Le lys et le cyprès
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e encore plus vite, comme s'il fut affolé. La jeune fille, désorientée, roula ses yeux sanglants autour d'elle : où était l'attelage ? Où était-elle ? Partout autour, ce n'était que plaines sauvages et végétation dépérissante face aux affres de l'intransigeant automne. Pas de voiture ni de chevaux à proximité, pas même de route ou de voie ferrée. Il n'y avait que le grand vent, ce champ de belladones, de gentianes, de pétunias, de volubilis et de zinnias, et Dolly Heaventon, allongée en plein milieu de cette nature mourante comme si elle en fût elle-même un composant. Avec peine, elle se leva, secoua sa grande robe noir
Dolly. Elle fit alors quelques pas hasardeux entre l'herbe et les fleurs sauvages, poussée dans toutes les directions par les frimas tournoyants. Elle avait de plus en plus froid, et pouvait déjà sentir ses muscles se raidir, ses lèvres d
é arrêté d'une manière très brusque, pourquoi pas percuté par un autre attelage, la porte se serait ouverte et Dolly serait tombée, aurait roulé dans l'herbe, jusqu'à s'arrêter ici, évanouie ? Non, si c'était le cas, son frère et le cocher seraient descendus la chercher. Se pouvait-il autrement que la voiture ait été attaquée, le cocher et Earl tués ? Non, là non plus, les choses ne coïncidaient pas. Pourquoi était-elle ici, intacte et seule, dans ce cas ? Les bandits – ou quoi qu'ils puissent être – ne seraient pas repartis sans elle, ou alors ils l'auraient tuée elle aussi. Mais Dolly était bien vivante, elle n'en douta qu'un
uand soudain, une lumière scintillant dans le crépuscule attira son attention. Pensant que c'était là le feu de camp d'un voyageur, elle s'y dirigea aussi vite que ses muscles frigorifiés le
le pont. Enfin sur l'autre rive, elle remarqua d'un seul coup que le soleil s'était couché entre-temps. Il faisait nuit noire, et seule l'une des fenêtres du manoir éclairait désormais le paysage. Drapée de son lourd manteau de ténèbres, la lune brillait faiblement dans le ciel, et le vent n'aurait pu souffler plus fort qu'à cet instant... Dolly se pressa de gravir les marches restantes, étroites et difficilement praticables, jusqu'à parvenir au petit chemin de terre tracé au milieu des herbes folles, des fleurs dépérissantes, et des arbres agonisants. Une violente bourrasque se jeta sur elle, plus violente, plus froide encore que toutes les précédentes, à tel point que Dolly manqua d'en tomber à la renverse ! Ce vent, ce maudit vent, il faisait décidément tout pour qu'elle ne s'approche pas d'ici ! Le cruel ! Mais elle brava l'implacable seigneur des airs. Et, toujours plus frigorifiée, tremblan
froid et entièrement effacée sous les assauts du vent. Une énorme bourrasque
re désormais ! Dolly ne voyait même plus le champ où elle s'était réveillée. La nuit l'avait englouti. Il en allait de même pour la rivière, le pont et les escaliers : l'obscurité les avait absorbés ; ils ne seraie
à mesure que le grand vent multipliait ses attaques glaciales. Une faible lumière, autre que celle provenant de la fenêtre en haut