Ivre de spleen
les faneront, quand la jeunesse s'en ira et son lot d'illusions, quand la réalité ancrera s
n petit chien sera mort, quand mes mots seront tous des néologismes, quand les montagnes seront pliées et que le ciel sera déchiré, quand les nourrissons n'auront plus à manger, quand ma société se sera révoltée, quand ma cécité aura disparu, quand ma vie sera en accord avec une foi, qui cristallise en ce moment même, quand les voitures seront toutes bien équipées, quand les té
op d'ampleur. Peut-être que tu as besoin d'un compagnon pour tes p
e sanglots après l'épreuve, du don total de soi, de l'abandon de soi entre les mains, entre ses mains, c'était incommensurable, à la fois précieux et léger, clochard céleste qui a atteint les sphères les plus hautes, les plus élevées, qui a traversé la barrière des mondes, avant que la massue ne s'abatte sur ses frêles épaules, avant que le joug tyrannique de la normalité étroite ne vienne entraver son amour si sincère, avant qu'il ne se confronte à la légitimité de la question existentielle, sa résolution contemplative, et son impossibilité matérielle dans l'environnement où il vit. Il sait que pour Dieu, il est un vétéran, il sait que l'amour est la force la plus belle. Sa femme, qu'il cherche, son Eve sur qui il reposer sa tête en paix, en confiance, non teintée par le ch
faut être, et sincère. La même litanie de la longue liste d'inquiétudes de choses à faire ou à discuter se poursuit jusque dans le lit, d'une voix lasse et fatiguée qui donne soudain envie de s'ôter la vie tant elle est contraire à la joie et à la dignité. La vie peut s'affronter sans ce mélodrame continuel, il ne tient qu'à nous de faire briller le contraire, car pour finir, ce qui compte réellement, c'est la vie éternelle. Ce que j'essaie d'avoir c'est une conscience parfaite des dangers et des menaces, des implications sur le long terme, pour déterminer ma trajectoire. Y a-t-il une sagesse à retirer de ces mouvements ? Ou l'art de toujours être prêt et de mener l'action tout de même, les moments de communion sont condamnés à rester rares et contemplatifs. En disant tout cela, ça montre peut-être que je suis parfaitement en contact avec la réalité. Mon frère est rentré, il a pris une assiette, a fait mine de me la lancer, voyant mon manque de réaction, il est venu jusqu'à moi et l'a planté devant l'écran de l'ordinateur. Ah, oui, l'amour. Ne jamais quitter cette dimension. Toujours humble et à l'abri dans la chair du monde. Mon père, inhabituellement, me demande si ça va alors qu'il mange. Pendant que mes pensées rayonnent sur le monde. Depuis mes 16 ans, je teste les limites de ce système. J'entre en phase de résistance. Je m'imagine tenir un blog anarchiste de révolution anti systémique. Le système est une grande machine et je suis loin d'en avoir exploré tous les rouages. Décidément, la révolte est formidable, c'est la seule chose qui me permet en fait de vraiment tenir le coup et qui me permet de vraiment me concentrer. Adieu l'onirisme, quand les temps seront plus calmes, je pourrais me consacrer à toi, nourrir l'imaginaire des humains, remplir leur cœur d'extase et de joie, le tout sereinement et lucidement. Donc, je suis loin d'en avoir exploré tous les rouages, mais tout me dit qu'il est pourri. L'homme moderne est si peureux que ses repères sont des châteaux de cartes, sa normalité est très fragile, il est tellement individualiste que son équilibre repose seulement sur ses deux pieds, il peut donc être bouleversé très rapidement. Il a peur, il a les chocottes. S'il s'en remettait à une communauté fiable, il serait beaucoup plus solide. Chaque détour qui m'éloigne de ma pensée me fatigue énormément, je suis tendu vers