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Ivre de spleen

Chapitre 5 No.5

Nombre de mots : 1819    |    Mis à jour : 22/10/2021

e, que tout puisse venir à disparaître, c'en est trop. Je préfère le soleil, un cocktail, une brise

les amoureux. L'esprit n'y survit que par le pouvoir de l'amnésie. Donc, je disais, les règles de la nature sont parfaites, à la fois affectueuses et implacables, elles sont la manifestation de Dieu. Les larmes me montent aux visages, elles engloutissent mes pensées comme avoir la tête sous l'eau balayée par le sanglot des vagues. Je cherche l'amour sans barrière, sans obstacles, une confiance totale qui éradique la méfiance pour toujours. Une ouverture de soi quasi magique, et spontanée, loin des machinations obscures de l'humanité, des calculs, des manipulations, de la servitude des petits intérêts des personnes, de l'apaisement des inquiétudes individuelles seul, sans avoir recours à quelqu'un. La solitude du monde moderne, car les conséquences sont trop lourdes, on peut se faire rouler facilement dans la farine. En fait, chacun crée sa réalité, le monde n'est pas un mais multiple. Chacun a ses repères, et fonctionne en fonction de ces repères-là. Ce sont des choses, et pas une chose. Et il n'y a pas de vraie gouvernance, chacun est un peu laiss

essée, pour que naisse enfin l'œuvre qui patiente en moi, et qui sort le bout de son nez de temps à autre, mais c'est trop, la beauté, la beauté, et l'amour, saisis-nous, fige-nous dans la stupeur et l'étonnement, sources philosophiques de haute qualité. Déjà, il faut que je sois seul, dans un endroit assez spacieux, avoir de quoi manger de bon, et de temps à autre, avoir de l'argent pour sortir et dépenser à ma guise, qui m'offrira cela ? Tel est mon bonheur, non, je ne suis pas rentier, je ne suis pas bien né, et je ne veux pas être à la rue, comme un clochard, de toute façon, je ne peux pas, quelque chose immobilise mon bon sens de survie, ce n'est pas comme si j'avais toute ma tête. Quelque part, je sais que la terre peut s'écrouler, je sais que le monde arrivera à sa fin, je sais que tout ne tient qu'à un fil, alors, je m'efforce de vivre au présent. Chaque jour compte, chaque jour est plein de joie et tristesse, chaque jour, on essaie d'être plus en harmonie avec soi que le jour précédent. C'est marrant, aujourd'hui, j'ai vraiment cru que toutes mes capacités étaient parties en fumée. Je ne m'attendais pas à ce que je me rétablisse aussi promptement. Ce doit être la grâce de Dieu qui s'exprime nonobstant les situations. Dans un mouvement élégant, l'esprit survit dans toutes les configurations, et qu'importe la bêtise des hommes. Oui, la bêtise, bête et donc méchante, ignorante et obscurantiste, qui prend des décisions en accord avec les inquiétudes dévorantes du monde moderne. Tellement dévorant que les neurones de la joie sont bouffés, et que le sourire ne s'esquisse que cyniquement. Ou de manière sinistre. J'en ai vu des hommes. De la rationalité bouffante qui se cache derrière des atours élaborés, pas vraiment la moindre émotion, ou la moindre excellence des qualités morales. Et puis souvent, le fer est trop visible, il faut la cacher, ou pas du tout, l'épouser en douceur jusqu'à ce qu'il fasse place à la bonté jaillissante, sautillante comme une gazelle dans un désert, ou aussi calme qu'une mare sulfurique près d'un volcan. Bref, j'en ai vu des hommes. Des dérangés, des gens sains qui se croient sains, mais dont le bon sens échappe à un écureuil. L'écureuil, à la vie si paisible et si aventureuse. Que je l'envie. Je le vois de temps à autre sautiller dans les arbres ou en train de fouiller

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