Le lys et le cyprès
s et à jamais, l'un rien qu'à l'autre, leur condition et leur âge voulurent qu'ils fussent tous deux en âge de se marier, et chacun déjà promis à q
vers un âge avancé ; profession à laquelle s'engageait également son fils unique. Sir et lady Heaventon firent ce jour-là la connaissance de Mr et Ms Fair, et presque aussitôt fût-il trouvé que Earl et Rose formaient une paire parfaitement exquise ; d'autant qu'un mariage permettrait de renforcer les
e, bien qu'empreinte d'une indéniable jeunesse, était marquée d'un fort empâtement, et son visage un peu grotesque d'un air fier mal convenu, surtout chez un jeune homme qui commençait à peine à pouvoir porter la moustache. Cela mis à part, Owain Lovedead n'était pas un mauvais garçon. D'une sagacité et d'un calme exemplaire, il ne pût cependant que difficilement se retenir durant tout le bal de poser son regard appuyé sur la belle violoncelliste albinos, un peu en retrait sur l'estrade où p
de Riverhive. Il avait pris les fines mains blanches de sa future dulcinée entre les siennes, grosses et roses, les avaient baisées, puis lui avait posé de multiples questions sur sa personnalit
ependant que peu soucier ses parents, tout comme le père Lawrence qui, bien que trouvant en la demoiselle Heaventon une sorte de charme envoûtant qui ne pouvait évoquer à un homme d'Église que les tentations auxquelles seuls les démons inciteraient les mortels, ne pouvait lui-même s'empêcher de constater qu'un mariage
(comme aimait la surnommer Dolly) était, contrairement à nombre de ses semblables, ce que l'on pouvait appeler une âme aventureuse. Elle aimait les voyages, les expéditions, les récits de voyage et d'expédition, et ses rêves se projetaient vers les pyramides égyptiennes, les temples indiens, les cités vastes plaines russes, les toundras tibétaines, les voyages à dos de chameau ou d'éléphant, et les navigations sur des mers indomptables. L'engouement de miss Fair envers de tels sujets était si grand qu'il suscitait tant l'admiration que la moquerie (certains trouvant qu'une demoiselle de son âge et de sa vigueur devrait être occupée à ce à quoi l'on pensait que les dames devaient s'occuper.). Mais « Rosy » n'en avait cure, et Dolly était bien la première à l'encourager à ne pas abandonner ses rêves. Chacune pensait avec détermination qu'un grand avenir attendait l'autre dans le domaine où elles s'expertisaient, et toutes deux n'avaient de cesse de s'encourager mutuellement, passant également de longues heures à déblatérer sur un possible merveilleux futur qu
u qu'en penser. Elle pouvait suivre sa belle Rosy jusqu'au bout du monde s'il le fallait, mais comment se résigner à abandonner son frère adoré ? Pourrait-elle seulement partir en voyage alors que les préparatifs de son mariage avec Owain Lovedead, tout com
ns appropriés de toute urgence. Aussitôt, une semaine seulement après sa « crise », Dolly, qui, quant à elle, clamait tant bien que mal être en parfaite santé, se retrouva assise sur les coussins mal rembourrés de la voiture, tirée par deux chevaux (Riverhive ne disposait même pas de sa propre gare) et censée l'emmener jusqu'à Port Isaac : petite ville thermale où elle y suivrait un traitement appropriéà ses maux si graves. Son frère l'accompagna, mais elle ne vit