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Le tomber de la pantoufle

Chapitre 3 No.3

Nombre de mots : 1541    |    Mis à jour : 09/10/2021

challenge pour une entrée », disait-elle l’air si comblé. Maxime souriait, il était si fier des prouesses ménagères de sa maman à lui. Anna volait sur ses patins rec

ent profité de sa concentration dans son bureau pour coloniser son espace à elle. Enfin à Maxime qui ne supportait pas « la saleté » disait-il, parce qu’Anna, les bactéries, elle s’en foutait, c’était la vie, la nature. Un jour, au tout début qu’elle avait tardé à se doucher, il lui avait dit d’un ton doux et autoritaire : « mais ma douce chérie, vous êtes si… Comment puis-je vous le dire sans vous heurter, si… Truie ! Ne me touchez pas, je vous prie. » Elle avait couru alors dans la

quettes, des coqs au vin. Le beurre était remplacé par de l’huile de palme. Des plats aseptisés dans les usines, qui le rassuraient lui. Il fallait absolument que les microbes ne puissent se propager, le toucher lui, l’envahir. Pour Maxime, ces affreuses choses microscopiques ne pouvaient se glisser dans l’emballage plastifié ou métallique Tétra Pack sous-vide de chez Toutexpress, maintenant que sa Maman n’était plus là pour le protéger. Anna pensait qu’une cuisine sans beurre ne pouvait être dite bourgeoise, mais personne n’avait statué là-dessus, surtout dans

cides, pour sûr pas de microbes, un monde propre ! » proclamait Maxime soulagé, qui avait le sens de la sûreté désinfectée et du raccourci. Du rapide. Cela arrangeait Anna. Elle se nourrissait. Non pas qu’elle n’aimât pas manger. Simplemen

. Zola, l’auteur de son premier grand roman noir, angoissant au possible. Une horreur, les yeux durs et inquisiteurs qui la suivaient partout. Et pour sûr, ils savaient l’heure à laquelle elle rentrerait, même si par hasard rare, elle voulait faire un tour par la Seine avant de rentrer, allégée de sa triste journée, avant de poser son pardessus sur le portemanteau du garde bonheur. Belle-maman devait tout espionner, les heures de coucher, de lever, le contenu des sacs de course car l’entrée était le point de passage obligatoire. Pour contrer, Belle-Maman

sauces comme les mots « gérer », « canicule », « traumatisme ». C’était tellement étrange cette opposition du vocabulaire des affaires et de la dramatisation, un lissage dans les extrêmes gommant toutes les aspérités. Le mot « gérer » à lui seul, avait eu le pouvoir de jeter à la poubelle plein de mots. On gérait les enfants, la vaisselle, le service, les enterrements de vie de jeunes filles. On gérait tout. C’était formidable. Pour Anna, un nouveau mot, une nouvelle nuance et son cerveau se mettait en route très vite, ouvrant de multiples voies, des chemins de traverse, des scénarios imaginaires, des pensées philosophiques, comme un nouveau souffle. Tout s’enflammait en même temps, et Anna était souvent absente pour son entourage. Ce qui tombait bien, on ne lui demandait pas d’être présente, sauf à heures définies et besoins spécifiques et puis, de toute façon, personne ne comprenait ses préoccupations. Elle remplissait des fonctions de comptable dans l’entreprise de vente de peintures d’intérieur de son mari. Exutoire au travail et objet à la maison, tels étaient ses rô

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