissante, et je lui fais la bise, heureuse de me pencher vers
r la banquette en moleskine rouge. Il est avec un ami assez drôle, dont je ne me rappelle plus le nom
e me suis installée à côté de T. Il se rapproche de moi et me serre contre lui. Je suis heureuse. Je n'entends plus rien. Je voudrais que tout s'arrête là, dans ce mom
t m'emmène serrée contre lui, je me laisse entraîner, aimantée, sans résistance, on ne se quitte plus de
ore partout dans les bars et les discothèques, T. m'embrasse, lentement, sensuelleme